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La chapelle Saint-Roch

 

 

Au cours des siècles, Clamecy a souffert de nombreuses épidémies. La peste qui y sévit en 1582-1583 fut des plus meurtrières. A partir du 22 août 1582, ce fléau décima la population. En vue d’éloigner la contagion, les Echevins font construire à Choulot, terrain se trouvant à l’emplacement actuel de l’usine de produits chimiques, plusieurs bâtiments annexes de l’Hôpital Panténor, pour y soigner les malades, ainsi qu’un cimetière aménagé pour y enterrer les morts

 

Grâce à ces mesures, l’épidémie alla en décroissant au début de 1583. En février de cette même année, les Echevins font édifier une petite chapelle dédiée à Saint Roch, en faisant vœu, au nom des habitants, de venir honorer ce Saint, s’il éloignait le mal. La peste ayant disparu peu après, la population reconnaissante vint le 16 août de chaque année en procession à Choulot pour assister à une grand’messe avec pain bénit et offrandes de fruits de saison. Le cimetière fut conservé jusqu’en 1767 et le pèlerinage se continua  jusqu’à la Révolution de 1789.

 

Dans les premières années du 20ème siècle, en raison de l’extrême croissance de l’usine de produits chimiques, la chapelle est vendue à cette société. Quelques années plus tard, il ne reste plus aucune trace de cet édifice religieux.

 

Après la seconde guerre mondiale, l’usine S.P.C.C. est en plein essor sous la direction de Maurice Brulfer. Ce dernier décide de faire construire une nouvelle chapelle, dont l’inauguration a lieu le 16 août 1950, sous la présidence de Monseigneur Flynn, alors évêque de Nevers.

 

Pour la circonstance, de grandes festivités ont lieu ; et les vieux Clamecycois se souviendront

en particulier du spectacle sous forme de « mystère » et « grand jeu » moyenâgeux sur le parvis. Les différents tableaux étaient mimés par des habitants de la ville, sur un texte en alexandrins composé par Madame Petit (dont le mari était professeur au Collège) et la mise en scène réalisée par Robert Pouyaud,  les voix off  étant assurées par les créateurs.

Voici « l’adresse » qui ouvrait le spectacle :

.

« Nicolas, Protecteur de la Terre Lorraine,

  Patron des bateliers et des gens de la plaine,

  Sois indulgent au Jeu qu’aujourd’hui nous t’offrons

  En signe de Respect et de Vénération.

 

  Vous, gens de Clamecy, accourez aux chandelles,

  Approchez des tréteaux, la fête sera belle.

  Entendez la cloche qui résonne là-bas

  En l’honneur de Saint Roch et de Saint Nicolas. »

 

Suivait l’évocation de la vie de Saint Nicolas en Orient, sa légende en Lorraine, et en apothéose, sa supposée rencontre en l’an de grâce 1950 avec Saint Roch, en Nivernais.

 

Le livret sur velin, illustré de dessins originaux de R. Pouyaud et quelques séquences cinématographiques contenues dans un film tourné à la gloire de la S.P.C.C. ont pérennisé l’événement. Mon père J. Rélu et mon jeune frère Guy, âgé de sept ans, incarnaient Saint Nicolas adulte et enfant. C’est donc avec émotion que j’ai revu quelques photos exposées lors des journées du Patrimoine, les 19 et 20 septembre 2004 en Notre Dame de Bethléem  à l’initiative de la Confrèrie de Saint Nicolas, dont les anciennes traditions sont évoquées dans les derniers vers du « mystère »

 

                                               Saint Nicolas

 

               « Le flottage a cessé depuis longtemps déjà.

                  Pourtant à Clamecy grandement honorée,

                  La noble Confrérie du vieux Saint Nicolas

                  Est toujours florissante et de tous respectée.

                  Et le six décembre, chaque année, mon bâton

                  Est porté par les rues et confié à la garde

                  D’un digne descendant de la corporation,

                  Dont les représentants sont sous ma sauvegarde.

                  La Confrérie, fidèle au vœu de ses fondateurs

                  Apporte son aide, morale et matérielle

                  A la famille des bateliers et des flotteurs

                  En complète harmonie et confiance mutuelle.

 

                                                Saint Roch

                   

                   Ainsi donc, mon compère, au regard de Sembert,

                   De l’Yonne et du canal, de l’usine bruissante

 

                                                 Saint Nicolas

 

                   De Jean Rouvet l’ancien, des sapins toujours verts,

 

                                       Saint Nicolas et Saint Roch

 

                    Veillons sur la cité laborieuse et vivante. »

 

                                                                                       Annie Delaitre Rélu

                                                                        (d’après des souvenirs familiaux et personnels)                                             

 


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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