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Autour d’un cadran solaire

 

Il existe à l’angle sud est de notre vieille Tour Saint Martin de Clamecy, un cadran solaire à moitié effacé datant de la fin du XVIIIème siècle que nous croyons intéressant  de décrire, car

si il n’est pas restauré, il disparaîtra complètement par suite des injures du temps, dans un avenir assez rapproché.

 

Ce cadran solaire placé à sept mètres de hauteur sous la première rangées des niches à l’angle de la Tour faisant face à l’Hôtel de Ville, est double ; celui de droite étant orienté au sud est, et celui de gauche au sud ouest.

 

Les styles (aiguilles) manquent ; mais on voit encore très nettement leur emplacement ; sa forme est carrée. A noter que cadran, en latin quadrans, de quadrare carrer, parce qu’on donnait autrefois à tous les cadrans solaires la forme d’un quadrilatère.

 

Chaque tableau à 70 centimètres de côté : celui de gauche, plus exposé au soleil ardent de l’après midi est complètement effacé, celui de droite est encore lisible. Le fond et le cadre sont de couleur bistre, les chiffres romains indiquant les heures se détachent en noir ainsi que la légende « LA JOYE » écrite en bâtarde.

 

Quelle était la légende ornant l’autre tableau ? Nous ne pouvons que nous lancer dans le domaine des hypothèses, puis qu’aucun ouvrage d’Histoire ne fait mention de ce monument.

Sont-ce les mots « LA PEYNE » qui était peints du côté du déclin du jour ? Il est assez difficile de se prononcer à ce sujet, car il faudrait un examen très attentif des pierres pour retrouver quelques traces de dessin ; et surtout mouiller le mur, car nous avons remarqué que les caractères qui restent sont beaucoup plus lisibles les jours de pluie, l’humidité faisant ressortir les teintes fanées de cette peinture qui n’a jamais été restaurée.

 

Ce travail sera peut-être fait un jour, nous l’espérons, par les soins de la Société des Amis du Vieux Clamecy.

 

Pour essayer de compléter cette inscription, nous avons cru intéressant de rechercher dans la région, les autres monuments similaires, afin de comparer les légendes qui ornent ces cadrans. Toutes les légendes que nous avons relevées et dont nous donnons ici une partie ont un caractère philosophique, et plusieurs sont empreintes d’un grand esprit de Foi. Elles sont toutes de nature à nous faire réfléchir sur la brièveté de la vie, certaines sont de style pompeux et emphatique. Celle de Clamecy est laconique ; je dirais presque « démocratique » ou plutôt populaire, mais bien caractéristique et dans la note de toutes celles que nous allons citer. D’ailleurs ce monument érigé au dessus de l’entrée de l’ancien cimetière Saint Jean était bien placé pour rappeler que nos années qui passent si vite sur terre sont coupées par l’heur et le malheur.

 

Parmi celles recueillies, nous avons été Heureux d’y découvrir une pensée identique à celle évoquée sur le cadran solaire de Clamecy, bien que paraphrasée.

 

                        « Le ciel est ma règle.

                         Usez de l’heure présente en vous souvenant de la dernière

                         Avant de regarder si je suis juste, regarde si tu l’es toi-même

                         Les heures semblent longues dans la Peine, et courtes dans la Joie »

                                                                              

                                     Texte d’André Binet, recueilli par Jean Rélu.                                        


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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