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L’Hôtel de la Monnaie

 

 

 

Comme nous l’avons déjà précisé, les origines de Clamecy demeurent obscures : celtique ou gallo-romaine ?

 

On n’a trouvé aucune mention de cette ville dans les premières années de notre ère. Le plus ancien titre où ce nom apparaît est la charte de fondation de l’abbaye Saint Julien d’Auxerre faite par Saint Pallade en 636. Parmi les biens affectés à ce monastère, on compte les « Vaux de Clamecy » situés sur la rivière Yonne au territoire d’Auxerre, constitués de quelques domaines et maisons rurales. Il est donc possible que Clamecy ne soit qu’un hameau dépendant d’une paroisse voisine. Saint Aunaire et Saint Tétrice n’en parlent pas dans leurs statuts respectifs de 595 et 691.

 

Certains historiens soutiennent l’hypothèse que les comtes amovibles de Nevers auraient fait de Clamecy, une « vicomtée ». Les moines de Saint Julien exploitèrent la « terre de Clamecy ». Mais l’érection de Clamecy « en paroisse » n’est pas antérieure au règne de Charlemagne. Elle faisait partie de l’évêché d’Auxerre » ainsi que les paroisses nord et nord ouest de Surgy, Oisy, Billy, Trucy etc. sur la rive gauche de l’Yonne ; tandis que Armes, sur la rive droite de cette rivière, appartenait à l’évêché d’Autun. D’où de nombreuses contestations entre les évêques d’Auxerre et d’Autun pour déterminer à quelle juridiction Clamecy devait être soumise, et en particulier le Faubourg de Bethléem.

 

Ce sont les comtes de Nevers qui donnent de l’importance à Clamecy en y établissant un atelier monétaire dont il est fait mention pour la première fois en 1262 entre le comte de Nevers, Eudes de Bourgogne et le Chapitre de la collégiale Saint Martin.

 

Cette monnaie servit dans toutes leurs seigneuries au nombre desquelles se trouvaient la Flandre et une partie des Pays Bas ; les comtes de Nevers portaient également à l’époque, le titre de comte de Flandre.

 

L’atelier monétaire était installé dans une cave voûtée dans l’enceinte de la ville, sur le parcours de la rue qui porte encore aujourd’hui de nom de la rue de la Monnaie.

 

Il existe dans nos musées de nombreux spécimens de cette monnaie, très belle ; notamment celle de Robert de Dampierre, présentant d’un côté une croix pattée avec une étoile, et pour légende « Robertus Comes », et de l’autre, un lion avec lambet portant l’inscription de la province dont il était le seigneur : Niversensis.

 

Cependant le comte de Nevers Louis III, dit « de Mâle », toujours à cours d’argent, vendit au roi Jean le Bon (règne de 1350 à 1364) son droit de monnayage pour 1 300 écus d’or. Cette transaction ne fut d’ailleurs définitivement en vigueur que sous le règne de Charles V, dit le Sage (1364-1380) ; et désormais les monnaies royales eurent seules cours en Nivernais.

 

                                


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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