Les Saints
originaires, honorés ou ayant participé
à l’Histoire du Morvan, Nivernais, Bourgogne.
Saint Abdon
L’église paroissiale de Troussanges (canton de la Charité sur Loire) est placée depuis le 11ème siècle sous le vocable de St. Abdon, dont l’écho des mérites ne nous est pas parvenu. Il était invoqué au Moyen Age comme protecteur des moissons.
Saint Aignan ou Agnan
Né à Vienne dans l’Isère en 358 ( ?). Evêque d’Orléans ; s’illustra en défendant cette ville des assauts d’Attila en 451. Il meurt en 453. Une église lui est consacrée à Nannay (canton de La Charité sur Loire), ainsi que l’église de Luthenay Uxeloup.
Saint Aré ou Arégius ou Aridius
Quatrième évêque de Nevers, ayant vécu au 6ème siècle. Il aurait effectué de fréquents passages à Decize où il venait rendre visite à deux ermites Euphrasius et Auxilius qui résidaient dans une grotte à l’emplacement de l’actuelle crypte de l’église.
Après sa mort et selon son vœu, son corps fut placé sur une barque abandonnée au fil du courant. Il souhaitait être enterré là où la barque accosterait. Selon la tradition, la barque remonta la Loire et échoua près de l’île de Decize. La majeure partie des reliques a été profanée en 1793. Quelques unes ont été préservées et placées dans une chasse de métal et bois doré, reposant dans la crypte de l’église de Notre-Dame-sous-Terre.
Saint Baudel ou Baudile
La tradition veut que ce Saint se soit arrêté à Parigny-la-Rose (Canton de Varzy) en se rendant à Nîmes, et y aurait fait jaillir une source pour abreuver ses chevaux. Il subit le martyre à Nîmes au 3ème siècle.
Au 9ème siècle, les moines du monastère bénédictin de Cessy-les-Bois (canton de Donzy) rapportent ses dépouilles. Dans l’église de Parigny-la-Rose, une statue en pierre polychrome d’inspiration naïve représente Saint Baudel vêtu d’une aube rouge, frangée de bleu, tenant dans sa main gauche, les Evangiles, témoins de sa science, alors que la droite porte une palme, symbole des martyrs.
Saint Bénigne ou Bénin
Souvent appelé « l’Apôtre de Bourgogne ». Il est martyrisé à Dijon en 179. Il serait apparu en songe à l’évêque de Dijon, Grégoire, au 6ème siècle, afin que ce dernier élève un oratoire sur sa tombe. Le culte de ce Saint reste très localisé en Bourgogne, Nièvre et Jura.
Saint Bernard
Fondateur de l’abbaye de Clairvaux. Il lutte contre le luxe et les images, ne tolérant que le crucifix pour les moines. Son autorité religieuse est très grande et il intervient dans de nombreux conflits doctrinaires. Vouant une grande dévotion à la Vierge, il contribue à développer son culte ; ainsi dans l’ordre cistercien, les églises sont dédiées à Notre Dame. Il prêche la seconde croisade à Vézelay.
Sainte Colombe
Martyre de la foi chrétienne. Elle est mise à mort sous Aurélien vers 273. Une très belle statue en bois polychrome du 18ème siècle se trouve dans l’église Sainte Colombe à Ste Colombe des Bois(canton de Donzy).
Saint Cyr et Sainte Julite
Ils subirent le martyr à Tarse, (St Cyr avait trois ans !). Ils sont patrons de la paroisse de Chevanne (arrondissement de Clamecy). Une légende veut que Charlemagne ait eu un songe, dans lequel Saint Cyr lui apparaît : un enfant nu promet à l’empereur de le sauver du sanglier qui le menace, en échange d’un voile pour couvrir sa nudité. L’évêque de Nevers, dont la cathédrale est placée sous le vocable de Saint Cyr, explique que le voile réclamé symbolise le toit de la cathédrale qui a besoin d’être réparé…
Saint Didier
Il faut compter plusieurs Saints de ce nom sur le territoire français. Ici, il s’agit de Saint Didier, évêque d’Autun, puis de Vienne. La reine Brunehaut, irritée des reproches qu’il lui adressait sur ses dérèglements, le fit lapider à Lyon vers 608. Saint Didier, dépendant du canton de Tannay, possède une église dédiée à ce Saint, dont la statue mutilée est en calcaire polychrome du 16ème siècle.
