Marcel GUINARD, dit « JOTINE »
(1900-1975)
Le dernier des Vielleux
« Lointains sont maintenant les ans de notre
enfance,
Emportés pour toujours, ils ne reviendront
plus ;
Souvent nous repensons presque sans alternance,
Aux jours heureux vécus en ces temps
révolus. »
Ce poème fut primé par
C’est en 1913 qu’il
commence une carrière de vielleux et de violoniste. Vingt cinq kilomètres à
pied pour aller animer un bal était monnaie courante. Pour agrémenter ces parcours, il chante et improvise musique et chansons.
Mais, en 1920, la mode de
la vielle déclinant, il achète un bal parquet, avec lequel il effectue la
tournée des fêtes patronales : c’est l’heureux des danses à 5 sous !
Cet orchestre familial
obtient rapidement une grande popularité. C’est le premier ensemble qui, dès
1927, introduit le jazz dans le Morvan. Jotine,
interprète éclectique, joue aussi du violoncelle et de l’accordéon ;
naturellement il anime, il compose et s’adonne à la poésie surtout patoisante.
Son œuvre poétique sera d’ailleurs couronnée parla Société des Poètes
et Artistes français en 1974. Plus tard, la vie le
conduit à Clamecy où il tient durant plus de douze ans, le café « Au Vielleux
du Pont Chartrain ».
Profondément humain, Jotine est sensible à tous les problèmes de ses
contemporains à qui il essaie de faire oublier leurs soucis par sa musique et
l’ambiance qu’il sait créer.
Lorsqu’il prend sa
retraite à Tannay, il déploie encore une belle
activité ; il est souvent sur les routes pour se produire aux diverses
noces et fêtes des coteaux de
Il collabore aux journaux
locaux, en particulier »l’Yonne Républicaine », car l’histoire de son
pays le passionne. Il réalise de très beaux articles sur Clamecy. Les musiciens
et les poètes ne meurent pas. Et bon nombre de vieux Clamecycois
se souviennent encore de cet acrostiche
dédié à la « Perle des Vaux d’Yonne. »
C’est tes collines que j’admire
L’Yonne et son long ruban
d’argent
Au fond de la vallée s’étire
Miroitant son flot pur
transparent
Et puis ta vieille collégiale…
C’est bien là, oui ton plus beau
joyau
Y vivre plait, O cité médiévale.