Alors que la station Pont de Sèvres (terminus de la ligne 9) est en pleine rénovation suite à l’arrivée de la ligne 15, le panneau de céramique en bout du quai 1 se dégrade considérablement. A quand des mesures de préservation ?

Oeuvre de 1934 par Henri Rapin (1873-1939), conseiller artistique à la Manufacture nationale de Sèvres, située de l’autre côté du pont.

De passage à Broc-Fabrique (canton de Fribourg, Suisse) où l’on se hâte lentement pour la mise à voie normale de la ligne Bulle-Broc (voir mon post du 6 août 2021 : Bulle-Broc : adieu à la voie métrique)

Cette décision malheureuse des Transports publics fribourgeois (Tpf) a fait deux victimes collatérales. Le Nestlé-shop à proximité de la gare a été obligé de déménager dans les emprises de l’usine Cailler sur 1/10e de sa superficie initiale :

Autre victime : la fin du « Train du Chocolat », qui emmenait du temps de la voie métrique les amateurs de theobroma cacaoya de Montreux à Broc via Montbovon et les rails du MOB et des TpF, sans changement. Remplacé par un autocar hideux et polluant :

Aujourd’hui, nous commémorons le 50e anniversaire de la mort de Pierre Delarue-Nouvellière (1889-1973), artiste-dessinateur ferroviaire et photographe :

Pour en savoir plus : http://fdelaitre.org/lpf2/DN.htm

« Forgotten by many, remembered by few »

Il existe quelque part en Europe centrale une prairie de bouleaux. Pendant quelques années, cette prairie a été desservie par un embranchement ferroviaire, relié à tout le réseau européen. Pour accéder à la prairie, on refoulait ici :

Puis la voie, aujourd’hui enfouie dans les herbes, s’enfonçait dans les bois par une courbe serrée :

Elle traversait une route :

Ici, un lorry est resté en place :

Là, les lanternes d’aiguille ont subsisté, donnant accès à un faisceau de 3 voies :

Gestes quotidiens de cheminots : on fait la voie, on refoule, on découple, on remet en tête, on attelle, voie libre, on repart. Gestes vieux comme le chemin de fer, répétés tous les jours des millions de fois dans le monde ferroviaire, mais qui prennent ici une signification terrible.

Beaucoup de voyageurs chargés de leurs biens les plus précieux ont emprunté cette ligne. Seuls de rares voyageurs, sans bagages, sont revenus de la prairie des bouleaux. L’aller-simple y était la règle.

Sous un soleil radieux, incongru en ce mois de janvier, je marche dans le plus grand cimetière du monde, sans aucune tombe visible.

Je suis à Birkenau (en allemand : Birken, bouleau, Au : prairie), à la périphérie de la ville polonaise d’Oswiecim, toujours en allemand : Auschwitz :

Je croise un groupe de lycéens allemands. Ils portent des bouquets de fleurs qu’ils déposent çà et là, à l’étang des cendres, devant le Krema II, devant le monument international. Visages fermés, yeux baissés.

« Qui de nous veille de cet étrange observatoire pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux?
Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre?
[…]
Il y a nous qui regardons sincèrement ces ruines,
Comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres,
Qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s’éloigne,
Comme si on guérissait de la peste concentrationnaire,
Nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays,
Et qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. »

Texte de Jean Cayrol, extrait du film Nuit et Brouillard d’Alain Resnais (1956).

Mai 1944 à Auschwitz : arrivée d’un train en provenance de Hongrie. L’officier SS au premier plan procédait à la « sélection ». Un simple geste devant chaque déporté : pouce à droite, la chambre à gaz, immédiatement. Pouce à gauche : le travail au camp, un sursis de quelques mois, semaines ou… jours avant de prendre le même chemin.

Cadeau de fête des pères de la part de mes enfants aujourd’hui :

Modèle DAPOL en OO (échelle britannique 1/76e sur voie HO 16,5mm). Wagon tombereau avec chargement de charbon et décoration « évènementielle », disponible notamment chez le détaillant anglais « Rails of Sheffield » sous la référence tout a fait appropriée : 4F-DAD-21 – avec en prime une boite de bonbons de la maison Simpkins de Sheffield. Le wagon réel est basé sur le standard 1923 du RCH (Railway Clearing House), qui tentait de coordonner la conception et la fabrication des wagons des réseaux privés britanniques (modèle « 7 planches » / 12 tonnes).

Après 46 ans de voie étroite, je me suis aperçu que je n’avais plus un seul coupon de voie HO à la maison. Qu’à cela ne tienne : j’ai placé sous le wagon OO un wagon porteur Rollbock ROCO HOe de la Deutsche Reichbahn que j’avais en stock. Une solution pas tout à fait farfelue, utilisée notamment par le Leek & Manifold Railway dans le Staffordshire en Angleterre. Cette ligne de 13km à voie de 762mm inaugurée en 1904 a utilisé vers la fin de son exploitation en 1934 ce type de wagon porteur pour acheminer des wagons à voie normale transportant du charbon et aussi le lait produit dans les fermes le long de la ligne.

Photogramme d’après un documentaire de 1934 A Quaint Little Railway de British Pathé.

Bonne fête à tous les papas (modélistes ferroviaires ou non !).

Au terminus Balard, 8 j’emprunte cette rame MF77 en livrée publicitaire « Le tour du monde en 80 jours » (série diffusée sur France 2 depuis le 20 décembre avec l’ex-Doctor Who David Tennant dans le rôle de Phileas Fogg). Ce pelliculage fait oublier que lors de son arrivée sur le réseau RATP en 1980, le MF77 avait été baptisé « le métro blanc » (et que sa marraine était Mireille Darc).