Saint Donat
Evêque de Besançon. Un prieuré portant son nom est fondé par les moines de l’abbaye Saint Léonard de Corbigny. Dans la chapelle du prieuré, une statue de bois et pierre polychromes dont la main est cassée. La légende raconte que la fontaine de Saint Donat située à proximité de la chapelle se tarit lors de la réparation de la statue et se remit à couler une fois que celle-ci fut de nouveau amputée… Cette fontaine très appréciée pour ses eaux qui guérissent toutes sortes de maladies, ne gèle jamais, garde une température constante de 8°C, et ne tarit pas même au cours des pires sécheresses.
Sainte Eugénie
Vierge et martyre romaine. Pour échapper au mariage, elle s’était fait admettre, en dissimulant son sexe, dans un couvent d’hommes dont elle finit par devenir l’abbé. L’église St. Pierre-es-liens de Varzy (arrondissement de Clamecy) possède un rétable évoquant la vie de cette Sainte, et deux reliquaires dont un en forme de main bénissante renferme un humérus de Sainte Eugénie, rapporté de Rome en 923 par l’évêque d’Auxerre, Gaudry.
Saint Euphrome ou Euphronius
Né en 504, il est d’abord prêtre à Autun. Il écrit le récit de la passion de Saint Symphorien, jeune martyr de la cité éduenne au 2ème siècle. Fondateur de l’abbaye de Saint Symphorien, il est élu évêque de Tours, où il rebâtit l’église Saint Martin. Il meurt en 572. Un vitrail le représentant éclaire la chapelle annexe construite dans l’église Saint Euphrome à Corancy (canton de Château Chinon).
Saint Fiacre
Bien que Saint Fiacre soit un ermite d’origine irlandaise, le culte de ce Saint était très répandu aux alentours de Nevers, en raison des nombreux maraîchers qui se trouvaient sur le territoire de la paroisse qui abritait cette corporation. D’après la tradition, l’évêque Saint Faron fait don à Fiacre d’un terrain pour fonder un monastère dont la superficie est délimitée par un fossé qu’il doit creuser en une journée. L’ermite trace la limite à l’aide de son bâton et le fossé apparaît miraculeusement. Sur cette terre, il fait pousser des légumes pour nourrir les pèlerins.
Dans l’église St. Fiacre de Tintury, canton de Chatillon en Bazois, une très belle bannière représente le Saint en habits religieux avec, déposés près de lui, ses outils de jardinier : une bêche, un râteau, une pioche. Un onguent à base d’argile et de bouse de vache, utilisé pour les greffes, portait son nom.
Saint Franchy
Né au 7ème siècle dans la villa gallo-romaine d’Archérus, propriété de son père. Franchy, très pieux, rentre à l’abbaye de Saint-Martin de la Bretonnière qui est détruite par une bande de pillards. Franchy revient dans son village avec un disciple où ils vivent en ermites. Il y meurt et est inhumé dans une chapelle construite pour l’accueillir et où se dresse actuellement l’église Saint Franchy (canton de Saint Saulge).
Saint Genès ou Genest
Il existe plusieurs Genès ; le premier est un martyr romain au début du 4ème siècle ; le second est évêque de Clermont et fondateur de nombreux monastères et hôpitaux. Dans l’église Saint Pierre-aux-liens à Neuville-les-Decize, une statue du 12ème siècle le représente, vêtu d’un manteau attaché avec une fibule sur l’épaule et tenant un mandore, instrument de musique à cordes pincées, très semblable à la mandoline.
Saint Germain l’Auxerrois
Patron de la paroisse de Guipy (arrondissement de Clamecy). Il accède à l’épiscopat d’Auxerre en 418, alors qu’il est gouverneur de la ville et marié. Il mène alors une vie monacale et lutte contre l’hérésie pélagienne (doctrine privilégiant le libre arbitre au détriment du péché originel et de la grâce). Il meurt en 448 à Ravenne, où il est venu plaider la cause des Bretons révoltés. L’impératrice Galla Placidia fait embaumer son corps et le fait ramener à Auxerre. Le tympan de l’église Saint Germain représente ce Saint bénissant Sainte
Geneviève.
Saint Gingoult
L’église de Corvol d’Embernard lui est consacrée ; mais peu de renseignements nous sont parvenus sur sa personnalité. Il serait originaire de l’avallonnais. Officier romain, il aurait été converti au christianisme au 8ème siècle.
