19 août 1944
Libération de Clamecy
Il me reste peu de souvenirs de ce jour mémorable. Il faut rappeler que l’éducation donnée aux enfants nés dans les années 1930 n’avait guère changé depuis le 19ème siècle. Beaucoup de sujets étaient tabous. Et les conversations entre adultes se faisaient toujours hors de la présence des enfants.
Mes grands-parents maternels habitaient le 16, route
d’Auxerre. Leur voisin le plus proche était M. Octave Noël habitant la maison
mitoyenne au 18, avec lequel ils entretenaient des relations de bon voisinage.
Or, c’est en lisant le dernier bulletin (2004) de
Mes parents étaient naturellement au courant de l’engagement
de leur cousin et filleul Michel M. dans
Pour en venir au matin du 19 août 1944 dont je ne garde que peu de souvenirs, il me semble que mon père, s’étant rendu sur l’un des chantiers (plâtrerie – peinture) qu’il avait en ville, revint rapidement à la maison pour nous annoncer à ma mère et à moi, que les Allemands avaient quitté Clamecy dans la nuit ; et qu’après vérification et confirmation, les maquisards du camp du Loup (cantonnés dans les bois de Creux) avaient investi la ville au matin.
Mon père me proposa de l’accompagner sur la place de l’Eglise Saint Martin, où, le bouche-à-oreille ayant bien fonctionné, les habitants venaient aux nouvelles. Je me souviens vaguement d’un engin porté par un maquisard que je n’avais jamais vu auparavant : mitraillette ou bazooka ?
Rien d’autre à noter. Car, en fait, les maquisards abandonnèrent la ville pour placer des embuscades dans les environs afin de retarder la retraite des convois allemands dont le but était de rejoindre au plus vite les frontières de l’est et empêcher les troupes alliées de pénétrer en Allemagne.
La cérémonie commémorant
Pour finir sur une note « romantique » : à l’automne, un jeune et beau lieutenant du maquis du Loup épousait en grandes pompes, une jeune fille de la ville, qui avait été elle-même agent de liaison. La population se rendit en masse à la cérémonie du mariage, par sympathie sans doute, par curiosité sûrement … La robe de la mariée, à traîne, avait été faite , parait-il, dans une toile de parachute !