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Le canal du Nivernais et Clamecy

 

Romain Rolland dans la première page de « Jean Christophe » évoque le cours tranquille d’une rivière coulant en contre bas d’un jardin romantique où rêve son héros. Il faut beaucoup d’imagination pour replacer cette scène dans son cadre réel : l’ancien fossé des enceintes de la ville alimenté par un bras de l’Yonne, devenu bief du Moulin Jomier (situé à peu près vers le carrefour du pont Charles X). Ces quais ont porté des noms divers au cours des ans :

 

-         de la rue Thiers aux Ponts Verts : « quai des Ponts », et précédemment « rue des Guef ».

-         de la rue Thiers au Pont châtelain : « quai de l’Ecluse » et avant « quai Gudin ».

 

-         du Pont Châtelain à la place des Jeux : « Quai du Canal »

 

-         De la place des Barrières au pont des Chiches : « rue du Pont des Chiches »

  

Le mieux est d’ailleurs de se référer à la carte de Clamecy 1830, paru dans la « Rouette Couplière » n°1 » - mars 2004 – bulletin de liaison de la confrérie de Saint Nicolas.

 

Le canal, si pittoresque soit-il, et bien qu’il permit à faire de Clamecy, « la Venise du Morvan », cette eau semi stagnante ne contribuait guère à l’assainissement du site.

 

L’écho de Clamecy du 13 juin 1897 publie le texte du décret du 22 mai 1896, relatif à la démolition du canal dans la traversée de la ville ; et cette mesure de salubrité publique n’emporte pas l’adhésion de toute la population….

 

Le 4 juillet 1897, ce même journal publie un arrêté préfectoral désignant les territoires qui doivent être traversés par la dérivation du canal : « Partie comprise entre la Gare des Jeux (point kilométrique 113k 595m) et la petite gare de Saint Roch, sur une longueur de 976m).

Il est précisé que « le présent arrêté sera publié à son de trompe ou de caisse dans chacune des communes intéressées, et y sera affiché tant à la principale porte de l’église qu’à celle de la Mairie par les sois et la diligence de M. M. les Maires. Il sera en outre inséré dans le journal « L’Echo de Clamecy », lequel se publie à Clamecy ».

 

Fait et arrêté à Nevers à l’Hôtel de la Préfecture

Le vingt quatre juin mil huit cent quatre vingt dix septembre

Pour le Préfet, le Secrétaire Général délégué

 

Roman

 

Dans ce même journal hebdomadaire, figure un entrefilet sur la « Navigation » : « Les matériaux arrivent en ce moment à l’écluse de La Forêt pour l’agrandissement de cette dernière qui sera portée de 28m à 38m. Les grands bateaux pourront donc, après le chômage, monter jusqu’à Clamecy ; cette écluse sera d’une grande utilité pour cette ville. »

 

Le 14 novembre 1897, « L’Echo de Clamecy » donne l’information suivante : « Le rapporteur du budget des Travaux Publics, M. de Lasteyne, a déposé son rapport. Une somme de 200 000 francs demandés par l’administration pour les travaux de canalisation et la dérivation du canal du Nivernais en 1898 a été acceptée par la commission. La Chambre adoptera certainement cette proposition. »

 

Le 5 décembre 1897, derniers échos sur le canal :

 

«La commission nommée par arrêté de 3 octobre dernier pour recevoir les observations des propriétaires, relativement à la traversée du canal dans Clamecy, tiendra sa première séance le lundi 6 décembre de deux à quatre heures du soir. Le projet soumis à l’enquête consiste, on le sait, à combler le lit actuel du canal dans sa traversée de Clamecy, et de créer un bief dans l’Yonne avec écluses en amont et en aval de ce bief pour relier les deux parties conservées. Une fois ce lit comblé par les soins de la ville, le conseil municipal n’aura plus qu’à créer à sa place, un square ou toute autre promenade publique. On joindra ainsi l’utile à l’agréable. »

 

Ainsi est né en 1900, l’avenue de la République.


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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