Le cycle de mai
en Bourgogne-Morvan-Nivernais
Le 1er Mai était une grande fête chez les Gaulois, qui célébraient le triomphe définitif du dieu Bélem sur le sombre hiver. C’était la renaissance de l’année celtique. Sur toutes les montagnes les feux étaient allumés.
C’est à une date relativement récente que le mois de Mai a
été placé sous l’invocation de
A Breugnon, Latraut et Villaine, la tradition du Mai ordinaire se poursuivit même après la guerre 1939-1945. C’était un bouquet de branchages fixé au-dessus de la porte d’entrée ou aux volets d’une fenêtre. J’ai eut une fois un « Mai de courtoisie » lorsque j’avais été invitée à Villaine chez mon amie Anne-Marie C. Le symbolisme des bouquets : cerisiers, aubépines blanches, fleurs de merisiers ou lilas blancs étaient favorables. Par contre l’épine noire, les houx, les orties indiquaient que la jeune fille était peu appréciée
Les interdits du mois de mai dans le Nivernais
-La lessive qui attirait la mort. Eviter tout changement de draps de lit ou de chemise de paille du matelas et même les déménagements.
-La nuit du 30 avril au 1er mai en Nivernais était le moment favorable pour les sorciers d’enlever « la graisse » (partie nutritive) du fumier ; ils traînaient un chiffon avec lequel ils ramassaient la rosée, puis le tordaient sur l’herbe de ceux à qui ils voulaient du mal. Pour les empêcher de faire cette pratique, il fallait planter une branche d’épine sur le fumier.
-Ou encore, ils mettaient la « rosée de mai » dans un pot, passaient dans les étables de leurs voisins, tiraient un peu de lait dans ce récipient et faisaient boire ce mélange à leurs propres vaches, qui ainsi en fourniraient plus que les vaches de leurs voisins.
-Les fermières du sud du Nivernais, procédant de la même façon, lavaient le pis de leurs vaches ou de leurs chèvres pour qu’elles donnent plus de lait.
-La « rosée du premier mai » assurait un teint « frais ». Si l’on marchait pieds nus, cela diminuait la fatigue dans les longues marches.
-Les fêtes du Muguet venaient des celtes.
-L’eau des sources du Mont Beuvray conjurait les sorts et les maladies, à condition de la boire avant le lever du soleil et lancer par-dessus l’épaule gauche une baguette de coudrier.
-Vers la fin du 19ème siècle et même au début du 20ème siècle, dans cette même nuit du 30 avril au 1er mai, les jeunes gens emportaient tous les instruments agricoles qui traînaient et les cachaient, ou les jetaient dans les abreuvoirs publics ou dans la rivière ; coutume très vivace à Clamecy, Corvol l’Orgueilleux, Varzy, etc.
Choisie parmi les filles de moins de 14 ans. Elle était vêtue d’une longue robe blanche et d’une couronne de fleurs blanches naturelles sur la tête.
A plus ou moins 6 ans, je fus reine de mai lors d’une fête
folklorique au Château de Beaumont
Autre souvenir du mois de Mai : durant les années 1940,
j’étais « jeannette » sous la direction d’une cheftaine, Melle.
Meunier, fille d’un serrurier installé au bas de la rue de
Chez mes parents, pratiquants, la tradition voulait que l’on
fête le mois de Marie. Sur une étagère, dans la cuisine, pièce où l’on se
réunissait, était placée une statue de la vierge d’environ 50cm, qui avait
appartenue à notre arrière-grand’mère Caroline et
représentant Notre Dame des Victoires. De chaque côté, on mettait deux vases
bleus (couleur de
La croix de Mai
En Nivernais – Morvan, les croix de coudrier ou de noisetier étaient bénies le 3 mai ou aux Rogations ; elles étaient parfois garnies de fleurs ou de buis à leur sommet ; puis plantées dans les champs cultivés, les vignes, sur les ruches et aux portes des granges pour éviter tempêtes et grêles.
Cérémonies religieuses :
-Les Rogations : trois jours de fêtes liturgiques
inventées par Saint Mamert pour bénir les cultures diverses et les vignobles,
et parfois les animaux que, dans
-Le 1er mercredi de Mai, à Glux en Morvan, les femmes montaient au sommet du Beuvray où se trouvait la croix de Saint Martin. (Le mont Beuvray avec sa source sacrée, ses monuments mégalithiques, temples païens puis chrétiens, a été de tous temps un lieu de culte important en Bourgogne, Morvan et Nivernais).
- Les femmes offraient un peu de laine pour la protection
des troupeaux, un peu de cire pour protèger les
abeilles et un œuf si elles désiraient un enfant. Le soir, des « boules de
feu » dévalaient les pentes. Certainement une réminiscence d’un rite
païen.