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Charles Loupot

pionnier du design

 

 

L’affichiste Charles Loupot, né à Nice en 1892 et mort à les Arcs sur Argens, n’est pas à proprement parler un Clamecycois. Mais au hasard d’une excursion entre Paris et Vézelay, il est séduit par le pittoresque village de Chevroches près de Clamecy. En 1934, il fait l’acquisition d’une vieille maison de carrier dominant la vallée de l’Yonne, et s’y installe pour des séjours d’assez longue durée. C’est là que J. Rélu, mon père, fit sa connaissance et le visita de nombreuses fois.

 

Quant Charles Loupot fit ses études aux Beaux Arts de Lyon entre 1911 et 1913, la première vague des affichistes était déjà entrée dans l’Histoire : Toulouse Lautrec meurt en 1901, et Alfonse Mucha a quitté Paris. Rien ne fait prévoir la seconde vague avec Cassandre, Carlu et Colin.

 

Loupot,  mobilisé en 1915, est blessé grièvement ; il rejoint ses parents établis à Lausanne ; il   entre chez un imprimeur où il apprend la lithographie et dessine ses premières affiches dans un style maniériste en 1916. Ses débuts sont d’ailleurs timides. A cette époque, les clients commandent leurs affiches à des peintres de renom. Personne n’est choqué qu’une image serve pour deux ou trois clients différents. Ainsi, en 1917, une affiche de Loupot sert à un magasin de modes à Lausanne et à un grand magasin à Lucerne.

 

Sa réputation naissante le fait quitter Lausanne pour Paris en 1923. Son succès est confirmé par le prix qu’il obtient lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs en 1925, où est inventée l’expression « Art Déco » pour désigner le style d’art et design français d’entre les deux guerres.

 

En 1930, Marcel Moyrand, vendeur des œuvres de Cassandre, crée «  L’Alliance Graphique » réunissant deux grandes personnalités de l’affiche : Cassandre et Loupot, en les faisant travailler sur le même  sujet. Le premier travaille très rapidement ; mais le second est un perfectionniste , remaniant longuement et intensément ses affiches ; ses travaux de l’époque restent souvent à l’état de maquette. « L’Alliance » est dissoute en 1934.

 

Mais Loupot a un cercle de clients personnels : il est le créateur du « bonhomme en bois des Galeries Barbès ». Ses autres clients : les peintures Valentine (1928),  le thé Twinning(1930), les automobiles Peugeot et l’Air Liquide.





 

En 1937, il « relooke » le logo de l’apéritif Saint Raphaël, en stylisant les deux garçons de café blanc et rouge, symbole de la maison depuis 1930.

 

A partir de là, la « patte » de Loupot est reconnue dans toute la France et aussi sur le marché des affiches. Par exemple le poster de Raoul Citroën est vendu 10 450 dollars dans les années 1990

 

En 1958, il va créer le logo des lapins rouge et noir qui va jalonner pendant quelques années la route buissonnière du Morvan.





Une très belle collection d’affiches réalisées entre 1916 et 1960, plus des études graphiques, se trouvent exposées au musée d’Art et d’Histoire Romain Rolland à Clamecy , grâce au don généreux de la famille Loupot et de sa compagne, France Pier.

 

Dans la région, on peut également admirer la décoration et les vitraux de la chapelle de Notre Dame de la Tête Ronde à Menou, et le coq stylisé placé en haut du clocher de l’église de Chevroches..              

 

Lors de la « Nuit des Musées », le samedi 14 mai 2005, le Musée d’Art et d’Histoire Romain Rolland de Clamecy avait organisé une soirée dédiée à cet affichiste où l’on avait projeté le film de Jacques Tréfouël, écrit par Daniel Hénard : « Charles Loupot ou la naissance de l’affiche moderne ». Une cassette vidéo est éditée par les films du Lieu-dit et patronnée par le Conseil Général de la Nièvre.


                                                                                     Annie Delaitre Rélu

                                                 


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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