Sainte Jeanne de Chantal
Meurt au monastère de la Visitation de Moulin en 1641. Son lit mortuaire suit les différentes pérégrinations de ces Visitandines, qui se regroupent avec les congrégations de Nevers, Paray le Monial, La Charité sur Loire, en Belgique et de nouveau à Nevers. Ce lit se trouve dans une chambre reconstituée dans le nouveau monastère, avec plusieurs chasses contenant des reliques, une mitre ayant appartenu à Saint François de Sales, confectionnée par Sainte Jeanne de Chantal, et un médaillon lui ayant appartenu, qui lui aurait été donné par St. François de Sales.
Saint Léger
Né au 7ème siècle dans une famille de haute noblesse. Son oncle, évêque de Poitiers, à qui il doit sa formation chrétienne, l’aide à gravir les échelons de la hiérarchie écclésiastique. Nommé évêque d’Autun en 663 par la reine Bathilde, il restaure la discipline religieuse et civile, « parlant avec franchise aux puissants et organisant l’aumône pour les pauvres ». Chef de l’opposition contre le Maire du Palais, celui-ci le fait arrêter, torturer et décapiter en 676. Il est souvent représenté avec les yeux crevés.
Saint Loup
Ce culte est très vivace dans la région. Mais il confond deux personnages. Le premier, évêque de Troyes, défend sa ville contre les Huns. Il bénira Sainte Geneviève enfant. Le second, évêque de Sens, se singularise par sa charité et ses mortifications. Victime de calomnies, il est condamné à l’exil par le Clotaire II, exil durant lequel il convertit de nombreux païens. De retour en grâce, il réintègre son diocèse.
Sainte Marguerite
Son culte est associé à celui de la source Ste. Marguerite de Faubouloin, survivance d’un culte païen. Un calcaire polychrome dans l’église Saint Euphrome de Corancy (arrondissement de Château Chinon) évoque la personnalité de la Sainte. Marguerite, jeune fille de 15 ans, vivant à Antioche, repousse les avances du préfet Olibrius. Jetée en prison, torturée, elle est avalée par un dragon personnifiant le diable. Mais sa croix lui permet de crever le dos et de sortir indemne du monstre qui tient encore un pan de sa robe dans sa gueule…Sainte Marguerite est invoquée pour faciliter les accouchements, écarter l’orage et chasser les démons.
Saint Martin
Sans doute le Saint le plus populaire en France depuis le Moyen-âge (3668 églises dénombrées !) sans doute à cause de l’anecdote du manteau coupé aux portes d’Amiens au profit d’un pauvre en l’hiver 338-339. C’est à la suite de ce geste que Saint Martin se convertit, est baptisé, se fait moine et devient évêque de Tours.
Dans le Nivernais, l’embauche des charretiers et des « galvachers »(transporteurs morvandiaux) se réglait du 1er Mai jusqu’à la Sait Martin. Il fut longtemps honoré comme patron des « buveurs ». Dans le synode diocésain d’Auxerre en 578, le 5ème canon précise : « Il faut absolument empêcher les veillées en l’honneur de Saint Martin » ; probablement parce que les réjouissances où l’on goûtait le vin nouveau dégénéraient en orgie…
La légende du « Faucheur Prodigieux » vante le savoir faire exceptionnel de ce sur homme, souvent un Saint. D’après Achille Millien, c’est Saint Martin qui tient ce rôle dans le Nivernais…Saint Martin, ayant fait des prouesses, est envié des autres faucheurs. Pour ralentir ses cadences, ils plantent devant lui des enclumes…Mais rien n’arrête Saint Martin…Alors ils mettent de « l’herbe à purger dans sa soupe. Un peu incommodé, le Saint met culotte bas et fauche en chemise toujours aussi vite !
En 853, les Normands ravagent la Touraine ; on transporte le corps de Saint Martin, d’abord à Orléans, puis à Fleury sur Loire et enfin à Auxerre
La paix revenue en 895, on ramène son corps à Tours. Les pélerins chargés de ce soin s’arrêtent avec leur précieux fardeau au couvent de Saint Laurent. Les moines, peu hospitaliers, refusent d’ouvrir la porte du monastère ; et les voyageurs abritent les reliques du Saint dans le tronc d’un vieil orme. Le lendemain, l’arbre était couvert de feuilles verdoyantes ; c’est en souvenir de ce miracle que l’église bâtie à côté de l’orme et le village ensuite, prirent le nom de Saint Martin-du-Tronsec.
