Retour à Istanbul après quelques décennies. Si la gare de Sirkeci, sur la rive Européenne, ne voit plus passer le « Train Express d’Orient », on peut y voir garées quelques rames automotrices des TCDD que j’avais déjà photographiées au même endroit il y a 30 ans :
Ci-dessus, une rame E8000 (fabrication Alsthom 1955) est encadrée par deux rames E14000 de 1979.
Sur les hauteurs de Pera, le petit tram historique à voie métrique parcourt la célèbre Istiklal Caddesi – devenue désormais piétonne. (Motrice construction Thomson-Houston/Siemens-Schuckert/AEG) :
…et assure toujours la correspondance avec la station supérieure du Tünel, le funiculaire souterrain de construction française (1875, reconstruit en 1971) reliant la Corne d’Or aux hauteurs de Pera :
(Photo X… DR / Wikipedia)
Les istanbouliotes assurent qu’il s’agit là du premier métro du continent européen, devançant de vingt ans le Földalatti, le métro de Budapest construit en 1896.
Mais Istanbul change aussi. A Berleybeyi, à Dolmahbaçe et tout le long du Bosphore, les anciens palais des sultans Ottomans ont été convertis en hôtels Cinq étoiles et résidences luxueuses pour oligarques russes en goguette :
Pour retrouver un peu de l’âme du vieux Stanbul, et plutôt que de se perdre dans les pièges à touristes du Grand Bazar, allons faire un tour du côté du Marché Égyptien, en face du pont de Galata :
Sous ses voûtes, encore hantées par les fantômes des janissaires et des agents secrets de la Sublime Porte, on y échange toujours les précieuses épices en provenance de Perse et d’ailleurs :
Comme l’avait déjà écrit le correspondant du Figaro (qui couvrait pour ce journal le premier voyage de l’Orient Express le 4 octobre 1883), on peut dire qu’on trouve au Marché Egyptien « des odeurs qui auraient inspiré dix pages à Monsieur Emile Zola ».