Archive pour la catégorie ‘USA’
Après un dîner au toujours excellent Spinnaker à Sausalito, face au San Francisco skyline :
montée à la Batterie Spencer, un ancien fort dominant la baie pour admirer de nuit l’autre symbole de San Francisco : le Golden Gate Bridge qui fête cette année ses 75 ans :
Conseil : si vous faites le chemin de nuit, habillez-vous chaudement car le vent en provenance de l’Océan Pacifique est glacial…
En été, les cable-cars franciscains sont pris d’assaut, et il n’est pas rare d’avoir à attendre plus d’une heure avant de pouvoir embarquer à bord de la géniale invention de Andrew Smith Hallidie, emblême de San Francisco (même si de nombreuses villes à travers les Etats-Unis et l’Europe eurent elles-aussi leurs cable-cars – à commencer par Paris de la place de la République à Belleville au début du 20e siècle) :
Seule solution : se lever très tôt pour prendre le premier cable-car du matin à Powell-Hyde ou se tourner vers la ligne de California Street, moins connue des touristes. Cette ligne qui suit California Street reliant Market Street à Van Ness Avenue présente la particularité de posséder des voitures réversibles (sur les deux autres lignes encore en exploitation, les voitures sont équipées d’un seul poste de conduite et sont tournées à chaque terminues sur une plaque tournante) :
Un incident assez rare vint troubler notre voyage de Van Ness à Market, à la hauteur de Sansome Street. Le grip de la voiture où nous nous trouvions perdit son câble, qui tomba au fond du caniveau. Résultat : notre cable-car se retrouva immobilisé en pleine rue au milieu de la circulation Franciscaine. Le personnel du San Francisco Municipal Railway semble être formé à ce genre de situation. Immédiatement : le contrôleur descend pour régler la circulation tandis que le gripman (conducteur) appelle par radio le dépôt central des cable-cars pour assistance :
Les secours arrivent une dizaine de minutes plus tard sous la forme d’un énorme camion Freightliner :
Qui entreprend de nous pousser (comme dans Duel de Steven Spielberg 🙂 ) jusqu’à la prochaine trappe de visite qui permet de replacer le câble de traction dans les machoires du grip :
Ouf ! Merci pour la pousse Andy !
Retour en Californie trois ans après notre première expédition. Les B744 d’Air France sont toujours en service sur la liaison Paris-San Francisco, qui nous emmène très haut dans l’hémisphère Nord, traversant Groënland, le Canada pour entrer dans l’espace aérien US par l’état de Washington :
Cette fois-ci, voyage dans la « bosse » du 747 F-GITD, beaucoup plus intimiste et confortable que le pont inférieur :
Il semble qu’Air France veuille faire durer ses B744 jusqu’en 2016. Nous les reverrons peut être à notre prochain voyage ? Toujours est-il que cet avion de légende nous amène à bon port après 11h00 de vol, à l’heure pour dîner au Franciscan Restaurant en regardant le coucher du soleil sur l’île d’Alcatraz.
Suite à l’acquisition d’un nouvel écran grand format pour PC, j’ai procédé à une revue de détail de quelques unes des diapositives du Gorre & Daphetid mises en ligne par Peter Prunka sur son site « G&D Reminiscence Project ». Ces dias avaient miraculeusement été préservées lors de l’incendie qui détruisit le Gorre & Daphetid, une semaine après la mort de son auteur John Allen en janvier 1973. L’une d’entre elles attira mon attention. A Andrews, devant la Westward Ho House et à côté de l’immeuble « Linn’s Archive: Litterature and altered articles » (« Les archives de Linn : littérature et articles modifiés », allusion à Linn Westcott, ami de John Allen et rédacteur-en-chef de la revue de modélisme ferroviaire US Model Railroader, qui avait pour habitude de modifier largement les articles qui lui étaient soumis) :
On distingue une locomotive et une voiture française, toutes deux assez célèbres :
En effet : en zoomant, on distingue ce qui semble bien être une 020 Decauville Jouef en HOe (« Un amour de petit train« ) sur un piédestal :
Une 020 Decauville légèrement américanisée avec une cheminée « oignon », une cloche et une porte de boite à fumées style Baldwin :
A rapprocher du modèle original Jouef ve (photo Dominique Auger) :
Derrière l’immeuble, on aperçoit aussi une R4 blanche, qui ressemble furieusement à l’un des modèles de la gamme Micros-Autos au 1/87e EKO (une production semi-artisanale du Señor Manolo Blasco de Barcelone) :
A comparer avec ce modèle EKO (Photo X…)
Comment ces deux véhicules typiquement français se sont-ils retrouvés sur le très américain Gorre & Daphetid ? Dans l’ouvrage de Linn Westcott Model Railroading with John Allen (connu aussi chez les aficionados sous le nom de « The Book »), la locomotive sur son piédestal est absente de la photo en page 16 de l’édition Kalmbach. L’endroit est un terrain vague entouré par une clôture. D’après la date de la diapositive, le cliché ci-dessus a été pris en février 1970. Toujours d’après « The Book », John Allen avait fait un voyage en Europe l’année précédente, en 1969, accompagné de Linn et Harriet Westcott où ils visitèrent de nombreux réseaux. Peut-être était-ce un cadeau d’un modéliste français ? La 020 Decauville étant en HOe en voie de 9mm, John Allen ne pouvait pas l’utiliser sur le tronçon HOn3 du Devil’s Gulch & Helengon à voie de 10,5mm sans modification importante. A l’époque, John avait délaissé la voie étroite et l’embranchement du DG&H resta inachevé sur le 3e Gorre & Daphetid jusqu’à sa mort.
