Archive pour la catégorie ‘Miscellanées’
Si le Mt Tamalpais RR mérite le qualificatif de chemin de fer le plus tortueux au monde, la partie occidentale de Lombard Street sur Russian Hill, entre Hyde et Leavenworth, serait la route la plus sinueuse des USA. Reconstruite en 1922 pour diminuer sa pente en créant des zigs-zags et de belles plantations d’hortensias, la rue est un must pour les tous les touristes motorisés de passage à San Francisco. À telle enseigne qu’Hertz, Avis et quelques autres loueurs de voitures se devraient de contribuer à l’entretien de la rue, car ce n’est pas moins de 700 000 véhicules qui tentent la descente aux 8 virages annuellement ! Plaignons les riverains.
Côté conduite, ce n’est guère compliqué, surtout quand on a été à la dure école des cols des Grisons : Albulapass, Julierpass, etc. 😉
Vidéo : Goin’Down Lombard Street… Quelques embouteillages lors de notre descente.
[flv]http://www.fdelaitre.com/Lombard.flv[/flv]
Flip Video par Catherine Delaitre © 2009
Retour à San Francisco, même si nous n’en avons pas tout à fait fini avec la côte au nord de la ville. Repassant par le front de baie à Sausalito, nous retrouvons le skyline enfin dégagé des brumes habituelles…
Et nous nous plongeons à nouveau dans la circulation Fransciscaine et ses cables-cars. Ici la ligne de California Street dont les voitures, outre leur livrée marron, présentent la particularité d’avoir un poste de conduite à chaque extrémité :
Dîner à une institution de Fisherman’s Wharf : le Franciscan Restaurant, architecture très années 50 (on rêve à une reproduction à l’échelle HO avec des éclairages Viesmann…)
avec fruits de mer et vue sur « The Rock » (Alcatraz) au soleil couchant :
Photos (c) 2009 by Frédéric Delaitre.
Etape à Sacramento, la Urbs Indomita. Avec « seulement » 455 000 habitants, la capitale de l’état de Californie fait presque provinciale. Sacramento possède son Capitole, sur le modèle de celui de Washington DC :
Son Tower-Bridge, sur la Sacramento River :
Et son quartier historique préservé :
La maison de l’omniprésent Leland Stanford qui, non content d’avoir été le propriétaire du Southern Pacific RR, le mécène d’Edward Muybridge et le fondateur de l’Université éponyme à Palo Alto, fut aussi gouverneur de l’état de Californie. Sa maison victorienne au 800 « N » Street à Sacramento est un « State Historic Park » :
Avant de s’appeler Sacramento, la ville était connue sous le nom de son fondateur : Fort Sutter. Dans une Californie encore sous domination espagnole, le suisse John Sutter avait construit ce fort, un outpost qui accueillit des vagues d’immigrants, une construction préservée en plein milieu du Sacramento moderne :
Parmi ces immigrants : la célèbre et tragique Donner Party. C’est de Fort Sutter que partirent en plein hiver les expéditions de secours vers la Sierra Nevada où fut bloquée la caravane Donner pendant le terrible hiver de 1846-1847. Parmi les survivants, une petite fille de 8 ans : Patty Reed. La poupée qu’elle avait précieusement enfouie au fond de sa poche est aujourd’hui conservée au musée de Fort Sutter :
Pour les enfants, un livre à lire : Patty Reed’s Doll de Rachel Laurgaard, l’épopée de la Donner Party racontée par la poupée elle-même. Une leçon de courage et de solidarité qui n’est peut être pas inutile à faire découvrir aux enfants du XXIe siècle.
Et pour les adultes, l’excellent site de Daniel M. Rosen, mis en place pour le 150e anniversaire de la Donner Party en 1996 et qui retrace jour par jour le tragique destin de ce convoi d’immigrants venu chercher fortune en Californie : http://www.donnerpartydiary.com/.
Halte pour la nuit à Bishop (pop. 3575), dans la Owens Valley, à 1264m d’altitude au pied de la Sierra Nevada. Ambiance « Main Street USA » garantie :
Dîner chez Bar-B-Q Bill’s, un authentique « diner ». Bonne tambouille, prix modérés. Evidemment l’ambiance est un peu différente de celle du breakfast au Polo Lounge de Beverly Hills quitté le matin même, mais tout aussi sympathique :
Pas de « diner » sans sa Bud, son Coke, sa bouteille de Tabasco et son distributeur de serviettes en papier…
Sur la Highway 395, entre Mojave et Bishop, le 5 août 2009.
