Archive pour la catégorie ‘Train réel’
Séjour en famille à Madrid. Il manquait à mon expérience de metropolitan man un voyage sur le métro de la capitale espagnole. Moins connu que son homologue et rival de Barcelone, à l’histoire plus complexe, le réseau souterrain Madrilène présente cependant un intérêt certain pour le ferroviphile.
Si le métro de Londres est célèbre pour ses roundels, celui de Madrid s’identifie par son losange caractéristique et visible de loin :
Station Banco de España sur la ligne 2. Cette gare appartient au premier tronçon de la ligne qui menait de Sol à Ventas inauguré le 14 juin 1924. Arrivée d’une rame de la série 3000 en direction de Cuatro Caminos. Noter le profil elliptique de la station, la voie normale (1,44m) et le gabarit étroit du matériel, qui rappelle le métro parisien :
Remarquer aussi la prise de courant par pantographe et 3e rail aérien, fixé sur la voûte du tunnel, qui fut substitué à la caténaire classique d’origine entre 2000 et 2003.
Rappel : la solution du 3e rail placé en position haute dans des tunnels exigüs avait été adoptée dès 1900 par le Paris-Orléans lors de l’électrification du souterrain entre gare d’Austerlitz-gare d’Orsay.
Un ouvrage à ajouter à la longue cohorte des souterrains abandonnés : le tunnel de tramways sous la Spree dans la banlieue de Berlin qui reliait Stralau au parc de Treptow. Long de 435m encadré par deux trémies d’accès portant la longueur totale de l’ouvrage à plus de 600m, ce tunnel tubulaire composé d’anneaux métalliques, identiques à ceux du « tube » de Londres – était destiné, entre autres, à étudier la possibilité de construire un réseau de métro dans le sous-sol sablonneux de Berlin. A voie unique, son gabarit étroit (3,59m de diamètre) imposa la construction de motrices de tramway spéciales.
Plan et profil en long du tunnel sous la Spree
Construction de la tranchée d’accès au tunnel.
Débutée en 1895 par un consortium auquel participa la firme AEG, future adjudicataire des travaux du métro de Berlin, la construction s’acheva en 1899. Les travaux furent menés sous air comprimé et un bouclier métallique identique à celui employé sur le métro de Londres – une première en Allemagne – fut mis en oeuvre avec succès.
Accès côté Treptow
Intérieur du tunnel
Le tunnel fut exploité pendant une trentaine d’années par le Berliner Ostbahn qui y faisait passer les tramways de sa ligne 82 : Gare de Silésie – Parc de Treptow. A voie unique, le système du baton pilote était utilisé pour la protection des convois. Le trafic déclinant, ligne et tunnel furent fermés le 15 février 1932. Le souterrain connut une deuxième vie lorsqu’il fut réouvert comme passage pour piétons en 1936 pour les Jeux Olympiques de Berlin, les épreuves nautiques se déroulant non loin de là sur la Spree. Transformé en abri antiaérien pendant la Deuxième Guerre Mondiale, le tunnel fut endommagé par l’explosion d’une bombe, qui provoqua une fuite et entraîna son inondation. Jamais remis en service, les trémies d’accès furent comblées en 1968 par l’administration Est-Allemande. En 1996, une association d’étude des sous-sols de Berlin tenta une exploration de la partie sous-fluviale. On s’aperçu alors que le tunnel était complètement inondé et qu’une éventuelle remise en service demanderait des moyens techniques et financiers importants.
Difficile de manquer à Zürich la grande tour de l’observatoire construit en 1907 sur l’Urania Strasse, un des emblêmes la ville avec le Grossmunster et la Confiserie Sprüngli. A 48m d’altitude, équipé d’un télescope Zeiss de 30cm d’ouverture avec optique Fraunhofer, l’observatoire a une fonction essentiellement pédagogique et dispense des cours d’astronomie. Malheureusement, la pollution lumineuse urbaine empêche toute observation d’étoiles lointaines.
Au rez-de-chaussée de l’immeuble s’est ouverte la Brasserie Lipp qui annonce fièrement : « So isst Paris« . Pour un parisien de naissance et de coeur comme votre serviteur, ce genre d’affirmation méritait vérification.
