Archive pour juin 2009

De passage à Zürich, j’ai retrouvé le Polybahn. Avec les roses trémières qui sortent des trottoirs (on se croirait à Saint-Martin de Ré !), les tramways bleus et blancs à voie métrique, les boutiques de luxe de la Bahnhofstrasse, les bateaux-limandes qui se faufilent sous les ponts surbaissés de la Limmat, le monument Pestalozzi et le célèbre émincé de veau à la Zürichoise, le Polybahn est assurément une des institutions de la ville.

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Ce funiculaire à voie métrique relie depuis le 1889 le Limmatquai à la terrasse de l’Eidgenössische Technische Hochschule (ETHZ), plus connue sous le nom de Polytechnicum ou Ecole Polytechnique Fédérale de Zürich. Cette ligne connut une genèse tourmentée. Son promoteur, le Zürichbergbahn, envisageait à l’origine de desservir les hauteurs de Zürich. Suite à l’opposition de riverains et l’étude de plusieurs variantes côté Limmat pour une arrivée en tunnel ou en viaduc, le projet pris du retard. Entretemps,  le prolongement du réseau de tramways vers le Zürichberg coupa l’herbe sous le pied au ZBB et la ligne se réduisit à un modeste tronçon de 176m de long pour 41m de dénivelée.

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Initialement funiculaire à contrepoids à eau, le Polybahn fut converti à la traction électrique en 1897, non sans provoquer un tollé chez les sévères professeurs du Polytechnicum, qui craignaient des interférences entre l’installation électrique de la station supérieure et leurs délicates expériences. Déficitaire, menacé de fermeture dans les années 1960, le Polybahnli faillit connaître le triste sort du funiculaire du signal de Sauvabelin à Lausanne. Fort heureusement, il fut acquis en 1976 par l’UBS (Union de Banques Suisses) qui finança en 1990 la rénovation complète de cette installation chargée d’histoire.

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Rappelons que le Polybahn compta parmi ses passagers un certain Albert Einstein, élève au Polytechnicum de 1896 à 1900.

Attention : SPOILER ALERT (comme on dit à l’IMDB). Rappelons aussi pour les cinéphiles, que c’est à la station inférieure du funiculaire que Lino Ventura abat comme un chien Michel Piccoli dans Espion lève-toi (Yves Boisset, 1982).

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Dans ce film, tourné avant la rénovation des années 1990, on peut apercevoir les anciennes voitures qui comportaient sur la plateforme inférieure un frein de secours (sur la face avant, à  gauche sous le capot).

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Une des particularités du Polybahn est  cette station inférieure, littéralement encastrée au premier étage d’un immeuble d’habitation :

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Cette maison traversée par une ligne ferroviaire m’avait fasciné lorsque je l’avais emprunté pour la première fois il y a 33 ans. Disposition originale mais pas unique : le Hochbahn de Berlin en possédait, et en possède encore, des exemples. (Plus sur ce sujet très prochainement).

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Hochbahn, Berlin Bülowstrasse, circa 1910.

Photos (c) 2009 F. Delaitre et collection FD.

Reçu le dernier DVD de Video125 consacré à la Victoria Line du métro de Londres, dans la série « Driver’s Eye View ». On pouvait craindre que cette ligne, entièrement souterraine et de construction récente, ne présente que peu d’intérêt ; comparé aux passionnantes Northen Line ou Central Line, pleines de stations fermées et de raccordements mystérieux vers des stations fantômes. C’était sans compter le talent des équipes de Peter Middleton qui à force d’anecdotes et d’informations originales arrivent à nous captiver.

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Cette ligne, la première entièrement neuve depuis 1913, a été construite de 1962 à 1970 en plein marasme économique, sous un gouvernement travailliste et dans un contexte d’inflation, de dévaluation (et de décimalisation !) de la Livre sterling. Ce qui ne fut pas sans conséquences : sa construction au rabais, notamment au niveau des stations où la largeur des quais a été réduite au minimum ainsi que le nombre d’escaliers mécaniques, pose de nos jours des problèmes insolubles aux heures d’affluence.

Le film nous emmène de Walthamstow Central, le terminus nord de la ligne, à Brixton, un quartier sensible au sud de la Tamise, à bord d’une rame du type « 1967 Stock » équipée de l’ATO (pilotage automatique), une première sur le Tube de Londres en 1968.

Le « 1967 Stock », modernisé dans les années 1990, va bientôt céder la place au « 2009 Stock ». Ce nouveau matériel possèdera  un gabarit légèrement plus généreux destiné à utiliser au mieux le diamètre plus large des tunnels de la Victoria Line (paradoxal, sachant que les dimensions des stations avaient été réduites pour des raisons budgétaires). Les rames du « 2009 Stock », avec 133,47m hors-tout,  seront les plus longues rames exploitées sur le Tube et occuperont totalement la longueur des quais (les rames du « 1967 Stock » avaient été réduites en longueur en 1968 en raison du manque de confiance  dans la précision de l’ATO lors des arrêts en station). Conséquence de ce changement de dimensions, le « 2009 Stock » sera prisonnier de la Victoria Line : ne pouvant plus circuler sur la Piccadilly Line  via le raccordement de Finsbury Park pour aller en grande révision au dépôt d’Acton Town. Actuellement en essais la nuit, la mise en service de ce nouveau matériel est prévue courant 2010.

Le DVD comprend de nombreux bonus. Notamment le parcours depuis le terminus intermédiaire de Seven Sisters jusqu’au dépôt de Northumberland Park, seul tronçon aérien de la ligne qui justifie la présence d’essuie-glaces sur les rames, avec passage dans la machine à laver…

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Egalement : des films d’archives d’origine Pathé News sur la construction et l’inauguration de la ligne, avec une mention particulière pour l’ « umbrella » (le parapluie), une sorte de vaste pont provisoire construit au-dessus d’Oxford Circus pour permettre la construction des accès de la station de la Victoria Line sans interrompre la circulation automobile, du provisoire qui a duré quand même cinq ans.

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“Victoria Line”
DVD – Video 125 – Grande-Bretagne, 2009.
http://www.video125.co.uk/
17,58 GBP + Port.

En langue anglaise exclusivement.

Comme lors de la « Rêve Party » de 2007,  une cuvée spéciale « Expométrique 2009 » de Chinon était proposée aux visiteurs  sur le stand commun TVT/GEMME à Richelieu :

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Sur les terres de François Rabelais, il était impensable de ne pas rapporter de fromage pour aller avec ce vin de Chinon. D’autant que Sainte-Maure-de-Touraine, capitale mondiale de la buchette de chèvre, n’est qu’à une vingtaine de kilomètres de Richelieu. Après avoir interrogé en vain plusieurs GEMMistes pour savoir s’ils connaissaient une bonne adresse de fromagers dans le coin, je décide de partir à l’aventure en direction de Sainte-Maure.

Par le plus grand des hasards : Expométrique 2009 avait lieu en même temps que la Fête du Fromage à Sainte Maure, une manifestation importante qui occupe tout le centre-ville :

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Je trouvais rapidement mon bonheur parmi les exposants auprès de la maison Roy (publicité non payée, j’espère que ce producteur m’enverra une caisse de ses meilleurs produits 🙂 )

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Vin, Sainte-Maure, du bon pain, quoi de mieux pour finir agréablement une grande journée de modélisme ferroviaire ?

Voir aussi mon reportage sur Expométrique 2009.