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Le Chemin de la Messe :

un épisode des guerres de religion

 

 

Les « côtats ou coûtats » surplombant les maisons de la rue de l’Abreuvoir et les jardins du chemin de la côte d’or, aboutissaient à un sentier étroit impraticable dans certains endroits à cause des ronces et des orties. Il allait de la ruelle du Capitaine au Crôt Pinçon à la ferme de la Postaillerie. Quelques courageux promeneurs s’y aventuraient parfois pour contempler dans une trouée de haies vives, des très belles échappées sur Clamecy, sans soupçonner que ce lieu dit « Chemin de la Messe » était historique…

 

A la fin de XVIe siècle, les guerres de Religion, et en particulier celle des « 3 Henris » : Henri III et les royalistes, Henri de Guise et la Sainte Ligue et Henri de Navarre, chef des protestants faisaient rage.

 

La place forte de Clamecy était sous la protection de Louis de Gonzague, duc de Nevers, et de son épouse, Henriette de Clèves, « la belle duchesse aux verts, célébrée par Alexandre Dumas père dans son roman « La Reine Margot ».

 

Pendant quelques années, le duc hésita entre les trois partis, et finit par donner son appui au Béarnais.

 

Dans la nuit du 29 au 30 juin 1590, les Ligueurs venant des garnisons d’Auxerre, Avallon et Vézelay,voulant se venger de leur récente défaite à Courson, veulent prendre Clamecy par surprise. Ils se cachent dans les bois du Dixième près de la Postaillerie, espérant entrer dans la ville avec les charretiers amenant des foins à vendre au marché. Ils s’apprêtent donc à attaquer la porte du Marché (près de la place des Victoires actuelle), quand la cloche de la collégiale St. Martin retentit annonçant la « Messe Coupetée » (du latin copete : rapide ; cette messe basse était dite au point du jour). Le sonneur, ce jour là, tire la corde si longuement que les Ligueurs croient que l’on donne l’alarme. Sortant de leur embuscade, ils se rangent en bataille à découvert et sont repérés par les sentinelles postées au corps de garde du Marché.

 

La garnison alertée prend aussitôt les armes et, appuyées par les habitants accourus aux remparts, livre un combat de plus de deux heures. Les pertes des assiégeants sont considérables ; ils s’enfuient en désordre dans les bois de Chevroches, alors que les défenseurs de Clamecy  ne comptent qu’un seul blessé atteint à la cuisse. Il s’appelait Jean Chassin.


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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