Rencontre nocturne en gare de Montreux entre l’ABe 4/4 4002 « Vaud » et la GDe 4/4 du MOB n°6002 « Isabelle von Siebenthal ».
Consulter le programme du Menuhin Festival en déjeûnant à la terrasse de l’Hôtel Bernerhof à Gstaad, avec en arrière plan la gare du MOB.
La gare, le MOB :
Le parking de la gare, à l’éclairage psychédélique. Vue imprenable sur les voies MOB, MGN et CFF. Un bon coin pour garer sa voiture un jour de spotting.
Eden Palace au Lac :
L’automotrice ABe 4/4 n°56 « Corviglia » au départ de Pontresina en direction de Surovas.
Lire Tandis que Rome brûle d’Alexander Woolcott avec le Piz Nair en arrière-plan :
Page 204 : The Mystery of the Hansom Cab…
Croisé ce jour en gare de Bergün (ligne de l’Albula) le train spécial « Railrider » des Chemins de fer Rhétiques. Ce train panoramique assure la liaison Davos-Filisur-Preda et retour à la belle saison. Sensations garanties au passage du viaduc de Wiesen ou dans les boucles de l’Albula. Non prévu au programme : la traversée du tunnel de Preda long de 5km.
Ce train est composé exclusivement de voitures ouvertes « Aussichtwagen », tractées par une Ge4/4 I, et encadrées par deux wagons porte-autos série 80xx. Les portes autos encadrants protégent les voyageurs des éventuelles projections de cuivre ou de graisse en provenance de la caténaire (voire un arrachage complet du pantographe). Dans le même but, un bouclier de protection a été adapté aux extrémités des navettes de la Vereina.
Composition observée le 3 août 2008 : Locomotive Ge4/4 I n°610 « Via Mala » + porte-autos Skl 8409 + Aussichtwagen B2102 / B2101 / B2100 + porte-autos Skl 8401.
Cette rame originale peut être aisément reproduite en HOm à partir de matériel du commerce. La Ge4/4 I a été reproduite chez BEMO en numérotation 604 « Calanda », les Aussichtwagen en deux numérotations (dont une garnie de personnages Preiser). Les porte-autos sont disponibles chez D+R.
Un petit texte rédigé à la demande d’un jeune contributeur du Forum Loco-Revue agé de 12 ans dont le pseudo était « V-150 » – référence au record du monde de vitesse sur rail détenu par Alstom.
Dieppe
Bonjour V-150. En tant que citoyen de la Libre République du Bout-du-Quai à Dieppe, je peux surtout te parler de la gare maritime de Dieppe, la 3e du nom construite par Urbain Cassan à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale dans le plus pur style « reconstruction ».
Cette gare était – en principe – réservée aux passagers prenant le Car-Ferry de Newhaven, mais était utilisée par les habitants du Front de mer et du Bout du Quai, leur épargnant un kilomètre à pied depuis la gare de Dieppe Ville sous un ciel cauchois toujours incertain. De toutes façons, si les horaires mentionnaient spécifiquement Dieppe-Ville et Dieppe Maritime (de mémoire : 10 minutes étaient allouées pour aller de l’une à l’autre, il y avait trois/quatre PN à manoeuvrer par un agent SNCF qui se déplaçait à pied à côté du train), le billet ne mentionnait que « Dieppe ». Nous étions donc – on le suppose – dans la légalité, d’autant qu’il y avait un composteur orange à disposition dans la gare maritime pour « chtonker » avant le départ. Aucune remarque d’aucune sorte par les ACT en 13 ans de fréquentation des lieux.
Donc, lorsque je fréquentais la gare maritime (de 1979 jusqu’à sa fermeture en 1992), cet établissement était desservi par le train maritime quotidien. Départ Paris Saint-Lazare vers 10h45, arrivée Dieppe-Maritime 13h10. Retour : Dieppe-Maritime 15h50 arrivée PSL à 18h07, avec deux arrêts intermédiaires : Rouen-RD et Val de Reuil. Entre 13h10 et 15h50, la rame refoulait sur le faisceau de garage en gare de Dieppe-Ville pour nettoyage et remise en tête de la locomotive.
