Fêtes populaires
Patronales, populaires, comices
agricoles, cirques
Le « Jour des Morts et des Trépassés » était
célébré le lendemain de
Il y avait également les fêtes du 14 juillet avec retraite
aux flambeaux le 13 au soir, animée par la « clique » (fanfare) et
Les courses cyclistes réunissaient les amateurs sur les parcours pentus de l’Abreuvoir et du Crôt Pinçon.
Le concours de pêches annuel organisé par la société «
Le stade de Bagatelle attirait les fans de foot ; et la société de Tir de l’Espérance disposait d’un champ d’exercices aux Chaumes
Quelques uns de ces clubs sombrèrent dans l’oubli après la seconde guerre mondiale.
Des représentations théâtrales du type « Revue » évoquaient malicieusement les principaux faits divers ayant émaillé la vie locale de l’année précédente
Il y avait les banquets d’associations ; et ceux réunissant la même classe d’âge ayant effectué leur service militaire ; mon père n’aurait jamais manqué le « banquet des Jeunes Gens de la classe 28 », même si les participants atteignaient un âge fort respectable !
Sans oublier les « bals de sociétés » ou « bals de bienfaisance ». Le plus « sélect » de l’année était organisé par les Dames Françaises et les Dames de Charité, où la tenue « habillée des dames » et le smoking ou les complets sombres des messieurs étaient de rigueur.
Les fêtes patronales
Le jour de la fête patronale dans les villages environnants Clamecy était importante. Invitée dans une famille amie d’agriculteurs, j’ai assisté à plusieurs reprises dans les années 38-45 à la fête du 15 août à Breugnon, Latraut, Villaine.
Il y avait d’abord une grand’messe en l’église de Breugnon, célébrée par le curé de l’époque, l’Abbé Grisard. Cet office réunissait familles et amis qui se serraient sur le « banc de famille ».
Ensuite c’était la grande réunion autour de la table à
laquelle on avait rajouté toutes les rallonges disponibles. Entre « la
poire et le fromage » commençaient les chants. Mon père, qui avait une
assez jolie voix de baryton était très sollicité pour ses interprétations du
répertoire d’antan : « Semailles » de Goublier,
« Les Bœufs » de Dupont, et l’inévitable « Angélus de
Après cela, une visite « digestive » s’imposait à la minuscule fête foraine : un stand de confiserie ou de tir, mais surtout un « parquet », salle de danse en bois préfabriquée où avaient lieu un bal animé par un modeste orchestre local. Les jeunes gens des villages voisins,
Corvol l’Orgueilleux en particulier, « montaient » à Breugnon. C’était une occasion pour la jeunesse de se rencontrer. Les travaux agricoles remplissaient tellement leur vie que ce divertissement était attendu avec impatience.
Les fêtes annuelles
A Clamecy, elles se tenaient successivement chaque année
soit dans le faubourg de Beuvron, soit Places des Jeux ou des Barrières, ou
encore sur
Il y avait quelques manèges : auto-tamponneuses, chevaux de bois, chenilles et surtout les « Cricris », très appréciées de mes camarades, mais que je redoutais ! Ce manège, composé d’une série de petits sièges en bois accrochés au toit par des chaînes de fer, tournait de plus en plus vite et les sièges « s’envolaient »…Certains jeunes gens pour « corser les sensations », s’agrippaient aux sièges occupés par les filles devant le leur, les faisaient virevolter en exerçant des poussées, les projetant en l’air plus haut, tandis que les filles plus ou moins d’accord piaillaient de joie ou de terreur !
Il y avait aussi les baraques foraines : tir à la carabine, tombolas où l’on pouvait gagner peluches ou « poupées de divan ». Ces dernières, très à la mode dans les années trente, trônaient sur les lits ou sur les canapés. Ma mère en possédait une, appelée Marie-Antoinette », car son costume était celui d’une bergère, tel qu’en portait cette reine à Trianon : ample jupe de taffetas rose, corselet et paniers en velours noir et coiffée d’une large capeline de paille posée sur une perruque bouclées de cheveux blanc. Elle était, parait-il, très « belle » !
Il y avait aussi des baraques en toile de bâche soigneusement closes où s’exhibaient des « phénomènes » tels Carpentier, « l’homme le plus fort du monde », ou des « Monstres ».Le « clou » d’une certaine fête fut « la décapitée parlante », ou « la petite fille sans corps », qui faisait l’objet de toutes les curiosités…et des conversations !
A tel point que M.B…, professeur de Physique et Chimie du Collège, jugea utile de démystifier cette supercherie en réalisant un des montages dont il avait le secret, un ensemble de glaces disposées de telle façon que le corps de la poupée qu’il nous présentait, disparaissait par un effet d’optique…
Les comices agricoles
Manifestations très renommées au 19ème siècle, elles perdurèrent au 20ème siècle. La fréquence était de tous les quatre ans à Clamecy. La veille et le matin du dimanche choisi étaient consacrés à l’exposition des plus beaux produits cultivés et des plus belles bêtes du cheptel, en général sur la place des Jeux.
L’après-midi, un cortège de chars « cavalcadait »
à travers les rues de la ville. Ces chars décorés de fleurs en papier et de
feuillages représentant un thème, avaient été secrètement préparés :
certains ne manquaient pas d’originalité et même d’humour ! Sur le dernier
char, trônaient la « Reine du Comice » et ses Dauphines.
Les cirques
La venue d’un cirque était également un événement pour la population clamecycoise qui raffolait de ce genre de spectacle. Rien que la montée du chapiteau sur la place des Jeux, ou sur le pré Bonneau (au bout de la route d’Auxerre), ou encore dans le Pré-le-Comte, était déjà une attraction. Il y avait également la visite de la ménagerie et la « grande parade » dans les principales rues, en attendant l’heure du spectacle en soirée.
Il y avait les cirques de grand renom : Amar, Pinder ou Bouglione, et d’autres, plus modestes, dont certains numéros très audacieux déclenchaient l’admiration des spectateurs.
C’était l’époque où l’on savait encore s’amuser ensemble,
jeunes et anciens, et où la société n’avait pas encore sombré dans
l’individualisme…