Saint Martin ayant beaucoup voyagé et prêché durant l’été, oublie de rentrer en temps utile ses provisions et en particulier le foin pour son fidèle baudet. Ainsi cet âne risque de souffrir de la faim pendant l’hiver. Dieu ordonne au soleil de réchauffer une prairie appartenant au Saint ; et celui-ci peut donc faucher une abondante coupe de foin pendant la première quinzaine de novembre et assurer la nourriture de sa monture. Telle serait l’origine de l’été de la Saint Martin.
Saint Mayeul
Une chapelle du Moyen Age perpétue ce saint bien oublié à Sainte Parize en Viry (canton de Dornes). Mayeul, devenu en 954, le quatrième Grand Abbé Clunisien, meurt en 994 à l’âge de 87 ans.
Saint Nicolas
Très populaire dans une région où les rivières abondent et
où la navigation a été intense de l’époque romaine jusqu’au 19ème
siècle, comme l’atteste le musée de la Loire moyenne à Cosne. Les transports
des produits locaux sont : houille de La Machine, ancres de marine de Guérigny ou de Cosne, faïences de Nevers et poteries de grés de
Puisaye.
L’embarcation de prédilection était le chaland. Il y avait aussi les « sapines » qui descendaient uniquement le courant ; sommairement construites, elles étaient « déchirées » à l’arrivée, et leur bois servait à divers usages. L’équipage remontait à pied.
La corporation des mariniers et flotteurs avait choisi Saint Nicolas comme patron pour des raisons mal définies ; car il est surtout populaire pour la dotation de trois jeunes filles, et la résurrection des « trois enfants du saloir ». Il aurait évité la famine dans la ville de Myre dont il était évêque en asséchant et multipliant les sacs de blé tombés à la mer.
Dans l’église Saint Jacques le Majeur à Cosne sur Loire, un vitrail représentant ce Saint, a été offert, suite à un vœu, par l’épouse d’Honoré Chabris, marinier, assurant les transports de vins par voie fluviale entre Cosne et Paris, qui se trouva en grand péril en pleine crue de la Loire (1846).
Saint Ours
Il était serviteur de Saint Aré, qu’il précédait lors d’un retour de Rome. Il trouve la rivière Nièvre en crue et le pont qui l’enjambait emporté par les eaux. Voulant traverser la rivière, il perd pied et se noie. Arrivé à cet endroit, Saint Aré ressuscite son serviteur. Et sur le lieu du miracle, le pont reconstruit prend le nom de Saint Ours.
Saint Patrice
A donné son nom à Saint-Parize-le-Chatel (canton de Saint Pierre le Moûtier). Patricius, issu d’une riche famille auvergnate, se retire très tôt du monde pour se réfugier au monastère de Saint Pourçain sur Sioule (Allier). Il se fixe dans la région avec deux de ses compagnons, et s’arrête en un lieu envahi de broussailles où il trouve les ruines d’un temple païen. Grâce aux dons d’une dame romaine, il construit un monastère à l’emplacement de cet ancien temple. Il est inhumé en 555 dans la crypte de l’église qu’il a fondée.
Saint Pèlerin
Evêque d’Auxerre. Il fuit ses ennemis et se réfugie à Bouhy. Un habitant veut le frapper avec un fouet, ce dernier se transforme en serpent. La terre de Bouhy avait la réputation de guérir les morsures de vipère. Saint Pèlerin est décapité en 259 par des païens d’Entrains. L’église de
Bouhy (arrondissement de Cosne) est dédicacée à ce Saint et on peut y voir le reliquaire incrusté de pierres précieuses. Un bois peint ainsi qu’une bannière le représente portant les attributs des évêques et foulant un serpent, symbole du démon, de ses pieds chaussés de souliers ornés d’une croix.
Saint Péreuse ou Pétrusius
Evangélisateur de la région de Château Chinon. Ce moine venu pour combattre le paganisme et imposer le christianisme, a fondé Le Bourg au 5ème siècle. Il y est enseveli.
Saint Reguobert
Evêque de Bayeux ; mais en 864, ses restes sont transportés à Varzy, en raison des raids normands ; le reliquaire de forme octogonale renferme le crâne de Saint Reguobert.
Saint Révérien
Au 4ème siècle, le pape Félix 1er envoie un évêque itinérant, Révérianus et dix compagnons, évangéliser les confins du pays éduen. Martyrisés et décapités, ils sont enterrés sur place et leur tombeau devient un lieu de pèlerinage, où quelques moines fondent un petit monastère et une église pour abriter les reliques du Saint. A l’intérieur, une statue du 14ème siècle où Saint Révérien est représenté à la manière d’un Saint céphalophore, portant sa tête entre ses mains, iconographie traditionnelle des Saints ayant subi le martyr par décapitation.
