Passage à Broc (canton de Fribourg) pour faire le plein de chocolat, non pas à l’usine Cailler mais au magasin d’usine Nestlé-Shop situé à côté de la gare TpF de Broc-Fabrique. La gare est en plein travaux pour la mise à voie normale (pouah !) de la ligne Bulle-Broc, et la voie métrique déjà déposée.
Attention : certaines images peuvent choquer la sensibilité des vrais amateurs de voie étroite (GEMMEistes et autres).
Les voies de desserte de l’usine Cailler, coupées au passage à niveau donnant accès au Nestlé Shop :
Sujet d’inquiétude : la maquette présentée par les TpF (Transports publics Fribourgeois) de la future gare à voie normale ne comporte que deux voies à quai et rien n’indique que l’embranchement particulier pour la desserte de l’usine sera conservé. Quelques centaines de camions supplémentaires sur les routes fribourgeoises en perspective ?
La desserte marchandises de l’usine était assurée par wagons à voie normale sur trucks porteurs à voie métrique. (Vue avril 2012). C’est le vaillant locotracteur Te4/4 n°13 des GFM/TpF – construction CEG-Chemins de fer Electriques de la Gruyère/Alioth 1913 – qui assurait la traction des convois. Noter le double tamponnement VN/VM sur la traverse avant.
Dommage collatéral : cette mise à voie normale a entrainé la disparition en 2019 du « Train du chocolat », tout au moins sous sa forme 100% ferroviaire. Destiné à faire connaître les beautés de la Gruyère, le train du chocolat « tout métrique » partait de Montreux jusqu’à Monbovon, sur les rails du MOB dans une rame « Belle Epoque ». A Monbovon, rebroussement sur la ligne TpF Monbovon-Bulle. Arrêt à Gruyères pour la visite de la maison du… gruyère, puis continuation sur Bulle. Nouveau rebroussement pour emprunter l’embranchement de Broc. Désormais : seul le trajet Montreux-Monbovon est assuré en train, le reste – y compris le voyage retour Broc-Montreux – est assuré en autocar. Sic transit !
Fin des travaux en décembre 2022. Un bus de remplacement est mis en place sous le numéro 256.
Entre les atermoiements interminables du MOB qui, à la solution éprouvée d’une voie à 3 files de rails entre Zweisimmen et Interlaken Ost pour rejoindre la ligne du Brünig (un projet vieux comme le MOB lui même), préfère s’orienter vers une solution technique compliquée d’essieux à écartement variable (et à ce jour toujours pas en service), cette mise à voie normale Bulle-Broc qui doit amener directement les hordes de touristes chocolatophiles directement depuis Berne sans changement de train (à voir), sans oublier les menaces sur plusieurs réseaux à voie étroite, on peut se demander si la voie métrique a encore un avenir en Suisse.
Journée mémorable pour la ligne 9 de la RATP. Le 14 décembre marque le dernier jour de la circulation du MF67, après 42 ans de bons et loyaux services entre Pont de Sèvres et Mairie de Montreuil.
Moins légendaire que le matériel Sprague (qui fit lui aussi son dernier voyage sur la ligne 9 en 1983), moins révolutionnaire que le matériel pneumatique (du MP51 au MP05), moins médiatique que le « métro blanc » (MF77 dont la marraine était Mireille Darc), le MF67 fait partie de ces obscurs serviteurs de la cause du transport public, à l’instar du bus R312 de la RATP ou du X3800 « Picasso » de la SNCF. Difficile d’imaginer que ce matériel était incroyablement moderne lors de son introduction. Le métro « fer » c’était le Sprague et son éclairage à incandescence, les stations venant à peine d’être équipées en tubes fluorescents, succédant aux ampoules jaunâtres au bout d’un fil.
Un des derniers services assurés par le MF67 le 13 décembre à Pont de Sèvres, 9.
Ce matin, la rame d’adieu stationnait à 8.30 à Porte de Saint-Cloud, avec un pelliculage spécial (« bulles » adhésives indiquant : « je vais être remplacée par du matériel plus moderne » et, me semble t’il, un logo RATP circulaire à l’ancienne).
Austère et fonctionnelle : une des plateformes d’extrémité d’une ancienne remorque de 1e classe (!).
Pas d’intercirculation et strapontins anti-vandalisme.
Pour voyager en MF67, il faudra désormais emprunter la ligne 3 (rames modernisées), ou les lignes 10 et 12 (plus ou moins modernisées) qui vont recevoir quelques rames en provenance de la ligne 9.
Après Altern.org, Multimania.com et les pages persos de SFR, désormais closes, mes Pages Ferroviaires sont désormais accessibles sur :
fdelaitre.com
Tout simplement ! (Et cette fois-ci, plus aucune publicité intempestive).
Imitant François Villon, c’est la question que peut se poser le ferroviphile qui découvre la nouvelle gare de Chéseaux-sur-Lausanne, sur la ligne à voie métrique du Lausanne-Echallens-Bercher.
