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Petit historique du Flottage

 

 

 

Qu’est ce que le Flottage ?

 

Le Petit Robert nous répond : « transport par eau quand on le fait flotter ».

 

Nous savons tous que le bois flotte à la surface de l’eau quand son poids spécifique est inférieur à 1 kilogramme. C’est le cas de tous les bois secs des régions tempérées ou froides de la Terre. Seules quelques essences tropicales : ébène, palissandre ne flottent pas car plus denses que l’eau.

 

Le « flottage », dans son sens général, n’a pas été inventé. Il se révéla spontanément quand se rencontrèrent le bois et l’eau. Il a donc existé sur notre planète bien avant la venue de l’homme ; et nos ancêtres « Sapiens » mettront ainsi à profit et pendant des millions d’années un principe de physique, expliqué par Archimède seulement vers l’an 250 avant notre ère.

 

C’est ainsi que nous avons pu voir récemment sur France 3 Télévision dans l’excellent documentaire « Homo Sapiens » les premiers terriens se déplacer à la surface des eaux à l’aide de radeaux, et conquérir petit à petit les continents.

 

L’Histoire nous apprend qu’il existait plusieurs sortes de flottage : le flottage à bûches perdues, le flottage par trains et l’acheminement par eau des bois de charpente, appelés aussi « bois d’œuvre » ou bois « carrés », dont le transport par terre était difficile avec les moyens de manutention rudimentaires.

 

Le « Livre des Rois », qui date de 1000 ans avant J.C., nous rapporte que lorsque Salomon, roi d’Israël, voulut édifier le Temple de Jérusalem sur les plans inspirés à son père David par le Très Haut, il s’adressa à Hiram 1er, roi de Tyr, pour obtenir des bois de cyprès, de cèdres et de citronniers inconnus en Palestine, qui lui seraient nécessaire en grande quantité Hiram lui répondit : « mes serviteurs couperont sur le Liban les bois utiles, je les ferai flotter par mer et descendre à Joppe (Jaffa) », qui était déjà le port d’accès à Jérusalem.

 

Plus proche de nous, à l’époque gauloise, l’Yonne - sous le nom de Dea Icauna - et en dépit de son courant torrentiel, fut apprivoisée par nos ancêtres celtes. (Dans le n°15 de la Rouette Couplière, R. Bertheau décrit longuement les techniques employées à cette période).

 

La réputation des Parisii en tant qu’habiles bateliers est arrivée jusqu’à nous et leur corporation des Nautes assurait déjà le transport par eau de Lutèce et sa région au moment de la conquête romaine.

 

Au 13e siècle, l’Yonne était déjà navigable jusqu’à Auxerre, puis jusqu’à la Cure. Au 15e siècle, Jean (futur Jean sans Peur), comte de Nevers, accordait aux habitants de Clamecy la somme de 500 livres pour les aider à établir un port près de la ville.

 

En 1555, Clamecy est doté d’un port que l’on appelle déjà le « Vieux Port », entre les deux rivières Beuvron et Yonne, vraisemblablement sur l’île Margot. Quand l’extension du flottage rendit ce port insuffisant, d’autres plus vastes lui furent annexés jusqu’au pertuis d’Armes.

 

Puis le « Port Neuf », d’abord au Pré aux Oies, doit rapidement se prolonger vers le pertuis de la Forêt : port aux Laines, rive gauche, et port de la Bouille, rive droite.

 

Tous ces ports allaient recevoir le « Petit Flot », le plus souvent à la fin de l’automne. (à suivre).


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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