L’actuel propriétaire du 9, Cielo Vista Terrace à Monterey, Californie – le lieu mythique où John Allen construisit pendant plus de 25 ans son Gorre & Daphedid Railroad – vient de mettre en location la maison. Si vous ne fumez pas, si vous n’avez pas d’animal domestique et si vous disposez de 2100 USD par mois à consacrer au loyer, cette maison est faite pour vous !
L’agence immobilière a mis en ligne quelques photos intéressantes de l’intérieur de la maison dans son état actuel. Dans le salon, il me semble que la cheminée est contemporaine de John Allen. Le Gorre & Daphetid était situé à l’étage en dessous, dans un sous-sol transformé désormais en buanderie.
On découvre également que John Allen avait une belle vue sur la baie de Monterey (mais aussi sur la Highway 1 qui passe en contrebas :-():
Pour avoir visité les alentours en 2009, je peux certifier que la maison est bien cachée derrière une immense haie le long de la la rue (qui de plus est en impasse) : tranquillité assurée :
Souhaitons que le futur locataire soit un modéliste ferroviaire et qu’il y ait de nouveau, après 38 ans d’absence, des trains miniatures au 9, Cielo Vista Terrace.
Comme annoncé dans Voie Libre n°66 :
Une petite séquence tournée lors de la première mise en chauffe de la Baldwin #5104 « Felin Hen » au Tacot des Lacs le 22 mai dernier :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=6SkZtBemujs[/youtube]
Première chauffe pour la 2-6-2 (131T) Baldwin à voie de 60cm du Tacot des Lacs, à Grez-sur-Loing en Seine-et-Marne. Une machine au destin extraordinaire : fabriquée en 1917, elle connaîtra successivement la boue des tranchées du Nord de la France, une ardoisière galloise, une sucrerie et un jardin public du Queensland en Australie. Rachetée en 2002 par Patrick Mourot, rapatriée au Tacot des Lacs, remise dans son état de 1918, cette dernière représentante de la série (classée Monument Historique) a fait ses premiers tours de roue ce week-end. La suite dans un prochain numéro de Voie Libre !
Contraste: la même machine en cours de restauration en 2006, lors de la visite du GEMME à l’occasion de son Assemblée Générale :
Carl Arendt nous a quittés le 4 mars dernier. Celui qui se présentait comme un « gourou en retraite » avait développé dès 1966 une approche originale et sympathique du modélisme ferroviaire : le micro-réseau.
Carl Arendt (Photo DR)
Là où les modélistes ferroviaires « sérieux », en bons disciples de John Allen, ne jurent que par le réseau de grandes dimensions occupant toute une pièce, oeuvre d’une vie, parfois commencé mais jamais terminé tant les aléas de l’existence sont nombreux (travail, déménagements, lassitude, divorce, maladie, mort), Carl Arendt proposait une autre voie : le « small is beautiful ». Un réseau sur quelques décimètres carrés, rapide à construire, exploitable et surtout logeable dans le plus petit des appartements. Son coup de maître restant son « Squarefoot Estate Railway », un réseau à l’échelle Gn15 (1/24e sur voie HO de 16,5mm) qui occupe comme son nom l’indique une surface de 1 pied carré.
En bon ingénieur qu’il était (Carl Arendt était diplômé de la prestigieuse Université américaine de Carnegie-Mellon et avait fait toute sa carrière professionnelle chez Westinghouse Electric), il aborda la question du micro-réseau de manière systématique à travers une classification qui portera peut-être un jour, espérons-le, le nom de son auteur : la « Classification Arendt ». Les principaux critères en étant : le nombre d’aiguillages, le nombre de niveaux, si le réseau est bouclé ou non, avec ou sans rebroussements, plaque tournante, etc.
Carl Arendt a notamment contribué à ressusciter un système inventé en 1926 par le modéliste britannique A.R. Walkley et repris comme shunting puzzle par Alan Wright en 1980 : l’Inglenook.
