Moisson du jour : 18/04/2009
La Ge 4/4 8001 en livrée « Gstaad »
La voiture B214 en livrée « KPT/CPT » :
L’automotrice 303 du Montreux-Glion-Naye en gare de Glion, livrée « le Monde magique du Père Noël » :
Après la violente averse de ce soir 18/04 à Montreux :
La collection de Webcams des chemins de fer Rhétiques s’agrandit ! Après la Webcam « historique » installée sur l’hôtel Grischuna à Filisur, c’est une Webcam « événementielle » qui a été installée au pied du viaduc de Landwasser à l’occasion des travaux de rénovation de ce célèbre ouvrage d’art :
Construit de 1901 à 1902, long de 142m et haut de 65m, ce viaduc en courbe avait été construit sans échafaudages (juste deux grues). Pour sa rénovation, planifiée de mars à novembre 2009, l’entreprise suisse de BTP Lawil, dont une agence a été créée à Thusis en 2006, a dû édifier trois structures métalliques impressionnantes autour des piles du pont.
Regrettons cependant que la position de la Webcam ne permette pas une vue plus détaillée des trains. Ici, à 7h58, on devine le passage de l’express pour Saint-Moritz (arrivée 8h58), qui sera trois minutes plus tard, à 8h01, dans le champ de la Webcam de Filisur :
A voir ici : Webcam Landwasser.
« I’ve seen things you people wouldn’t believe. […] I watched C-beams glitter in the darkness at Tanhauser Gate. All those moments will be lost in time like tears in rain. »
– Roy Batty’s last words from Blade Runner, Ridley Scott, 1982.
De nuit, depuis la terrasse du Café de l’Homme, le phare de la Tour Eiffel et le bison du groupe « Hercule et le Bison » d’Albert Pommier (1880-1944) deviennent des décors de film de science-fiction.
Vu sur le Forum Voie Libre une discussion autour d’une photographie représentant des machines Péchot à la sortie des usines Baldwin :
D’après la forme des hangars en arrière-plan, la photo a été prise aux ateliers d’Eddystone, la plus grande usine Baldwin de la région de Philadelphie (hangars en bas à gauche sur la photo) :
Il est intéressant de noter que la plus grande partie des machines Péchot utilisées au cours de la Première Guerre Mondiale était issue des usines Baldwin. Selon l’ouvrage History of Baldwin Locomotive Works 1831-1920, l’armée française s’était adressée à Baldwin dès le début du conflit en 1914 (donc bien avant l’entrée en guerre des USA auprès des Alliés en 1917) pour la fourniture de locomotives :
« A la fin de l’été 1914, le gouvernement français envoya une mission aux Etats-Unis pour faire des achats. En novembre 1914, cette délégation reçu par télégramme l’ordre de commander une vingtaine de locomotives-tender à voie de 60cm, qui devaient être construites selon des plans américains et expédiées le plus rapidement possible. Les usines Baldwin reçurent la commande le 3 novembre 1914 et les vingt locomotives étaient prêtes à expédier le 21 novembre. Cette série fut le début d’une série de commandes du gouvernement français qui inclut par la suite des locomotives et des locotracteurs à essence pour un total d’un millier. Sur cette quantité, 280 locomotives type Péchot furent construites pour la desserte des premières lignes du front, selon des plans fournis par le gouvernement français et en utilisant le système métrique. […] Ces locomotives furent réalisées au cours des années 1915-1916 ».
A voir aussi cet étrange document tiré de mes archives ferroviaires : La voie de 60 aux armées qui fait la part belle aux locomotives Péchot.
Un des réfectoires du Lycée Janson de Sailly à Paris en 1903. Apparemment, le « rata » était apporté sur des wagonnets qui roulaient sur la voie étroite (30cm ?) visible entre les tables. Un système semblable était utilisé au Conservatoire des Arts et Métiers pour le transport des maquettes et des expériences.
Selon mon fils, habitué des lieux, cette installation a disparu, ainsi que les bouteilles de vin sur les tables des lycéens…
« Vous marchez sur un pont, vous entrez dans un tableau ».
En traversant pour la centième (millième ?) fois ce midi la place de l’Europe à Paris, je me suis remémoré ce commentaire de l’excellent documentaire d’Alain Jaubert consacré à Gustave Caillebotte. Caillebotte avait peint en 1876 ce qui était encore un pont métallique (remplacé dans les années 1930 par un ouvrage en béton) :
Toujours surprenant de constater combien ce petit coin du VIIIe arrondissement a inspiré les artistes : Claude Monet, fasciné par la modernité des fermes Polonceau des halles de la Gare Saint-Lazare, construites par Eugène Flachat, Manet aussi, et Marcel Proust qui dans A l’ombre des jeunes filles en fleur décrivait ainsi le déchirement des départs, que seul un casanier peut comprendre : « Il faut abandonner toute espérance de rentrer coucher à la maison une fois que l’on s’est décidé à pénétrer dans l’antre enfumée par où l’on accède au mystère, dans un de ces grands ateliers vitrés comme celui de Saint-Lazare où j’allai chercher le train de Balbec, et qui déployait au-dessus de la ville éventrée un de ces immenses ciels crus et gros de menaces amoncelées de drame, pareils à certains ciels, d’une modernité presque parisienne, de Mantegna ou de Véronèse, et sous lequel ne pouvait se dérouler que quelque acte terrible et solennel, comme un départ en chemin de fer ou l’érection de la Croix ».
Gares : « lieux merveilleux et tragiques« .
