Archive pour la catégorie ‘Uncategorized’
Loin du rail et du modélisme, j’ai fait les Jeux (Olympiques) Paris 2024… en tant que volontaire, affecté sur le site GRX (Grand-Palais et Pont Alexandre III, le Comité International Olympique adore les sigles et abréviations), dans l’équipe Support aux Opérations Presse.
Photo de l’équipe Presse devant le Grand Palais, qui hébergeait les épreuves d’escrime et de Tae-Kwon-Do. 300 000 candidats, 45 000 volontaires retenus pour les Jeux de 153 nationalités différentes. Sur GRX, nous étions au total 1800 volontaires de (seulement) 93 nationalités pour les 15 jours de compétition.
La grande nef Grand-Palais, tout juste rénovée pour les Jeux. La verrière a été masquée pour empêcher les ombres portées sur le FoP (Field of Play ou « zone de compétition »).
L’arrière des tribunes spectateurs était impressionnant, ainsi que les énormes tuyaux du conditionnement d’air (qui rappelaient le film Brazil de Terry Gilliam) :
Parmi les responsabilités de l’équipe Press Operations, nous avions la gestion de la salle de presse (238 places), et répondre aux demandes des journalistes du monde entier. Jamais vu autant de téléobjectifs Canon (300 à 500mm mini.) regroupés au même endroit :
Nous avions aussi la responsabilité de la tribune de presse installée sur le Pont Alexandre III, fermé et tout de bleu vêtu pour l’occasion, ligne d’arrivée du Triathlon et des courses cyclistes. Vue imprenable sur la Tour Eiffel et la Seine, depuis le haut de la tribune, à 10m au dessus du pont (ici sous une pluie battante, lors du défilé des délégations en bateau le 26 juillet pendant la cérémonie d’ouverture) :
Le bateau de la délégation française :
Depuis cette même tribune, par beau temps, nous avions une vue splendide sur l’esplanade des Invalides, où se déroulaient les épreuves de tir à l’arc :
Habitant non loin de là, j’étais régulièrement affecté aux shifts du soir (16h30-minuit), où nous organisions les conférences de presse avec les médaillés, ici au milieu l’équipe de fleuret des USA, médaille d’or :
A la sortie sur les Champs-Elysées vers minuit, la vasque nous attendait, survolant les Tuileries :
15 jours inoubliables à Paris…
Essayé le nouveau prolongement de la ligne E entre Haussmann-St. Lazare et Nanterre-La Folie. Venant de la ligne L (St Cloud-St Lazare), rejoindre la ligne E est une odyssée souterraine, particulièrement mal indiquée. Au bout d’un quart d’heure de déambulation, j’arrive enfin sur le (bon) quai qui m’emmènera à Porte Maillot :
Je découvre aussi l’intérieur des nouvelles rames Z58500, très flashy, et presque désertes en cette période estivale (et pré-olympique) :
Avec les prises USB dans les sièges, un indispensable du transport ferroviaire au 21e siècle :
Arrivée à Porte Maillot. Inaugurée le 3 mai 2024 (à peine un mois après le prolongement du tramway T3b), cette gare a des proportions très impressionnantes, amplifiées par son puits de lumière :
Oeuvre de l’architecte Jean-Marie Duthilleul, auteur de nombreuses gares SNCF, elle me fait penser aux célèbres prisons de Piranese 🙂 :
Autre référence (volontaire ?), la structure des couloirs des escalators me fait penser aussi aux berlines de transport des salines de Bex (Suisse) :
De passage à Broc-Fabrique (FR) en décembre : les travaux de mise à voie normale du tronçon Bulle-Broc sont achevés. Rebaptisée pour l’occasion « Broc-Chocolaterie », la gare – devenue « style RER » sans âme – accueille désormais sur deux voies à quai les automotrices RBDe 560 en provenance de Berne ou Düdingen (pas de train direct le dimanche, changement à Fribourg obligatoire).