Les publicitaires ont bien repris les « codes » du matériel Sprague-Thomson des origines du métro parisien (blason de la Ville de Paris, bandeau « Chemin de fer métropolitain », etc), comme ont peut le vérifier sur cette gravure du célèbre Louis Poyet : motrice Thomson Double série M100 de 1902 :

Le Thames Path (sentier de la Tamise) est un chemin de randonnée long de 296km qui court le long des berges du fleuve depuis sa source à Kemble (Gloucestershire) jusqu’à la barrière de la Tamise en aval de la capitale britannique.

Lors de mes séjours annuels à Londres, j’avais entrepris depuis 2016 de parcourir la section entre Reading et Windsor via Henley et Marlow ; une épopée malheureusement interrompue en 2020 pour cause de COVID. Cette section est particulièrement bien desservie par le rail depuis la gare de Paddington via une série d’embranchements du Great Western Railway. Ces embranchements ont été magnifiquement filmés par Peter Middleton (Video 125) dans son documentaire ferroviaire Thames Branches de la série Driver’s Eye View.

Bien que situé seulement à 50km de Londres, le sentier parcourt des paysages miraculeusement épargnés par la pression immobilière, loin de la circulation automobile et troublés seulement par le teuf-teuf des narrow boats (péniches) transformées en navires de plaisance, le tout dans des panoramas qui rappellent les tableaux de Constable ou de Gainsborough.

Le pont à Sonning-on-Thames (Berkshire)

Sur le chemin, quelque part entre Shiplake et Henley-on-Thames, le randonneur-ferroviphile ne manquera pas de découvrir avec surprise la voie d’un train de jardin qui n’est pas sans rappeler celui du Swiss Vapeur Parc au Bouveret (VS) en Suisse et dont il semble avoir aussi adopté l’échelle de réduction (1/4) :

A la sortie de la courbe, nouvelle surprise. Nous nous retrouvons face à une gare bien connue : celle de Saint-Moritz des chemins de fer Rhétiques !

Vision étonnante dans le jardin d’une riche propriété de l’Oxfordshire…

L’original – la gare de Saint-Moritz en hiver dans les années 1950 :

A Paris, sous la porte Dauphine, le tunnel routier Henri Gaillard est en cours de comblement.

Entrée Sud, côté Boulevard Lannes

Inauguré le 18 juin 1931, ce tunnel – qui porte le nom d’un conseiller municipal du 16e arrondissement – reliait le boulevard de l’Amiral Bruix au nord et le boulevard Lannes au sud en passant sous le rond-point de la place du Maréchal de Lattre de Tassigny (porte Dauphine).


Déjà en 2013, la Mairie de Paris avait accordé un permis de construire à Spie Autocité pour convertir le souterrain en parking pour 30 autocars, permis de construire annulé par la justice peu après. C’est le prolongement de la ligne de tram T3 à Porte Dauphine qui signera la fin du tunnel: en raison du poids des rames de tramways en surface et l’aménagement du terminus à l’emplacement de la trémie sud, à l’entrée de l’université Paris Dauphine. Le passage du tramway nécessitera aussi le renforcement de la chaussée au-dessus des tunnels du RER C, qui passent sous la partie est de la place.

Si le percement d’un tunnel est chose complexe, son comblement nécessite aussi des opérations importantes (à commencer par un désamiantage de la voirie).

Document RATP T3

Avec l’arrivée du tramway, c’est une nouvelle page ferroviaire qui s’ouvre pour la Porte Dauphine, déjà desservie par le chemin de fer de ceinture (de nos jours RER C) et la ligne 2 du métro depuis le 3 novembre 1900.

A quand le prolongement du T3 jusqu’au pont du Garigliano pour, enfin, boucler la boucle ?

Dernières soirées de l’Arc de triomphe empaqueté.

La place Charles de Gaulle rebaptisée place Christo et Jeanne Claude
(la nouvelle plaque a elle-aussi été dûment empaquetée)
Côté avenue des Champs-Elysées, entre les files de circulation,
les photographes du jeudi soir font la queue pour immortaliser l’ultime oeuvre de Christo.
Avenue Marceau. Service de soirée sur la ligne 92.
Nouveau bus RATP 100% électrique Heuliez.

L’arc de de triomphe de Paris : dernier emballage (posthume) de l’artiste Christo (1935-2020). Christo : on aime ou on aime pas, mais ses réalisations sont toujours originales, spectaculaires (et gratuites).

Tout a commencé cet été, peu après l’arrivée du Tour de France le 18 juillet 2021, avec la protection des bas-reliefs :

Et notamment la célèbre Marseillaise de François Rude :

Le 12 septembre, c’était l’opération délicate du déploiement de la toile par une armée de cordistes :

Le 19 septembre, tout est prêt pour les Journées du Patrimoine 2021. Vue depuis l’avenue Foch :

Côté Champs-Elysées :

Vue de l’intérieur du monument :

Répartis autour de la place de l’Etoile, exceptionnellement piétonne, 300 « médiateurs » distribuaient des échantillons de la toile utilisée pour l’emballage :

Dernier volet d’un tryptique parisien entamé il y a presque 50 ans, le 27 juin 1962 rue Visconti avec le « Mur de Fer », continué avec le « Pont-Neuf emballé » (septembre1985) et qui se termine cette semaine en ce lieu historique et prestigieux.