« Terreur dans le rétroviseur », hommage à Duel (1971), premier film d’un jeune réalisateur qui allait faire parler de lui : Steven Spielberg.
A la manière de L.A. Confidential…
(le film de Curtis Hanson, 1997)
Saviez vous que…
– les traditionnels sosies opèrent toujours devant le Kodak Theater, mais sont-ce vraiment des sosies ?
– sur le trottoir en face du Sid Graumann’s Chinese Theater, le gouverneur de l’Etat de Californie a laissé sa signature :
– que le magasin d’où Julia Roberts se fait virer dans Pretty Woman :
existe réellement, il s’agit de « Boulmiche » (sic), à l’angle de Rodeo Drive et de Santa Monica Boulevard,
et que derrière ce portail discret au 420 Carolwood Drive,
un modéliste ferroviaire du nom de Walt Disney avait construit dans le jardin un réseau à l’échelle 1/8e :
Bien évidemment, tout cela Off-the-record, on the QT et very very Hush-Hush 😉
Photos (c) 2009 par Frederic Delaitre et DR.
Les trois clochers qui dominent l’entrée du Beverly Hills Hotel figurent comme on le sait sur la couverture à l’album de Eagles Hotel California :
Alors, un peu de musique et en avant pour une (petite) visite guidée de l’hôtel California du Beverly Hills Hotel, such a lovely place !
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ea0CDieb4yM[/youtube]
Welcome to the Beverly Hills Hotel :
L’entrée de la Cristal Ball Room et son lustre gigantesque, plutôt kitsch :
Le Polo Lounge, le fameux restaurant où tout Hollywood se réunit pour discuter scénarios, contrats, prochains films et met au point les séries TV qui nous captiveront lors de leur diffusion dans cinq ans en France :
Le tout dans un décor de bougainvillées dignes des hauts de Villefranche-sur-Mer :
Le fameux soufflé au chocolat du Polo Lounge (à commander en début de repas, il est long à gonfler) :
A la sortie du Polo Lounge, des sentiers ombragés…
nous mènent vers les 21 bungalows cachés dans la verdure, qui abritèrent, entre autres, les amours de Marylin Monroe et d’Yves Montand :
(certains ont même hébergé des couples légitimes !).
La fameuse piscine :
Wikipedia fournit une longue liste d’hôtes de marque ayant résidé au Beverly Hills, on peut ajouter à cette liste Rod Stewart, le célèbre modéliste ferroviaire anglais :-), croisé au bar et le footballeur David Beckham, vu en famille à la Cabana, le bar de la piscine. Nous sommes rassurés, le Beverly Hills Hotels sera encore aujourd’hui fidèle à sa légende.
Photos (c) 2009 par Frédéric & Alexandre Delaitre
On reprend la route, toujours plus au Sud « on the road » :
Arrêt à Guadalupe, paisible station desservie par l’Amtrak qui a rénové la gare en 1998. Il est 12.00 et pas beaucoup de trafic en vue :
Côté engins moteurs, on ne trouve que deux machines de l’Union Pacific (les EMD GP38-2 #579 – ex-Southern Pacific #4816 – et la #1033) affectées aux dessertes locales vers Lompoc et qui s’ennuient ferme sous le soleil écrasant d’août :
Sur la place de la gare, un caboose de l’ancien Santa-Maria Valley RR, un embranchement de 23km venant se raccorder sur la ligne du Southen Pacific à Guadalupe, joue les pots de fleurs :
Le Santa-Maria Valley RR est toujours en exploitation. Une association de ferroviphiles très active en assure la promotion : « The Friends of the SMVRR« .
Toujours par la Highway 1, nous contournons la célèbre base USAF de Vandenberg et nous nous retrouvons sur El Camino Real, dans un lieu bien connu des amateurs de trainspotting. Evidemment, pas un train en vue :
Jusqu’au moment où nous remontons dans la voiture et que nous croisons une UM de SD70 de l’Union Pacific… Grrr !
Courte halte à Santa Barbara, pas le temps de chercher les lieux de tournage du célèbre feuilleton, juste un petit tour à la Marina (l’ambiance rappelle Beaulieu-sur-Mer sur la Côte D’Azur) :
Un petit bateau à vapeur sympathique datant de 1929 qui pourrait faire un modèle intéressant pour un diorama ferroviaire-portuaire :
Après une nouvelle étape dans une autre ville balnéaire et télévisuelle : Malibu (sans grand intérêt malheureusement), la journée est bien avancée quand nous arrêtons la voiture au pied des célèbres coupoles du Beverly Hill Hotel à Beverly Hills 90210, CA.
