Fêtes dans les Vaux
d’Yonne
Les 24 et 25 août 1968,
Clamecy commémore une date historique dans son histoire locale : le
passage dans la cité en 1530 du Roi François 1er se rendant en
Italie.
Le monarque en pénétrant
dans la collégiale Saint Martin remarque immédiatement l’affaissement de la nef
gauche et s’écrie qu’on le « fait
entrer dans une belle ratoire ! » (piège à rat selon Olivier de Serres 1539-1619). Il assiste à
la messe et remet à l’Offrande, « un écu d’or au soleil ». Ce don
royal reçu par le chantre-curé Pierre de Piles, qui
refuse de le rendre aux chanoines, déclenchera un conflit et un procès qui
s’éternisèrent.
Le samedi 24 août à 21
heures, l’ancienne demeure du seigneur Rioult de Drouilly et de son épouse Suzanne de
Le bon peuple de Clamecy
s’amuse des « beurdineries » du patoisant
Roland Bonnet.
Il applaudit
chaleureusement la jeune troupe théâtrale de la ville interprétant la célèbre
œuvre du 15ème siècle : «
Notre mégère enfin apprivoisée fait amende
honorable et accepte de détruire le « rôlet ».
Cette soirée, très
réussie, n’était qu’un avant-goût des fêtes du lendemain, où Clamecy allait
recevoir dans ses murs le Haut et Puissant Roi François 1er.
Partant de la place de
Bethléem, ou plus précisément de la cour attenant à l’ancienne chapelle (Hôtel
de
Suit majestueuse dans sa
robe de brocart, Dame Pauline Doré-Jacob, porteuse
sur un coussin des clés de la ville
selon l’antique usage.
Sous les applaudissements
nourris de la foule amassée sur le pont de Bethléem et les rues adjacentes,
arrive François 1er, très fringant sur sa monture caparaçonnée,
accompagné de
Précédés d’hommes d’armes
et hallebardiers s’avançaient les quatre Echevins représentant chaque quartier
de la ville, en longues robes et chapeaux ornés de voiles et de plumes suivis
de quelques gentes dames.
Mai au loin, n’est-ce pas
notre « Colas Breugnon », haut de chausses,
justaucorps et bonnet de couleur «puce », tenant la main de « Glodie », une ravissante fillette toute de blanc
vêtue ? Ils ont acclamés comme il se doit !
En queue de cortège, un
brave manant tenant serrée la bride de son percheron attelé à un authentique
char à ridelles, qui transportait jadis des bois coupés aux ports de flottage.
Mais ce jour là, à la place de bûches, un groupe d’enfants en costumes
folkloriques lançant serpentins et confettis.
Les spectateurs suivent
la cavalcade moyenâgeuse dans le faubourg de « Bethléem fermé » (rue
Marié- Davy), empruntent les rues étroites et tortueuses qui montent vers le
Grand Marché et la place de l’Hôtel de Ville, descendent la rue des Moulins et
se dirigent vers le quartier du Beuvron en direction du Parc Vauvert.
Afin de devancer le
cortège et assister à un nouveau passage, une partie des spectateurs emprunte
la rue de
Avec de tels souvenirs,
comment ne pas être attaché à cette vieille cité des Vaux d’Yonne si bien
décrite par le poète nivernais Achille Millien :
Vieille
ville des Flotteurs, fière
De ta
belle et grande rivière,
De
ton église à haute Tour ;
Dans
le caprice de tes rues
Que
de surprises apparues
Au
curieux qui les parcourt :
Pigeons,
clochetons et tourelles,
Murs
surplombant sur des poutrelles,
Portails,
frontons, vieux coins de cour…