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Romain Rolland

 

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omain Rolland, Edme-Paul, naît le 29 janvier 1866 au 4, rue de l’Hospice à Clamecy, rue qui porte son nom maintenant. Il est issu d’une famille de notaires tant du côté paternel que maternel. Sa mère, Antoinette Courot, est la fille d’Edme Courot, notaire, premier président de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy fondée en 1876 ; il a laissé de nombreux documents sur l’histoire locale et en particulier écrit : « les Annales de Clamecy ».

 

Romain Rolland commence ses études au collège de cette ville où il se révèle un élève brillant. Il a quatorze ans, lorsque, sous l’impulsion de sa mère, toute la famille vient s’installer à Paris afin qu’il puisse entré à l’Ecole Normale Supérieure. Agrégé d’Histoire, docteur ès lettres, Romain Rolland deviendra célèbre dans le monde entier comme penseur, philosophe, littérateur, auteur dramatique etc.

 

Parmi toutes les thèses soutenues, celle de 1905 sur les « Origines du théâtre lyrique moderne » est couronnée par l’Académie Française et lui vaut d’être chargé de conférences sur l’Histoire de l’Art à Normale Supérieure.

 

Jeune étudiant, il se forme à l’école de Tolstoï (à qui il écrira, et qui lui répondra) et de Spinosa. Musicien passionné (il joue d’ailleurs du piano), il admire Bach et Mozart et vénère Beethoven et Wagner.

 

En 1892,  il se marie avec Clotilde Bréal (dont il divorcera en 1901 ; le jeune couple s’installe à Rome, où Rolland recherche les origines des opéras avant Lully et Scarlatti.

 

Son œuvre est considérable : 3 ouvrages dramatiques commencés en 1898 et réunis en 1913 sous le titre général de « Tragédies de la Foi ». Puis en 1899, il publie « Les Loups » sous le pseudonyme de Saint Just, « Danton » en 1901, « Le 14 juillet » en 1902. Ce « Théâtre de la Révolution » par lequel il souhaitait dégager la vérité morale et rallumer l’héroïsme et la foi de la Nation aux flammes de l’épopée républicaine, n’a pas le succès qu’il attendait.

 

Mais son « Jean-Christophe », roman fleuve de 10 volumes, écrit entre 1904 et 1912, lui fait une réputation mondiale. Les deux personnages principaux symbolisent la France et l’Allemagne. Olivier personnifie « la France idéaliste, guerrière, impérialiste, généreuse et fidèle ; tandis que Jean-Christophe représente « une Allemagne sentimentale, rêveuse, artistique et savante. Cette œuvre est couronnée par l’Académie Française en 1913 ; traduite en allemand, l’éditeur de Francfort prédit que cette somme moderne amènerait Français et Allemands à s’aimer les uns les autres. La guerre 1914-1918 allait en fournir un cruel démenti.

 

Romain Rolland s’installe en Suisse dans la Villa Olga à Villeneuve sur les bords du lac Léman. Toujours fidèle à son amitié pour la vieille Allemagne, il écrit « Au dessus de la mêlée » en 1915, où il réaffirme ses convictions pacifiques, ce qui provoque un véritable scandale en France.

 

En 1916, il reçoit le Prix Nobel de Littérature pour « l’ensemble de son œuvre ».

 

En 1920, il lance avec Duhamel et Barbusse l’appel au premier congrès de l’Internationale Intellectuelle. A noter que Romain Rolland n’a jamais appartenu à aucun parti ; mais il peut être considéré comme « compagnon de route » du Parti Communiste.

 

Il est en rapport avec toutes les grandes personnalités de cette époque. Freud a une grande admiration pour Romain Rolland, qu’il ne rencontrera qu’une seule fois en 1924. A la même période, Rolland s’intéresse à la philosophie indienne ; il publie la vie et l’apostolat de « Gandhi, Messie de l’Inde », homme exceptionnel,  partisan  de la non violence, qui souleva son pays contre la domination anglaise. Le Mahatma rendra visite à Rolland, toujours résident à Villeneuve.

 

La réputation de l’écrivain est vraiment universelle. Dans cette même année 1924, une importante revue de New York enquête « sur les livres qui, au cours des vingt dernières années, avaient le plus marqué  la littérature mondiale ». Le résultat est naturellement favorable aux auteurs américains dont six arrivent en tête Mais Romain Rolland est classé premier des écrivains français avec deux cents voix, alors que Anatole France, très en vogue, ne rassemble que soixante dix huit suffrages.

 

Il se remarie avec Marie Koudachev, Française, veuve d’un noble russe. Tout en multipliant les écrits politiques en faveur de la Russie soviétique, il publie « L’Ame enchantée » de 1922 à 1934

 

En 1938, il regagne la France et s’installe à Vézelay, où il consacre ses dernières années à rédiger une biographie de Péguy. Il meut le 30 décembre 1944 et est enterré à Brèves dans le caveau familial.

 

Romain Rolland ne s’est jamais désintéressé de l’histoire locale de sa ville natale, comme en témoigne son « Cola Breugnon » et aussi des « Silhouettes clamecycoises de la Révolution » puisées dans les « Annales » d’Edme Courot, son grand père. Plusieurs extraits de ce recueil ont été publiés en 1906 dans le bulletin de la Société Scientifique et Artistique de Clamecy.


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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