Archive pour la catégorie ‘Miscellanées’

Début d’un petit voyage d’études sur la trace de quelques vestiges de la grande époque du rail Californien, en voie normale comme en voie étroite.

Ce périple débute d’ailleurs sous le signe du vintage, avec l’un des derniers Boeing 747-400 « COI » (Caraïbes-Océan Indien) encore en service à Air France qui assure le vol AF084 Paris-San Francisco (en été seulement, en hiver c’est un Airbus A340 qui assure la liaison) :

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11 heures de vol plus tard, atterrissage en douceur sur la piste 28R (longueur 11870 pieds, bien connue des utlisateurs du simulateur de vol Flightgear), avec les applaudissements des passagers en prime :

[flv]http://www.fdelaitre.org/video/KSFO_28R.flv[/flv]

Immédiatement, nous partons dans les rues de San Francisco. Première vision des cable-cars sur Mason Street :

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Première surprise : dans un pays où les Liabilities sont une source inépuisable de procès aux entreprises de transport, il est surprenant de constater que les voyageurs sont autorisés à voyager sur les marchepieds. Le cable-car n°22 semble être coutumier des surcharges, notez les courbures harmonieuses de la caisse au niveau du toit

Un peu plus loin sur Columbus Avenue :

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Pas de doute : malgré le décalage horaire qui nous fait vivre une journée de 33 heures (et qui nous fait ressembler à des figurants d’un film de Romero), nous ne rêvons pas : nous sommes bien à San Francisco. Histoire de se requinquer un peu, nous poussons jusqu’à Calzone sur le « Corso Cristoforo Colombo » pour goûter aux fameuses pizzas éponymes… qui ne ressemblent pas tout à fait à celles de « La Rouvenaz » à Montreux mais qui sont très bonnes :

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Premier essai de la caméra vidéo Flip avant les USA. Le défilé aérien du 14 juillet 2009 vu depuis la Porte Maillot (en face de l’immeuble rénové désormais occupé par Loxam) :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ucoTxNq-4LE[/youtube]

Comme lors de la « Rêve Party » de 2007,  une cuvée spéciale « Expométrique 2009 » de Chinon était proposée aux visiteurs  sur le stand commun TVT/GEMME à Richelieu :

cuveeexpometrique2009th

Sur les terres de François Rabelais, il était impensable de ne pas rapporter de fromage pour aller avec ce vin de Chinon. D’autant que Sainte-Maure-de-Touraine, capitale mondiale de la buchette de chèvre, n’est qu’à une vingtaine de kilomètres de Richelieu. Après avoir interrogé en vain plusieurs GEMMistes pour savoir s’ils connaissaient une bonne adresse de fromagers dans le coin, je décide de partir à l’aventure en direction de Sainte-Maure.

Par le plus grand des hasards : Expométrique 2009 avait lieu en même temps que la Fête du Fromage à Sainte Maure, une manifestation importante qui occupe tout le centre-ville :

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Je trouvais rapidement mon bonheur parmi les exposants auprès de la maison Roy (publicité non payée, j’espère que ce producteur m’enverra une caisse de ses meilleurs produits 🙂 )

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Vin, Sainte-Maure, du bon pain, quoi de mieux pour finir agréablement une grande journée de modélisme ferroviaire ?

Voir aussi mon reportage sur Expométrique 2009.

Un soupçon de voie étroite dans le dernier James Bond : Quantum of Solace, tourné au fin fond du Chili, en plein désert d’Atacama, dans la petite gare de Baquedano  sur la ligne à voie métrique du  FCAB (Ferrocarril Antofagasta Bolivia).

Pendant que le chef de gare vaque à ses occupations…

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…James Bond (Daniel Craig) fait une dépose-minute pour Camille (Olga Kurylenko) au « parking de la gare » entre les voies du FCAB et le cimetière local :

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La malheureuse Camille, qui en a pas mal bavé dans le film, n’est pas au bout de ses peines. Tout comme les figurants en costume local qui attendent à l’ombre, elle ne sait pas que le FCAB a supprimé les trains de voyageurs sur la ligne depuis plusieurs décennies. 🙂

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Le BV (bâtiment voyageurs) de la gare de Baquedano peut sembler imposant pour la desserte d’un village de 500 âmes perdu dans un des déserts les plus arides du monde, mais il faut rappeler qu’ici se trouve la jonction entre la ligne FCAB Antofagasta-Uyuni et la ligne du Ferronorte (ex. Ferrocarril del Norte). Baquedano a d’ailleurs conservé la rotonde à machines du FC del Norte, transformée en musée (ambiance « vintage » assurée, rien à voir avec la Cité du Train à Mulhouse).

Après avoir vu passer des millions de tonnes de nitrate jusque dans les années 1930, le trafic marchandises en transit à Baquedano est constitué de nos jours essentiellement par du minerai de cuivre, des citernes d’acide sulfurique et du fret à destination de la Bolivie, tracté par des diésels d’origine américaine.

Le FCAB-Le Ferrocarril Antofagasta-Bolivia vient de fêter ses 120 ans (1888-2008), mais son origine remonte à 1873 lorsque fut fondée l' »Antofagasta Nitrate Railway Cy. » qui avait pour objectif d’acheminer les nitrates depuis l’arrière-pays jusqu’à l’océan Pacifique. Initialement à voie de 30 pouces (762mm) et hippotracté, ou plutôt mulo-tracté, le développement de ce  réseau fut arrêté par la guerre Chili-Bolivie-Pérou de 1879. Les travaux reprirent en 1888 grâce à des capitaux anglais. De 1913 à 1928, la ligne fut convertie en voie métrique.

