…qui peuvent tout changer. Photographiés au vol le 2 août 2013, entre Baron’s court et Hammersmith depuis un train de la District Line : trois petits tubes montés au dessus de la voie de la Piccadilly line, un portique à l’utilité méconnue.
Le métro de Londres se compose de deux réseaux :
– le réseau à « grand » gabarit (gabarit standard des chemins de fer britanniques) constitué par la Metropolitan Line, la District et Circle lines (ainsi que toutes les lignes du London Overground) ; historiquement le plus ancien (première ligne : Metropolitan Railway inauguré en 1863 entre Paddington et Farringdon Street), généralement construit en tranchée couverte (cut and cover). Parcouru par le « Surface Stock ».
– le réseau du « Tube » circulant dans des tunnels circulaires creusés au bouclier dans un banc d’argile bleue à grande profondeur, d’un diamètre réduit de 11 pieds 18 pouces et demi (soit 3,80m) ; plus récent que le précédent (première ligne : City and South London Railway, inauguré en 1890 entre Stockwell et King William Street). Parcouru exclusivement par le « Tube Stock ».
Dans les parties souterraines, les trains de ces deux réseaux circulent sur des voies distinctes. En revanche, dans les parties aériennes (remblai ou viaduc en brique qui constituent près des 2/3 du réseau londonien) il peut arriver que les circulations « Tube Stock » et « Surface Stock » se mélangent. C’est le cas pour la section de ligne entre Ealing Common et Baron’s Court. A cet endroit, la Piccadilly Line et la District Line sont disposées côte à côte sur une section à quatre voies.
Plusieurs aiguilles permettent en cas d’incident ou de travaux de voie à des trains de la Piccadilly Line d’emprunter la District Line et réciproquement. Le risque est alors qu’à Hammersmith, un train de la District Line à grand gabarit soit dirigé accidentellemnt sur la Piccadilly Line, venant s’écraser sur le portail du tunnel du Tube (version ferroviaire du célèbre Serial Tunnel 2m40 des Champs-Elysées).
L’entrée du tunnel « tube » de la Piccadilly Line à Baron’s Court.
(Vidéogramme (c) Video125)
Pour éviter toute catastrophe, un portique équipé de trois tubes en verre a été placé sur la voie de la Piccadillly Line menant au tunnel. Leur longueur a été calculée pour laisser passer le matériel au gabarit du Tube. Tout engin roulant hors gabarit vient briser les tubes (jadis remplis de mercure) et provoquer, via un relais, la coupure immédiate du courant de traction.
A ce jour, les tubes n’ont jamais été brisés. Un dispositif identique a été ajouté, toujours sur la Piccadilly line, après Hounslow Central, non loin de l’entrée du tunnel donnant accès à l’aéroport de Heathrow. A cet endroit existe aussi le risque qu’une rame grand gabarit de la District Line soit mal routée vers Heathrow en lieu et place de Ealing Broadway.
Gabarit mis à part, l’intéropérabilité entre « Surface Stock » et le Tube Stock est possible. L’East London line, qui emprunte le tunnel sous la Tamise de Brunel entre Wapping et Rotherhite, et qui a presque tout connu en matière de matériel roulant au cours de son histoire tourmentée – de la traction vapeur aux rames ultra-modernes du London Overground à qui elle appartient désormais – a vu circuler des rames du tube « 1938 Stock » dans ses tunnels à grand gabarit de Whitechapel à Surrey Quays.
1938 Stock à Wapping, East London Line,
à la sortie du tunnel de Brunel