D’ailleurs, un des « Plats Ravigotants » de la carte : le saucisson pistaché de Chéseaux sur un lit de brunoise de légumes et de lentilles à la moutarde de Meaux me faisait de l’oeil depuis déjà quelques mois (en version « faim solide ») :
et m’incita par une soirée glaciale à pousser la porte de l’établissement. Accueil en français (rare à Zürich) et ambiance d’une Brasserie parisienne effectivement bien reconstituée :
Après une petite soupe à l’oignon (« kleine hunger », juste histoire de se réchauffer), on m’apporte le fameux saucisson pistaché avec un verre d’Yvorne Pinot Noir. Un très bon point, il est présenté sur un chauffe-plat à l’ancienne, à l’alcool :
Verdict : excellent. L’association lentilles et moutarde de Meaux en réconciliera plus d’un avec cette malheureuse légumineuse si maltraitée culinairement dans les cantines scolaires et universitaires 😉
L’excellente revue éditée par l’Office des Vins Vaudois nous en donne la recette (avec de la moutarde de Dijon – avis personnel : la Moutarde de Meaux paraît plus adaptée) :
Le producteur de saucisson est la Maison Grandjean & Fils à Chéseaux-sur-Lausanne, route de Genève, 2. Chéseaux est un haut lieu non seulement de la gastronomie mais aussi de la voie métrique puisque située sur la ligne du Lausanne-Echallens-Bercher (LEB)
Le LEB a marqué l’histoire ferroviaire en 1872 en étant la première ligne à voie métrique de la Confédération Helvétique. Autres curiosités : il avait été prévu à l’origine d’utiliser le système de monorail Larmanjat (essayé sur le Raincy-Montfermeil en France avant la guerre de 1870), idée rapidement abandonnée par le Grand Conseil du Canton de Vaud :
A noter également : au début de l’exploitation, le LEB a récupéré quelques voitures à essieux en provenance du chemin de fer système Fell du col du Mont-Cenis, abandonné lors de l’achèvement du tunnel :
Etoiles, saucisson pistaché, le LEB, le chemin de fer système Fell, tout cela peut sembler au mieux capillotracté, au pire complètement incohérent, mais n’oublions pas que nous sommes à Zürich, lieu de naissance en 1916 du mouvement Dada (« l’insignifiant absolu » selon André Gide) dans le célèbre Cabaret Voltaire à l’angle de la Spiegelgasse et de la Munstergasse :
et qui de plus présente en vitrine quelques trains HO Märklin sur des coupons de voie C ! 😉
Nouvelle visite à Disneyland Paris courant novembre et rapporté une nouvelle moisson d’engins à voie étroite disséminés sur le Parc. Intérêt majeur : il s’agit de véritable matériel minier « chiné » à travers les USA et ailleurs par les « Imagineers » et les DA de Disney puis plus ou moins retapés.
Dans la file d’attente pour les montagnes russes « Indiana Jones et le Temple du Péril », quelques intéressants wagonnets à voie de 2 pieds (à confirmer, je n’avais pas de pige sous la main) :
A côté du Golden Nugget Saloon et autour du Big Thunder Mountain à Frontierland, quelques beaux spécimens d’origine minière :
(sous la neige en janvier 2010)
En sortie des montagnes russes « Big Thunder Mountain », on trouve cette curieuse marmite sur voie de 18 pouces. Son usage me reste inconnu : transport de métal en fusion, fabrication de bentonite pour injecter dans des cavités, acheminement de la soupe pour les mineurs ou, Disneyland oblige, marmite de sorcière pour fabrication de pommes empoisonnées destinées à Blanche-Neige ? 😉
(état octobre 2008)
Juste à côté, une belle collection de matériel remorqué incluant un superbe wagon-enclume :
Palme du recyclage à ce wagonnet « transport de chips » :
Avant de couler une retraite paisible au fin-fond de la Seine-et-Marne, dans le General Store de Frontierland, le #9 a connu les hivers terribles des Montagnes Rocheuses, roulant sur les rails de la célèbre mine d’or « Vindicator », dans la Vindicator Valley située à 3000m d’altitude, non loin de la ville minière de Victor, Colorado.
La Vindicator Mine dans les années 1940.
Depuis le trottoir roulant de l’Exposition Universelle de 1900 à Paris au Never-Stop Railway de l’exposition de Wembley en 1925 (précurseur du POMA 2000) en passant par le chemin de fer glissant système Girard de l’Exposition de 1889 aux Invalides, les foires-expositions ont toujours été le lieu privilégié des transports hectométriques innovants. Mais que penser du train-toboggan (traduction approximative de l’allemand Gleitbahn) qui desservait l’Exposition Cantonale Agricole de Zürich (Züka) en 1947 ?