Côté matériel roulant, j’ai surtout connu les rames Corail tractées par une 67000 (avec changement de machine pour une électrique à Rouen-RD, vers la fin de l’exploitation, c’était diésel jusqu’à PSL). Un vrai plaisir de glisser dans les rues de Dieppe, le long des Arcades de la Bourse avec de l’autre côté du bassin les hangars des mareyeurs qui affichaient fièrement « Poisson Dieppois, Poisson de choix », le tout dans un silence quasi-absolu à bord d’une voiture Corail. On voyait de temps à autre des trains spéciaux affrétés, et à une époque des Caravelles qui assuraient une liaison directe depuis PSL lors de l’éphémère exploitation Dieppe-Newhaven par hydroptère à grande vitesse (la société a fait faillite lors d’une des nombreuses grèves de pécheurs ou de dockers avec blocage du chenal qui ont contribué à l’écroulement du port de Dieppe). Il y avait aussi des citernes de mazout en stationnement le long du bateau pour le ravitaillement en combustible des esquifs.
Les rails ont survécu quelque temps après la démolition de la gare, puis suite à l’aménagement du port de plaisance, tout le revêtement des quais a été refait. On trouve encore quelques bouts de rail Broca du côté de la place du Hâble en allant vers le sémaphore. Evidemment, on peut regretter cette desserte ferroviaire, d’un autre côté la démolition de la gare a permis de dégager tout le quai Henri IV et de reporter le trafic de poids lourds Transmanche vers le port extérieur (il faut savoir que des 38 tonnes se faufilaient sur le quai entre la gare et la façade des immeubles, les trottoirs faisant à peine 1,50m de large, l’endroit était invivable et dangereux pour les piétons ).
Un bon sujet de diorama sur une petite surface (en N par exemple). Une idée pour François (Fontana) qui aime les ports .
Quelques vues de l’ancienne gare qui a été une victime collatérale des combats lors du débarquement anglo-canadien du 19 août 1942 :
Une autre vue intéressante d’un train arrivant en gare de Dieppe Maritime avant la Deuxième Guerre Mondiale, on distingue le panneau « Paris Londres via Dieppe » sur les voitures et l’ancienne Halle aux poissons à gauche :
Chassée par la démolition de la remise de Gstaad suite aux travaux de modernisation dans cette gare, la Fze 6/6 du MOB (devenue Dze 6/6) a trouvé un refuge précaire en plein vent sur une voie de garage non loin de là.
Retrouvé la belle sur la « voie de l’oubli » à Saanen, sous une pluie battante le mardi 22 avril 2008 :
Vue de près, « in real life », c’est quand même une machine très impressionnante – pour de la voie métrique s’entend. Maintenant il va falloir la mettre à l’abri pronto parce qu’après avoir passé un hiver exposée à la bise du Saanenland, la princesse commence à rouiller un peu aux entournures…
C’est quoi le HOn3 ?
Le HOn3 (que l’on confond souvent avec le HOn30) est une combinaison échelle-écartement typiquement US. Elle correspond à la voie de 3 pieds (0,914m), omniprésente au 19e siècle aux Etats-Unis, traitée strictement au 1/87e, soit un écartement de 10,5mm.
(En revanche, le HOn30 correspond à la voie de 30 pouces (0,762m) et circule sur de la voie de 9mm d’écartement, c’est l’équivalent de notre HOe européen.)
Le HOn3 a vu le jour à la fin des années 1940. John Allen (qui construisit son embranchement d’Hellengon en HOn3 sur le deuxième Gorre & Daphetid), Jack Alexander et quelques autres furent à l’origine de la normalisation de cet écartement pour le NMRA à cette époque.
La K27 de Blackstone Models :
Non ! Je n’ai pas abandonné le On30, mais j’ai un projet qui me trotte dans la tête depuis une trentaine d’années et je n’avais pas trouvé de combinaison échelle-écartement satisfaisante. Le On3/On30 prenant trop de place, je me suis à nouveau penché sur le HOn3 que j’avais abandonné il y a 25 ans. En ces temps reculés, sans Internet, trouver du HOn3 en France n’était pas chose facile. De plus, le matériel moteur tout laiton, importé d’Asie (déjà) était hors de prix pour un fonctionnement souvent aléatoire.