Saint Roch
Né et mort à Montpellier vers 1293 – 1327. La légende raconte que, pendant que ce Saint s’était retiré dans le désert, car atteint de la peste, il est soigné par un chien qui, chaque jour, lui apportait un pain frais remis par une main inconnue, et lui léchait les jambes couvertes de plaies. En 1582, une terrible épidémie de peste ravage Clamecy et ses environs. Pour éviter la contagion, les échevins font construire hors les murs, à Choulot, une annexe de l’hôpital et un cimetière. L’épidémie continuant, la ville décide de construire une chapelle dédiée à Saint Roch au même endroit. Le mal cesse à la suite de cette promesse ; et le 15 août de chaque année, les fidèles allaient en procession jusqu’à Choulot (emplacement des usines SPCC).
Saint Saulge ou Salvius
Au 6ème siècle, un clerc et quelques compagnons portent avec eux les restes de Saint Salvius, moine ermite auxerrois. Ils installent un petit oratoire à l’endroit où s’élève l’église actuelle (arrondissement de Nevers).
Saint Seine
Aurait été un moine, fils du comte Maimond au 6ème siècle. L’église fut construite au 12ème siècle. A l’intérieur, une statue du Saint, vêtu d’une soutane blanche, témoigne de l’importance de la vie monastique de cette région : abbaye de Flavigny, abbaye de Saint Léonard etc. Corbegni-lez-Saint Léonard était un point de passage des routes menant à Saint Jacques de Compostelle. Un triptyque représentant le Sacré Cœur entouré de Saint Seine et Saint Léonard, compagnon de Clovis, converti après la bataille de Tolbiac, et autre patron du bourg.
Sainte Solange
Vierge et martyre. Jeune bergère née à Préverdin près de Bourges et patronne du Berry, est également vénérée dans le Nivernais. Elle fut décapitée au 9ème siècle par le seigneur qui l’avait enlevée et à qui elle se refusait. Un plâtre la représentant en bergère filant sa quenouille se trouve dans la chapelle Notre Dame du Charme à Saint Bonnot (canton de Prémery), lieu de pèlerinage annuel le 8 septembre.
Saint Symphorien
Il est honoré à Nuars (canton de Tannay-arrondissement de Clamecy). L’église est vouée à ce Saint né et mort à Autun. Il est décapité pour avoir refusé de se prosterner devant une statue de Cybèle. Sa mère, qui assistait au supplice du haut des remparts, ne cessa de l’exhorter jusqu’à son dernier souffle. Dans l’église de Nuars, un tableau à l’huile appartenant à un rétable de la chapelle droite retrace le martyr de Saint Symphorien : agenouillé devant son bourreau qui brandit un sabre ; dans le ciel, deux anges s’apprêtent à recueillir son âme dans un linge portant son nom ; l’ange de droite tient la palme du martyre.
Une inscription sur la stèle placée devant le Saint indique les précisions suivantes : « Saint Symphorien, martyrisé à Autun, le 22août de l’an 178 ».
Une autre église sous le même vocable existe à Chaluzy (canton de Nevers).
Sainte Valère céphalophore
Une statue du 15ème siècle en calcaire polychrome se trouve au Musée archéologique du Nivernais. Traditionnellement considérée comme Sainte Solange, elle est en fait une représentation de Sainte Valère, jeune convertie, d’origine limousine, décapitée pour avoir refuser de renier sa foi. Elle illustre la légende du 10ème siècle où l’on raconte que la jeune fille se serait avancée vers l’évêque célébrant la messe, portant sa tête entre les mains. Soutenue par deux anges : celui de droite a disparu ; celui de gauche en tenue de diacre, recueille le sang dans les plis de la robe. Un groupe nivernais semblable est conservé au musée du Louvre, qui a du servir de modèle.
Saint Vérain
Evêque de Cavaillon au 6ème siècle. Selon la légende, il capture le dragon du Gévaudan, l’enchaîne et le relâche à Saint Véra, le village le plus haut d’Europe ( ?). A sa mort, vers 590, il est enterré près d’Avignon ; puis ses restes sont déplacés en passant par le Nivernais, et déposé à Jargau (Loiret). Une statue de pierre polychrome du 16ème siècle se trouve dans l’église Saint Jean Baptiste de Trucy l’Orgueilleux (canton de Clamecy). Il figure sous l’aspect d’un jeune homme bénissant les fidèles dans ses habits d’évêque. Il terrasse le dragon couché à ses pieds.