Plus prosaïquement : n’oublions pas que le pont/place de l’Europe a engendré nombre de vocations de ferroviphile, contemplant dans le vent et le froid au fil des époques Ouest, Etat, SNCF, et maintenant TER Haute/Basse Normandie les évolutions des rames dans une des gares les plus fréquentées de la planète (hors jours de grève). Un parmi des milliers : Pierre Delarue-Nouvellière.
« Vous marchez sur un pont, et vous entrez dans un tableau.
Vous ne le savez pas,
ou bien vous le savez.
Où est la différence ? »
– Alain Jaubert op. cit.
Trouvé dans le dossier d’information sur le « Plan de relance de l’économie » présenté aujourd’hui dans la Capitale des Gaules ce qui est promis pour la ligne Auxerre-Clamecy :
Qu’entend-on par « régénération » ? Mystère. Notons que Cravant-Bazarnes, simple bifurcation des lignes vers Autun et Clamecy, s’est vu élevé au rang « d’étoile ferroviaire ». Il est vrai que dans le désert ferroviaire français, deux iignes qui bifurquent, c’est déjà un échangeur ! Aucun rapport avec l’étoile (éteinte) de Clamecy, mieux nommée, qui se trouvait à son apogée au centre de 5 lignes (Nevers, Cercy, Cosne, Montargis via Fontenoy et Auxerre/Paris).
Côté crédits, on annonce une vingtaine de millions d’Euros. Les promesses n’engagent, etc. etc.
Enfin, ne faisons pas trop la fine bouche : on pense encore aux lignes du Morvan, qui sont semble t’il mieux loties que celles de Haute-Normandie. La ligne Serqueux-Gisors, elle, n’aura droit à des crédits que pour une simple « étude » en vue de sa modernisation, pour un montant de 6 MEUR. Vestige de l’ancienne ligne Paris-Dieppe via Gisors, dont je fus un usager régulier dans les années 1980, elle pourrait devenir un itinéraire « bis » à l’artère Paris-Rouen-Le Havre pour le trafic fret.
Zut et zut, en ce début d’année morose, c’est encore un bout de mon enfance qui s’en va avec la disparition de Patrick Mc Goohan, acteur, auteur et réalisateur de l’Ovni télévisuel « The Prisoner », emportant avec lui le secret du « Village ».
Lié pour l’éternité à son rôle de « Numéro 6 », il semble que le « Prisonnier » ait eu un rôle néfaste sur la suite de sa carrière, où il incarnera surtout des seconds rôles de « méchant ».
Note ferroviaire : outre le Village de Portmeirion, situé non loin du chemin de fer de Ffestiniog (qui n’apparaît pas dans la série où ce sont plutôt la Lotus 7 et la Mini-Moke qui tiennent la vedette), Patrick Mc Goohan côtoya à nouveau un train dans « Silver Streak » (Transamerica Express, Arthur Hiller, 1976) où il incarne Roger Devereau, sinistre trafiquant d’oeuvres d’art à bord d’un train remorqué par une FP7A du Canadian Pacific soigneusement camouflée :
Début février 2009, cela fera un an que les Webcams du serveur webcam-leman.ch auront été débranchées suite à un conflit entre le Webmestre et l’Office de Tourisme de Montreux. Comme le soulignait 20 Minutes (Edition Riviera) le 2 octobre 2008 :
« f…]fâché de ne pas avoir été soutenu par l’Office de tourisme, le webmaster indépendant du site www.webcam-leman.ch, qui proposait des images de la ville, a mis hors service les caméras montreusiennes branchées sur Internet.
C’est sur ce site qu’atterrissaient en effet les internautes qui tapaient les mots clés «Montreux» et «webcam» dans leur moteur de recherche. Dans le livre d’or du site, les plaintes arrivent de toutes parts: «N’importe quoi! On peut visiter le moindre village dans le monde mais Montreux est inaccessible en webcam!», peut-on lire. Un autre internaute déçu intervient: «C’est dommage que les webcams ne fonctionnent pas. Je suis à l’étranger et je ne peux pas revoir les endroits de ma jeunesse. Faites quelque chose!» »
«Montreux-Vevey Tourisme ne voulait pas avancer avec nous. Ils ne voulaient même pas nous laisser 10 cm2 et une prise électrique pour installer une nouvelle caméra sur leur pavillon des quais», s’est plaint au journal le créateur du site www.webcam-leman.ch. »
Exit donc la possibilité de voir le soleil se coucher sur l’Île Salagnon, regarder les chalets du Marché de Noël se construire en face de l’Embarcadère, surveiller de loin les fêtes sous la Halle du Marché, contempler depuis Paris en prenant son café matinal la statue de l’Homme-poisson en bord de lac.
Pire encore : c’est au tour de la Webcam embarquée du MOB d’entrer en état d’hibernation. Après avoir fonctionné sporadiquement 4 heures par jour au mois de décembre (avec des vues intéressantes sur les débords de la gare de Montreux, côté CFF et Pension Wilhelm), c’est le black-out depuis le 31 décembre !
Seules quelques vues d’archives nous permettent encore de contempler le lever de soleil du 30 novembre 2008 sur les Dents du Midi, ultime panorama Montreusien encore accessible aux Internautes du monde entier :
Une lueur d’espoir, toujours selon 20 Minutes, l’Office de Tourisme de Montreux mettrait en ligne au « printemps 2009 » de nouvelles Webcams sans passer par le site Webcam-leman. Wait and see. Quant à la Webcam embarquée du Crystal Panoramic Express, espérons qu’elle sera à nouveau opérationnelle un jour, au moins pour nous permettre d’assister à l’éclosion des narcisses dans les champs au dessus des Avants.