Quelques maisons du
vieux Clamecy
(d’après les notes
manuscrites de Jean Rélu)
Le « Vieux Clamecy »
« Vieille ville des Flotteurs, fière
De ta belle rivière,
De ton église à haute tour ;
Dans le caprice de tes rues
Au curieux qui les parcourt
Pignons, clochetons et tourelles
Mais surplombant sur des poutrelles
Portails, frontons, vieux cours de rue …
Achille Millien
-1838-1927
Le Vieux Clamecy a conservé presque intactes un grand nombre de maisons du XV et XVI siècles, et peut à juste titre, s’enorgueillir de son patrimoine, malgré des traces de mutilations et de détériorations.
C’est au XVIII ème siècle que les pans de bois des maisons jusqu’alors apparents furent recouverts d’un enduit de mortier, de chaux ou de plâtre appliqué sur un battis cloué aux pièces des pans de bois. Le nombre des maisons construites en pans de bois parait l’emporter sur celui des maisons construites en pierre ; elles jouissaient d’une certaine préférence. La pierre à bâtir et le bois étant abondants dans la région, ce n’est donc pas dans l’approvisionnement des matériaux qu’il faut rechercher les causes de cette préférence. Comme dans toutes les villes moyenâgeuses, on ne dispose que d’espaces restreints, et il est nécessaire de prendre en hauteur ce que l’on ne peut prendre en surface. D’où les maisons à plusieurs étages avec empiétement de chaque étage sur la rue au moyen d’encorbellement.
Le bois jouant un rôle d’ossature dans les pans n’était employé que pour les étages au dessus du rez-de-chaussée. Les vides entre les différentes pièces de bois étaient remplis de maçonnerie qui recevait un enduit sur les deux faces, en laissant les pièces de bois apparentes.
Ces maisons élevées avec des moyens aussi simples et peu coûteux ont résisté aux siècles.
La maçonnerie de moellons employée dans les caves et les murs du rez-de-chaussée, les voûtes et le remplissage des pans de bois semble avoir été employés exclusivement dans le Vieux Clamecy. Pour les maisons affectées au commerce, elles sont caractérisées par des ouvertures en plein cintre, percées dans les murs du rez-de-chaussée pour éclairer la boutique.
L’architecture du Vieux Clamecy a fait des emprunts à l’architecture bourguignonne : jambes étrières en encorbellement, escaliers à vis en pierre. La proximité de Vézelay et d’Avallon y contribua dans une large mesure.
QUELQUES SPECIMENS
REMARQUABLES DISPARUS OU ENCORE PRESENTS
La maison dite des
« Trois »Piliers
D’après le dictionnaire des « rues de Clamecy », édité en 1925 par André Binet cette grande bâtisse se tenait rue du Grand Marché et aurait été datée du XVème siècle. Démolie vers 1835, elle aurait occupé l’emplacement de l’immeuble abritant le « grand Bazar de l’Industrie », (ancienne maison Goust). Cette maison à Piliers ressemblait à cette du Petit Marché reconstruite récemment avec de nouvelles arcades (ancienne maison Martin).
C’est là que le juge de
Maurice Duviquet rapporte qu’un prédicateur de carême disait que « ce lieu était le marche pied de la calomnie, le couvre chef de la médisance » faisant sans doute allusion au rendez-vous des curieux et des désoeuvrés avides d’apprendre ce qui se passait en ville et de faire connaître ce qu’ils savaient, propos où calomnies et médisances n’étaient pas exclues.
Mais après la chute de la monarchie, l’habitude de se réunir
sous les piliers se maintient ; et nombre de bourgeois de la ville, au
saut du lit et en robe de chambre, venaient apprendre les nouvelles du jour, et
attendre le courrier de Paris, le service de
La maison dite du
Saint Accroupi
Bâtie au XIVème siècle sur les fondations et les caves voûtées de l’atelier de fabrication de la monnaie qui exista jusqu’en 1355. Le « Saint » représenté serait Saint Eutrope.
La maison Berrier
Acquise par le prieuré de Reigny près de Vermanton en novembre 1367, actuellement magasin de faïences d’Art Colas.
Le château de Vauvert
(signifiant
Cette vaste propriété date du XVIIéme
siècle ; elle appartint à la famille Tenaille-Saligny,
puis à la famille Cadart. Elle a été achetée en 1943 parla Ville de Clamecy
L’actuel presbytère
Rue des Fruits. Ancienne école privée dite de Saint Charles. Cet hôtel particulier appartenait à une dame condamnée à l’échafaud en 1793.
La maison aux grands
escaliers
Située sur la place dite des Victoires, en haut de la rue de l’Abreuvoir, abritait la caserne de la gendarmerie au 19ème siècle. C’est sur ces escaliers que fut tué le gendarme Bidan au cours des événements sanglants survenus lors du coup d’état de 1851.
La maison du
Tisserand (ou de l’Artisan)
De nombreuses maisons à pans de bois, fenêtres à meneaux et
encorbellement ont été conservées dans le Centre ville, rue de
Pendant tout le mois de septembre de l’année 1921, les
visiteurs admis à pénétrer dans cette maison étaient accueillis par de
charmantes hôtesses vêtues de longues robes à larges manches et coiffées du
hennin. « Le Morvan et le Nivernais », édité par