Pour quelques jours, nous allons quitter la légende du Rail pour entrer dans celle d’Hollywood 🙂
« On a dark desert highway, cool wind in my hair
Warm smell of colitas, rising up through the air
Up ahead in the distance, I saw a shimmering light
My head grew heavy and my sight grew dim
I had to stop for the night
[…]
And I was thinking to myself,
this could be heaven or this could be hell »
– Eagles, Hotel California
« All the way to L.A. » s’exclamaient les passagers du célèbre bus de Ken Kesey et des Merry Pranksters, dépeints par Tom Wolfe dans The Electric Kool-Aid Acid Test. Nous aussi nous nous lançons plein sud en empruntant, entre montagne et mer, la célèbre California Highway One.
Premier arrêt à la Mission espagnole de Carmel, la plus ancienne de Californie :
Arrêt photo au Bixby Bridge, non loin de Big Sur :
Mensurations : longueur 218m, hauteur 85m, portée de l’arche centrale : 98m, construction 1932. Les aficionados des films de Clint Eastwood auront bien évidemment reconnu ce pont qui figure au générique de son premier film en tant que réalisateur : Play Misty for Me (« Un frisson dans la nuit », 1971).
Contrairement à l’image d’une côte Californienne composée exclusivement de plages de sable et de sauveteuses façon Baywatch, le littoral entre San Francisco et Pismo est composé presque exclusivement de falaises tombant à pic dans l’océan où se faufile péniblement la Highway One.
Peu de mouillages sûrs dans cette zone pour les bateaux, ce qui explique l’essort de San Francisco et de sa baie abritée comme port de commerce. On comprend mieux également l’importance de la création de petites lignes de chemin de fer à voie étroite, comme le Pacific Coast Railway, qui partait d’un des rares embarcadères de la région à Port Harford pour désenclaver San Luis Obispo et l’arrière pays (voie de 3 pieds, en service de 1873 à 1941) :
A lire l’ouvrage de référence sur cette ligne par Kenneth E. Westcott and Curtiss H. Johnson :
Arrivée à Pismo Beach, une étape commode à mi-chemin environ entre Monterey et Beverly-Hills. Vu la première plage (immense) de notre périple, celle d’Oceano Dunes, qui a le privilège (douteux) d’être la seule plage de la région accessible directement en 4×4 :
On commence à trouver des watering holes pour les surfers, dont le Fins Restaurant et son requin-surfer-cool qui prend la pose devant son station-wagon Ford Woodie modèle 1948 🙂
Pour les ferroviphiles, un déjeûner au Rock n’ Roll Diner, situé 1300 Railroad Street (évidemment !) à Oceano, CA, s’impose :
Nous remontons pour la nuit au Shore Cliff Lodge, célèbre pour son gazebo à mariages, ses pélicans :
et son panorama façon « Jonathan Livingstone le goéland »
« You have the freedom to be yourself, your true self, here and now
– and nothing can stand in your way! »
Jonathan in Jonathan Livingstone Seagull, Hall Bartlett, 1973.
Photos (c) 2009 by F. Delaitre and Collection FD.
Etape à Monterey. Côté ferroviaire : plus aucun vestige de l’éphémère ligne à voie étroite de Monterey à Salinas (1874-1880), reprise partiellement par le Southern Pacific. Peu de choses non plus du côté de Cannery Row, le célèbre quartier des conserveries de poisson immortalisé par John Steinbeck dans le roman éponyme, lieu de mise en boîte des fameuses sardines de Portola :
Seuls restent les bâtiments transformés en hôtels ou boutiques. L’ensemble peut être une source d’inspiration pour un modéliste ferroviaire désirant reproduire une ambiance portuaire « côte Ouest » :
A côté de ces anciens bâtiments industriels, on trouve aussi à Cannery Row des constructions de taille plus modeste qui auraient leur place sur des réseaux de style US de dimensions réduites :
D’une manière totalement non-sequitur, et toujours du côté de Cannery Row, on peut recommander la visite du Monterey Bay Aquarium, très familial, qui vous réconcilie (presque) avec les méduses et les requins :
Sans oublier de faire le circuit du 17 Miles Drive autour de la péninsule de Monterey, l’occasion de voir des arbres étrangement déformés par les bourrasques de l’Océan Pacifique (non, ce n’est pas DxO qui a m…é 🙂 ) :
Photos (c) 2009 by F. Delaitre and Collection FD.