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Le FCAB est interconnecté avec Ferronor (Chili), Ferrocarril Belgrano (Argentine) et Ferrocarril Andino de Bolivia (Bolivie), formant un réseau de 950km de lignes à voie métrique (pour la partie chilienne). Un des problèmes posés par la ligne était l’absence d’eau pour les locomotives à vapeur dans les contrées traversées. La compagnie construisit des captages depuis les hauteurs andines jusqu’aux gares de la ligne, fournissant également l’alimentation en eau du port d’Antofagasta (un service toujours assuré de nos jours par une filiale des FCAB).

Côté traction : la diésélisation de la ligne a commencé en 1958, mais la traction vapeur a subsisté jusqu’aux années 1980. La ligne vit passer des machines à vapeur parmi les plus puissantes qui aient existé en voie étroite  : 130+031T Kitson-Meyer (à l’époque de la voie de 762mm),  241+142 Beyer-Garratt et 241 Vulcan. Mention spéciale pour cette série de vingt machines 142T construites en 1927 par North British Locomotive Co. à Glasgow qui étaient à la tête des convois passant à Baquedano de 1928 à 1962 :

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La n°34 a été préservée, restaurée et remise en chauffe en 2004 par les ateliers du FCAB à Antofagasta :

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Photo FCAB

Au bord du lac : les dernières heures de l’Hôtel des Bains contruit en 1889 :

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Les forces de l’Empire ont gagné : le vieux Montreux sera détruit. Fin d’un patient travail de sape commencé dans les années 1960 avec la monstrueuse tour,  la destruction du casino, des hôtels de la Rouvenaz, etc. afin de transformer cette paisible cité en « Monte-Carlo de la Riviera Vaudoise ».

Ici comme ailleurs : béton, affairisme et spéculation immobilière ont triomphé. Plus rien à espérer de cette ville.

D’ailleurs, depuis Territet, la baigneuse d’Arthur Schlageter (1883-1963) s’en détourne avec dégoût :

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Après la violente averse de ce soir 18/04 à Montreux :

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« I’ve seen things you people wouldn’t believe. […] I watched C-beams glitter in the darkness at Tanhauser Gate. All those moments will be lost in time like tears in rain. »


– Roy Batty’s last words from Blade Runner, Ridley Scott, 1982.

Vue de la terrasse du Café de l'Homme - Paris Trocadéro

De nuit, depuis la terrasse du Café de l’Homme, le phare de la Tour Eiffel et le bison du groupe « Hercule et le Bison » d’Albert Pommier (1880-1944) deviennent des décors de film de science-fiction.

Zut et zut, en ce début d’année morose, c’est encore un bout de mon enfance qui s’en va avec la disparition de Patrick Mc Goohan, acteur, auteur et réalisateur de l’Ovni télévisuel « The Prisoner », emportant avec lui le secret du « Village ».

Lié pour l’éternité à son rôle de « Numéro 6 », il semble que le « Prisonnier » ait eu un rôle néfaste sur la suite de sa carrière, où il incarnera surtout des seconds rôles de « méchant ».

Note ferroviaire : outre le Village de Portmeirion, situé non loin du chemin de fer de Ffestiniog (qui n’apparaît pas dans la série où ce sont plutôt la Lotus 7 et la Mini-Moke qui tiennent la vedette), Patrick Mc Goohan côtoya à nouveau un train dans « Silver Streak » (Transamerica Express, Arthur Hiller, 1976) où il incarne Roger Devereau, sinistre trafiquant d’oeuvres d’art à bord d’un train remorqué par une FP7A du Canadian Pacific soigneusement camouflée :

Retour à Istanbul après quelques décennies. Si la gare de Sirkeci, sur la rive Européenne, ne voit plus passer le « Train Express d’Orient », on peut y voir garées quelques rames automotrices des TCDD que j’avais déjà photographiées au même endroit il y a 30 ans :

Ci-dessus, une rame E8000 (fabrication Alsthom 1955) est encadrée par deux rames E14000 de 1979.

Sur les hauteurs de Pera, le petit tram historique à voie métrique parcourt la célèbre Istiklal Caddesi – devenue désormais piétonne. (Motrice construction Thomson-Houston/Siemens-Schuckert/AEG)  :

…et assure toujours la correspondance avec la station supérieure du Tünel, le funiculaire souterrain de construction française (1875, reconstruit en 1971) reliant la Corne d’Or aux hauteurs de Pera :

(Photo X… DR / Wikipedia)

Les istanbouliotes assurent qu’il s’agit là du premier métro du continent européen, devançant de vingt ans le Földalatti, le métro de Budapest construit en 1896.

Mais Istanbul change aussi. A Berleybeyi, à Dolmahbaçe et tout le long du Bosphore, les anciens palais des sultans Ottomans ont été convertis en hôtels Cinq étoiles et résidences luxueuses pour oligarques russes en goguette :

Pour retrouver un peu de l’âme du vieux Stanbul, et plutôt que de se perdre dans les pièges à touristes du Grand Bazar, allons faire un tour du côté du Marché Égyptien, en face du pont de Galata :

Sous ses voûtes, encore hantées par les fantômes des janissaires et des agents secrets de la Sublime Porte, on y échange toujours les précieuses épices en provenance de Perse et d’ailleurs :

Comme l’avait déjà écrit le correspondant du Figaro (qui couvrait pour ce journal le premier voyage de l’Orient Express le 4 octobre 1883), on peut dire qu’on trouve au Marché Egyptien « des odeurs qui auraient inspiré dix pages à Monsieur Emile Zola ».

Dîner à la terrasse du restaurant La Rouvenaz à Montreux en regardant le soleil se coucher sur l’île Salagnon :

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L’île Salagnon dont un des propriétaires fut Théobald Chartran (1849-1907), peintre bizontin installé à  Neuilly-sur-Seine (où il a sa rue) :

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Théobald Chartran