Cet important travail théorique a connu une audience mondiale grâce à son site Web « Micro-Layouts you can build », créé en 1999 et constamment enrichi par des contributions provenant de modélistes du monde entier, et trois livres. Carl était aussi un visiteur régulier des pages Expométrique de mon site Web, passionné par les micro-réseaux réalisés dans le cadre du Défi GEMME-Voie Libre, où il retrouvait un esprit qu’il avait fait sien.
« Martens & Co. ». Un réseau dans une boite à chaussures par Chris Krupa.
Vu à Expométrique 2003.
A l’heure où les forums de modélisme ferroviaire sont envahis par tous les grincheux, aigris, ratés, sociopathes narcissiques et « Pères la virgule » orchydoclastes de la Création, le site de Carl Arendt est une oasis de créativité, d’inspiration, de bonne humeur, de vraie liberté qu’il faut visiter de toute urgence tant qu’il est encore accessible : www.carendt.us.
We miss you Carl.
« The Book » pour le petit cercle des initiés, mânes du « Sorcier de Monterey » John Allen, c’est « LE » livre de référence sur le Gorre & Daphetid RR écrit par son ami Linn H. Westcott, rédacteur en chef de la revue Model Railroader.
Model Railroading with John Allen publié en 1981 chez Kalmbach est à la fois une biographie de John Allen et une description détaillée de l’oeuvre de sa vie : le G&D RR, conçu et réalisé à partir de 1949, et détruit par un incendie accidentel une semaine après la mort de son auteur en 1973. L’ouvrage original de 144 pages était abondamment illustré de photos de John, qui avaient échappées miraculeusement au sinistre. (Sur Cielo Vista Terrace et le G&D RR, voir cette entrée en date du 1er août 2009).
« The Book » fut réédité deux fois en 1982 et 1996 par Kalmbach. Malgré une demande forte et deux traductions en français et en japonais, l’éditeur de Waukesha, Wisconsin, se refusa à publier une quatrième édition, prétextant l’obsolescence du procédé de photocomposition qui aurait nécessité une refonte intégrale du livre. Inutile de dire que cette politique provoqua une augmentation de la cote du l’ouvrage sur le marché de l’occasion (un phénomène qui n’est pas sans rappeler la flambée des prix du Tome II de la RGS Story de Collman/MacCoy – Telluride, Pandora and the Mines Above, qui a atteint des sommets jusqu’à sa réédition en 2002). Une inflation attisée par le regain d’intérêt pour l’oeuvre de John Allen suscitée par la mise en ligne de nombreux documents inédits sur le site Web du G&D Reminiscence Project.
C’est Benchmark Publications, éditeur de la Narrow Gauge Gazette, qui va tuer la spéculation. Bob Hayden a coordonné la réédition de l’ouvrage. Les 144 premières pages reproduisent l’édition originale de 1981 avec quelques corrections çà et là, puis l’on trouve 15 pages additionnelles marquées « Postcript 2011 ». Cet addenda présente les photos publicitaires réalisées par John Allen pour les catalogues du fabricant Pacific Fast Mail, photos de locomotives prises sur le G&D RR, suivies d’une liste des articles et photos publiés par John dans différents magazines (mais qui omet les photos publiées en France par Modèles Ferroviaires entre 1949 et 1952, à l’époque du premier G&D et de son extension en HOn3, le Helengon RR, construit à Monterey dans sa maison de Irving Street).
Faut-il racheter la nouvelle édition ? Si vous ne connaissez pas John Allen et le G&D RR (et que vous connaissez un peu d’anglais), il faut lire ce livre – passionnant même si l’on est pas un amateur de train US (et même si – avis personnel – le style du G&D RR peut faire un peu daté à côté de réalisations plus récentes, comme le Pelican Bay RR de Paul Scoles). Je me souviens l’avoir lu presque entièrement au cours d’un seul voyage Paris-Clamecy en 1988, une des rares fois où j’ai apprécié la lenteur légendaire des Express du Morvan ! Si vous possédez une des éditions Kalmbach, la question mérite réflexion, l’addenda n’étant pas totalement indispensable. Je me suis laissé tenter cependant car mon exemplaire de 1981, broché, est un peu usé à force d’avoir été consulté et l’édition cartonnée de Benchmark Publications est de très bonne facture.
Prix constaté en VPC US: 56 USD + Ports/Taxes. Logo style G&D RR « Remembering John Allen / Benchmark Publications Expanded Edition » sur la couverture.
Reçu aujourd’hui la locomotive Baldwin 0-4-0 « saddle-tank » Minitrains en HOn30 (notre HOe Européen, échelle 1/87e sur voie de 9mm) rééditée par BCH International.
La suite dans un prochain numéro de Voie Libre… 😉