Construit en viaduc sur le lac de Zürich au niveau du Mythenquai, le train-toboggan tient plus de la montagne russe de fête foraine que du transport futuriste. Peu de détails subsistent sur son fonctionnement, mais il semble que l’on retrouve un classique « lift » de roller-coaster qui élève les wagonnets jusqu’à un point haut avant leur redescente par gravité.
De loin, avec leur capote, les wagonnets ressemblent à des carrosseries de Ford T. On notera le caractère léger (et provisoire) de la superstructure construite intégralement en bois.
Dans le cadre des festivités du Centenaire de la ligne de la Bernina (1910-2010), les RhB ont construit au centre de la boucle de Brusio un labyrinthe didactique :
Principe : à chaque intersection, une question. Si la réponse est exacte, alors on est sur le bon chemin vers la sortie. Attention aux questions pièges qui vous mèneront à un cul-de-sac !
Les plus perspicaces et les aficionados de la ligne atteindront le sommet du Labyrinthe, avec comme récompense la vue sur le viaduc et une collection intéressante de diagrammes du matériel roulant de la Bernina :
La boucle de Brusio se situe au sud du village. Pour l’occasion, les RhB ont créé spécialement une gare provisoire à une centaine de mètres au sud du viaduc en direction de Tirano : « Brusio Al viadot » (Brusio, le viaduc).
Cette halte constitué d’un quai en estacade tout en bois.
L’arrêt est « Fermata su demanda » (en romanche, ou « arrêt à la demande » en français, ou « faire signe au machiniste » comme on dit à la RATP). Seuls les trains « Regio » sont susceptibles de s’arrêter – pas le Bernina Express…
Une gare éphémère que n’aurait pas reniée Gad Weil, qui rejoindra dans la petite histoire ferroviaire celle du Fouquet’s de l’avenue des Champs Elysées lors du Train Capitale en 2003.
Aujourd’hui, c’est le 1er août – Fête Nationale Suisse. Notre hôtel avait organisé son traditionnel pique-nique, cette année au dessus de Celerina, au confluent des vallées de l’Inn et de la Bernina (au fond) et à la base du triangle formé par les 3 lignes RhB : Pontresina – Samedan – St. Moritz.
C’est à la sortie de Celerina que se dresse la célèbre église San Gian, emblême de l’Engadine et de la rencontre de deux cultures : italienne avec son campanile à gauche et germanique à droite, avec son clocher détruit par la foudre au 18e siècle et jamais reconstruit :
Dans la vieille ville de Samedan, ambiance de Kermesse populaire avec Wurtze grillées et foire à tout :
Mais le 1er août, les trains suisses suivent l’horaire habituel. La navette Pontresina – Scuol Tarasp quitte la gare de Samedan :
Le soir à Pontresina, le traditionnel feu d’artifice… aux couleurs de la Suisse :
Descente des hauteurs de l’Engadine pour une journée ensoleillée à Zürich. Pas de visite de la cité de Zwingli sans un pélerinage à la Hauptbahnhof. Passons sous le regard sévère de Alfred Escher (1812-1882) statufié par Richard Kissling, qui surveille l’enfilade de la Bahnofstrasse, ses confiseries Sprüngli et ses banques privées. Escher fut un entrepreneur, à l’origine de tout un tas de choses en Suisse, dont l’Ecole Polytechnique Fédérale, et pour ce qui nous occupe dans ce Blog : de la ligne du Saint-Gotthard.
Animation du jour dans le grand hall : le fabricant italien de pâtes Barilla a installé un immense stand de dégustation :
Avec éclairages façons MTV Music Awards :
Et animatrices filiformes qui n’ont pas dû faire une consommation intensive des produits de la marque 🙂
Sur le seuil la boutique Edelweiss (dans l’entrée côté Bahnhofstrasse à gauche), les peluches mécanisées continuent leur sarabande infernale sans interruption de 8.00 à 19.00. Le budget « piles » de la boutique doit être conséquent…
En sortant de la gare, nous tombons nez-à-nez avec ce tram historique qui sert selon les saisons et les occasions de tram restaurant (le soir) ou de tram du Père-Noël (en décembre) :
Montée traditionnelle avec le Polybahn…
Jusqu’au panorama de la terrasse de la Hochschüle (EPFZ). Aujourd’hui, CAVOK à l’aéroport de Zürich-Klöten. Une belle journée pour atterrir à Zürich, qui m’aurait changé de quelques atterrissages automnaux un peu « mouvementés »…
Redescente vers la Limmat et le lac par l’incroyable dédale de ruelles et de places de la vieille ville de Zürich, bien éloigné de l’agitation de la Bahnhofstrasse :
Pour arriver au Gross Münster, bien connu des consommateurs de chocolat Frey (très présent sur les emballages des napolitains de la marque) et des aficionados des Ge 4/4 du MOB (en livrée « Golden Pass », mais on se demande pourquoi, le Golden Pass ne desservant pas encore Zürich)…
et terminer sur les bords du Zürichsee. Le temps clair nous permet de découvrir les Alpes…
tandis qu’une bande de joyeux trompe-la-mort de Zürich et d’ailleurs s’entraîne au plongeon de haut vol devant une foule de connaisseurs :
Départ pour une promenade Bergün-Filisur. Le train de 11.46 nous dépose sur les quais en travaux de la gare de Bergün. Le convoi mettra 13 minutes pour atteindre la station suivante : Filisur. Il nous faudra plus de 3 heures à pied…
Dans les débords de la gare de Bergün, le bâtiment qui doit abriter le futur musée de la ligne de l’Albula.
