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Marcel GUINARD, dit « JOTINE »

(1900-1975)

 

Le dernier des Vielleux

 

 

« Lointains sont maintenant les ans de notre enfance,

Emportés pour toujours, ils ne reviendront plus ;

Souvent nous repensons presque sans alternance,

Aux jours heureux vécus en ces temps révolus. »

 

Ce poème fut primé par la Société des :Poètes français, concours 1971. L’auteur naît en 1900 à Coqueblin, hameau de La Chapelle St André. Marcel Guinard est un nivernais de souche, issu de quatre générations de ménétriers. Son surnom de  « Jotine », il se l’est donné lui-même en souvenir de la communauté paysanne des Jots, installée au début du 19ème siècle à Saint Benin d’Azy.

 

C’est en 1913 qu’il commence une carrière de vielleux et de violoniste. Vingt cinq kilomètres à pied pour aller animer un bal était monnaie courante. Pour agrémenter ces parcours, il chante et improvise musique et chansons.

 

Mais, en 1920, la mode de la vielle déclinant, il achète un bal parquet, avec lequel il effectue la tournée des fêtes patronales : c’est l’heureux des danses à 5 sous !

 

Cet orchestre familial obtient rapidement une grande popularité. C’est le premier ensemble qui, dès 1927, introduit le jazz dans le Morvan. Jotine, interprète éclectique, joue aussi du violoncelle et de l’accordéon ; naturellement il anime, il compose et s’adonne à la poésie surtout patoisante. Son œuvre poétique sera d’ailleurs couronnée parla Société des Poètes

et Artistes français en 1974. Plus tard, la vie le conduit à Clamecy où il tient durant plus de douze ans, le café « Au Vielleux du Pont Chartrain ».

 

Profondément humain, Jotine est sensible à tous les problèmes de ses contemporains à qui il essaie de faire oublier leurs soucis par sa musique et l’ambiance qu’il sait créer.

 

Lorsqu’il prend sa retraite à Tannay, il déploie encore une belle activité ; il est souvent sur les routes pour se produire aux diverses noces et fêtes des coteaux de la Tannaisye avec les chanoines de la Confrérie de Saint Vincent. Il aime la nature, mais aussi ces villages et leurs habitants, ces monuments, ces ruines dont les vestiges racontent l’histoire des Vaux d’Yonne ; il est aussi à l’affût de l’actualité, des manifestations sportives, des réunions diverses et banquets.

 

Il collabore aux journaux locaux, en particulier »l’Yonne Républicaine », car l’histoire de son pays le passionne. Il réalise de très beaux articles sur Clamecy. Les musiciens et les poètes ne meurent pas. Et bon nombre de vieux Clamecycois se souviennent encore de cet  acrostiche dédié à la « Perle des Vaux d’Yonne. »

 

C’est tes collines que j’admire

L’Yonne et son long ruban d’argent

Au fond de la vallée s’étire

Miroitant son flot pur transparent

Et puis ta vieille collégiale…

C’est bien là, oui ton plus beau joyau

Y vivre plait, O cité médiévale.

                              


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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