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Les grandes heures de la salle paroissiale

(rue de la Monnaie)

 

 

L

e groupe et la chorale des « Fauvettes », fondée après la guerre 14-18 par la famille Neveu-Lemaire, prêtaient leurs concours pour certaines cérémonies religieuses à la Collégiale Saint Martin et participaient à des matinées théâtrales récréatives. A la période pascale de 1938, les « Fauvettes » avaient monté « Tarcisius », drame contant le martyr d’un jeune chrétien. Le rôle titre était tenu par l’un des pupilles de l’orphelinat Saint Henri de Coulanges sur Yonne.

 

Dès leur retour à Clamecy, mes Parents avaient été sollicités pour participer aux activités de la chorale d’église, et à quelques manifestations théâtrales. Je ne garde aucun souvenir de l’intrigue ayant mené Tarcisius à la fosse aux lions. Mais je me souviens de la figuration en compagnie de ma mère : jupe blanche, tunique verte, chignon sur le haut de la tête, arpentant la scène, avec en arrière fond sonore des rugissements de lion qui m’impressionnaient fort… Ce spectacle connut un gros succès, et plusieurs séances se succédèrent dans la salle des

Œuvres Paroissiales, rue de la Monnaie.

 

J’ai également le souvenir d’une excellente pièce de Labiche, « Le Voyage de M. Perrichon », très bien interprétée par les élèves de l’école Saint Charles,  et .de quelques fêtes de patronage. En dehors de cela, la salle paroissiale se transformait tous les week-ends en salle de cinéma, pour le plaisir des Clamecycois pour qui les distractions dominicales étaient réduites. Les programmes étaient sélectionnés « tout public » dans le catalogue de la Centrale Catholique, donc peu variés ; quelques titres meublent mes souvenirs : « Thérèse Martin »,

« Trois de Saint Cyr », « Les trois lanciers du Bengale », « Le voile bleu », « Les aventures de Robin des Bois », « La cage aux rossignols », sans oublier Shirley Temple et les aventures du chien Rintintin…

 

Les projections étaient assurées par le premier vicaire ; mais le chanoine Cortin n’hésitait pas à escalader l’échelle montant à la cabine de projection, interrompant le projectionniste d’un bref « Coupez, l’abbé » lors d’une scène qu’il jugeait « osée », et au besoin obturait l’objectif avec sa barette tandis que la salle explosait en protestations amusées.

 

Toujours présents dans ma mémoire, les quatre rangées de bancs de bois réservés aux enfants des catéchismes , aux rangées de fauteuils en bois se dépliant et repliant bruyamment , (gare aux retardataires !), la corbeille en osier avec sucettes promenée aux entr’actes par la chaisière-ouvreuse, et le rideau-réclame qui descendait entre documentaires et dessins animés, avant le « grand film » et à la fin du spectacle, et où chacun pouvait lire le nom des principaux commerces et entreprises de la ville…

 

« Cinéma Paradisio » de mon enfance, tu demeures un souvenir impérissable !

                 


© 2005 par Annie Delaitre-Rélu
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