La #461 que j’ai choisie est la seule K27 « Mudhen » qui fut jamais propriété du Rio Grande Southern (toutes les autres étaient louées au D&RGW), une propriété éphémère puisque achetée au D&RGW en février 1951, moins d’un an avant la fermeture de la ligne. La machine fut ferraillée en 1953 mais d’autres Mikado « Mudhens » ont été préservées. La machine est équipée d’origine d’une sonorisation DCC… Tsunami, bien évidemment La K27 est proposée aux alentours de 350 USD (240 EUR environ), soit un prix bien inférieur aux machines tout-laiton disponibles jusqu’à présent qui étaient dans une gamme de prix autour de 1000 USD.
Blackstone Models est une filiale de Soundtraxx – firme bien connue pour ses sonorisations et décodeurs DCC – qui a été spécialement créée pour la commercialisation de modèles en HOn3. Etudiés aux USA, les modèles Blackstone sont fabriqués en Chine par la maison-mère de Bachmann : Kader. D’ailleurs : certains détails des modèles Blackstone sont caractéristiques de la fabrication Kader : emballages, vues éclatées, et surtout une qualité de reproduction (chassis en métal moulé, pièces rapportées laiton et plastique) qui rappelle les dernières productions Bachmann en On30.
Blackstone propose également une gamme de wagons couverts, plats, et tombereaux du D&RGW et RGS, certains en version patinée. Notamment ce superbe stock car série 5000 du D&RGW qui servait pour les opérations de transhumance depuis les hauts plateaux du Colorado et le transport du bétail vers les abattoirs de Denver :
Les modèles Blackstone ont connu un succès considérable aux USA, et ont contribué à relancer le HOn3, une combinaison échelle-écartement qui a souffert du boom du On30. Une C-16 serait en préparation, ainsi qu’un long caboose du D&RGW.
HOn3 is fun again, titrait le catalogue Blackstone. Bien vu !
La GDe 4/4 du MOB n°6002 « Isabelle von Siebenthal » est arrivée dans « ma » gare de Chamby :
Après la Fze6/6 (nouveauté 2006) sortie en début d’année, il semble que BEMO essaye de rattraper son retard avec cette nouveauté 2007. Autre tendance : après des années plus que maigrichonnes, BEMO semble vouloir à nouveau s’intéresser à sa clientèle MOBiste. Reconnaissons que les GDe 4/4 6001-6004 du MOB ne sont pas d’une esthétique extraordinaire, ce ne sont que des fourgons automoteurs taillés à la serpe, avec une face avant dissymétrique et affublés de passerelles à chaque extrémité qui les font ressembler à des engins de manoeuvre. Rien à voir avec les Ge 4/4… Mais elles ont été omniprésentes sur le MOB dans les années 1980-1990, et la 6003 « Saanen » a détenu le record européeen de vitesse en voie métrique (110km/h) en 1983. La 6002 « Rossinière » a été transformée en 2005 et a reçue une nouvelle livrée bleu nuit pour s’harmoniser avec les voitures du « Golden Pass Classic » (les « fausses » CIWL), le logo « Golden Pass » et le nom « Isabelle von Siebenthal », danseuse et comédienne suisse née à Gstaad en 1957 (descendante d’une famille installée dans la vallée depuis le 14e siècle ; famille qui tient notamment une boutique d’Arts de la table à Gstaad, où j’ai été acheté des fourchettes à fondue).
Isabelle von Siebenthal
Sa fiche sur IMDB : http://www.imdb.com/name/nm0903002/
Côté modèle : BEMO a succombé à la tendance actuelle de la multiplication des pièces à ajouter. Sur la 6002, on a battu un record :
Les rambardes d’extrémité font vraiment plastique. J’ai renoncé à installer les rétroviseurs (trop fragiles pour une utilisation hors-vitrine), ainsi que les barres de torsion entre la suspension secondaire et la caisse, étant méfiant sur leur comportement en ligne (principalement dans « ma » courbe serrée en sortie de Chamby). Autre point agaçant : les vitres du compartiment fourgon, l’une était déjà pré-détachée à l’arrivée de la machine, l’autre est tombée à la première manipulation. Evidemment, juste le jour où je suis à court de Kristal Clear…
Point positif : c’est beaucoup plus qu’une simple opération pot de peinture sur la GDe 4/4 qui existe au catalogue depuis une quinzaine d’années. BEMO a refait un moule de la caisse qui, comme en réalité, n’est pas nervurée sur la 6002 « Isabelle ». Toujours comme en réalité, les filets sur la locomotive sont bien dans l’alignement des filets des voitures « fausses CIWL » :