Les derniers vestiges de la voie métrique à l’entrée de l’usine Cailler (combien de camions pour assurer la desserte de l’usine désormais ?) :
L’avenir semble bien sombre cependant pour Broc. Nestlé a l’intention de vendre le site de Cailler à des « investisseurs amateurs de chocolat » (sic) qui se font fort de créer un « parc du chocolat »…
Alors que la station Pont de Sèvres (terminus de la ligne 9) est en pleine rénovation suite à l’arrivée de la ligne 15, le panneau de céramique en bout du quai 1 se dégrade considérablement. A quand des mesures de préservation ?
Oeuvre de 1934 par Henri Rapin (1873-1939), conseiller artistique à la Manufacture nationale de Sèvres, située de l’autre côté du pont.
Il existe quelque part en Europe centrale une prairie de bouleaux. Pendant quelques années, cette prairie a été desservie par un embranchement ferroviaire, relié à tout le réseau européen. Pour accéder à la prairie, on refoulait ici :
Puis la voie, aujourd’hui enfouie dans les herbes, s’enfonçait dans les bois par une courbe serrée :
Elle traversait une route :
Ici, un lorry est resté en place :
Là, les lanternes d’aiguille ont subsisté, donnant accès à un faisceau de 3 voies :
Gestes quotidiens de cheminots : on fait la voie, on refoule, on découple, on remet en tête, on attelle, voie libre, on repart. Gestes vieux comme le chemin de fer, répétés tous les jours des millions de fois dans le monde ferroviaire, mais qui prennent ici une signification terrible.
Beaucoup de voyageurs chargés de leurs biens les plus précieux ont emprunté cette ligne. Seuls de rares voyageurs, sans bagages, sont revenus de la prairie des bouleaux. L’aller-simple y était la règle.
Sous un soleil radieux, incongru en ce mois de janvier, je marche dans le plus grand cimetière du monde, sans aucune tombe visible.
Je suis à Birkenau (en allemand : Birken, bouleau, Au : prairie), à la périphérie de la ville polonaise d’Oswiecim, toujours en allemand : Auschwitz :
Je croise un groupe de lycéens allemands. Ils portent des bouquets de fleurs qu’ils déposent çà et là, à l’étang des cendres, devant le Krema II, devant le monument international. Visages fermés, yeux baissés.
« Qui de nous veille de cet étrange observatoire pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux?
Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre?
[…]
Il y a nous qui regardons sincèrement ces ruines,
Comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres,
Qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s’éloigne,
Comme si on guérissait de la peste concentrationnaire,
Nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays,
Et qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. »
Texte de Jean Cayrol, extrait du film Nuit et Brouillard d’Alain Resnais (1956).
Dernières soirées de l’Arc de triomphe empaqueté.
L’arc de de triomphe de Paris : dernier emballage (posthume) de l’artiste Christo (1935-2020). Christo : on aime ou on aime pas, mais ses réalisations sont toujours originales, spectaculaires (et gratuites).
Tout a commencé cet été, peu après l’arrivée du Tour de France le 18 juillet 2021, avec la protection des bas-reliefs :
Et notamment la célèbre Marseillaise de François Rude :
Le 12 septembre, c’était l’opération délicate du déploiement de la toile par une armée de cordistes :
Le 19 septembre, tout est prêt pour les Journées du Patrimoine 2021. Vue depuis l’avenue Foch :
Côté Champs-Elysées :
Vue de l’intérieur du monument :
Répartis autour de la place de l’Etoile, exceptionnellement piétonne, 300 « médiateurs » distribuaient des échantillons de la toile utilisée pour l’emballage :
Dernier volet d’un tryptique parisien entamé il y a presque 50 ans, le 27 juin 1962 rue Visconti avec le « Mur de Fer », continué avec le « Pont-Neuf emballé » (septembre1985) et qui se termine cette semaine en ce lieu historique et prestigieux.