Dans l’avenue de la gare qui descend vers le centre de Bergün, la crocodile n°417 attend toujours stoïquement, immobilisée sur son piédestal dans le froid de l’Albula…
Souhaitons qu’elle puisse trouver une place à l’abri dans le futur musée de Bergün, car la machine commence à rouiller aux entournures, notamment au niveau de la plaque constructeur :
Dans le centre de Bergün, le Kiosque des Sports propose – comme son nom ne l’indique pas – une gamme assez large de la production BEMO en HOm !
Le site de Bergün vu du sentier de Filisur. A droite, le village de Bergün. Au milieu, la gare RhB. A gauche, sur la montagne, le village de Stugl/Stuls qui servit de décor naturel à la version de 1955 du film « Heidi ».
Arrivée à Filisur :
avec ses maisons typiques de l’architecture des Grisons :
La gare RhB de Filisur, point de jonction entre la ligne St Moritz-Chur et la ligne vers Davos et Landquart, universellement connue grâce à la Webcam de l’hôtel Grischuna, véritable institution :
Les trois cloches de la gare de Filisur, elles sonnent, sonnent, sonnent… pour annoncer respectivement les trains en provenance de St-Moritz, Davos ou Chur :
Inventaire du matériel roulant stationné en gare lors de notre passage. Un Tm 2/2 en tête d’un train de travaux, remarquer en deuxième position une ancienne voiture postale reconvertie en wagon atelier (modèle reproduit en HOm par D+R) :
Surprise : la Ge 4/4 III n°651 en livrée « Glacier On Tour », plus habituée à la remorque du prestigieux « Glacier Express », assurait ce jour là la traction de la modeste navette Davos-Filisur (probablement en remplacement momentané de la Ge 4/4 II généralement affectée à cette tâche) :
Retour à Pontresina par le « Glacier Express » avec changement à Samedan. Capturé au vol cette image de la Ge 6/6 n°705 « Pontresina/Puntraschigna » avec en arrière plan le massif de la Bernina :
En attendant le train pour St. Moritz, un peu de spotting à Pontresina RhB :
Les quais ont été entièrement rénovés en 2008 et un nouveau kiosque à journaux a été construit. Sur le pignon, le « label » Patrimoine de l’humanité décerné par l’UNESCO aux lignes de l’Albula et de la Bernina :
Arrivée d’une des nouvelles rames automotrices « Allegra » en provenance de St. Moritz et qui passe devant les ateliers de la ligne de la Bernina. Bien que les rames « Allegra » soient des automotrices, elles assurent toujours un rôle de traction des trains sur la « bosse » de la Bernina. On trouve toujours en queue des trains un ou deux wagons de marchandises.
15.50 – Arrivée du Bernina Express direction Chur sur voie 3 commutable, remorqué par l’ABe 4/4 52, en livrée du centenaire de la Bernina, avec le logo stylisé représentant la boucle et le viaduc de Brusio.
Changement de machine et de courant d’alimentation sur la voie 3, avec la mise en tête de la Ge 4/4 II 613 qui emmènera le Bernina Express jusqu’à Chur (Coire). Arrivée prévue à 18.03. L’arrivée des rames Allegra bicourant n’a pas encore changé ce mode d’exploitation.
Le mécanicien de la Ge 4/4 I n°604 « Calanda », en tête du train régional de 16.02 pour Scuol-Tarasp, reçoit un bulletin train.
Nouveaux distributeurs automatiques de billets. Noter le fond d’écran représentant un couplage d’ABe 4/4 de la ligne de la Bernina traversant une forêt… de cornes de Steinbocks, animal emblématique des Grisons.