Le bâtiment fait penser à une gare TGV :
Desservie désormais exclusivement par des automotrices (ci-dessous un couplage en provenance de Bercher dépasse une unité simple assurant le service partiel Lausanne-Chéseaux).
Loin de moi l’idée de rejeter ces aménagements modernes, qui rendent accessibles les lieux aux personnes à mobilité réduite (quais hauts, ascenseurs et passages souterrains, etc.) – PMR dont je ferai peut-être partie un jour… Mais il reste qu’un peu du charme du LEB, premier secondaire à voie métrique Vaudois qui a fêté récemment ses 140 ans d’exploitation, s’en est allé pour toujours. Ainsi que la gare en bois de Lausanne-Chauderon, qui a survécu jusqu’aux années 1980 avant d’être remplacée par un terminus souterrain, transformant pour toujours le rural LEB en métro express régional.
Histoire de chasser la nostalgie, la charcuterie Grandjean & Fils, route de Genève, n’est qu’à deux pas de la gare. Ouverte dès 6h30 du matin, la boutique propose son incomparable saucisson pistaché de Chézeaux, à la carte de la Brasserie Lipp dans la lointaine Zürich.
Les hasards de l’exploitation ont fait que, l’espace d’une soirée, un peu de l’esprit du vieux MOB a flotté sur la gare de Montreux :
À gauche, l’automotrice Bhe 2/4 n°204 du Montreux-Glion-Naye (construction SLM/BBC 1939, voie de 800mm), une des trois survivantes de la série des « flèches à crémaillères » construites entre 1939 et 1966. Ces engins régnèrent sans partage sur la ligne du Rocher de Naye pendant 44 ans jusqu’à l’arrivée des automotrices doubles série 300. (Voie de 800mm).
À droite, l’automotrice ABDe 8/8 4001 (construction SIG/BBC 1968, voie de 1000mm) avec marquages « Golden Pass » se prépare à assurer un train pour Zweisimmen. Départ 16h44 voie 5.
Découvert à la faveur d’une recherche dans la zone de l’entre-deux gares (Paris-Nord et Paris-Est) avec Google Maps que la station Magenta du RER E avait été rachetée par British Rail (???) :
Comment le logo conçu pour British Rail en 1965 par Gerry Barney du Design Research Unit s’est-il retrouvé en plein milieu d’une carte du 10e arrondissement ? Mystère insondable…
… dans un monde bien sombre. La Webcam de Filisur vient d’être remise en service après 4 mois d’indisponibilité, pour nous offrir ce 3 octobre à 17h59 en HD un coucher de soleil automnal sur le Regio Express 1160 en direction de Chur, remorqué par la Ge 4/4 III 646 en livrée « BUGA », croisant le Regio Express 1157 en direction de Saint-Moritz.
Hiver 1549 : Paris a froid. Les forêts d’Île de France, surexploitées, n’arrivent plus à chauffer les parisiens. A 250km au sud-est de la capitale, les vastes forêts de la Nièvre représentent une immense source de bois de chauffage, sans débouchés jusqu’alors. On attribue à un négociant parisien, Jean Rouvet, l’idée d’utiliser l’Yonne et la Seine pour transporter économiquement le bois. Coupées dans les forêts du Morvan, jetées dans les nombreux ruisseaux qui mènent à l’Yonne, les bûches sont récupérées à Clamecy et servent à fabriquer d’immenses radeaux de 72m de long. Ces radeaux seront emmenés par le courant jusqu’aux ports parisiens de Bercy, Charenton, de la Rapée, Salpêtrière, du port Saint-Bernard ou de l’île Maquerelle près de l’actuel Quartier du Gros-Caillou. A la manoeuvre de ces radeaux : les Flotteurs de Clamecy, qui pendant 4 siècles, jusqu’au remplacement du chauffage au bois par le chauffage au charbon, accompliront le périlleux voyage sur l’Yonne (encore peu navigable, jadis appelée « l’enfant terrible du Morvan »)et la Seine jusqu’à Paris pour remonter à Clamecy à pied en 4 jours et prendre en charge un nouveau radeau ! Le dernier train de bois quittera Clamecy dans les années 1920.
Authentique descendant des Flotteurs de Clamecy, l’auteur de ce Blog ne pouvait manquer l’exposition organisée dans le cadre des Journées du Patrimoine 2014 au Port du Gros-Caillou (entre les ponts de l’Alma et des Invalides, sur la rive gauche) par un collectif d’associations clamecycoises dont Flotescale, qui s’est chargée de la reconstitution d’un train de bois (en fait un demi-train de bois de 36m, l’abri sur le dessus était le refuge rudimentaire du Flotteur) :
ainsi que de la Confrérie Saint-Nicolas de Clamecy, la Société Scientifique et Artistique de Clamecy, etc. soutenus par la Mairie de Clamecy, l’Office de Tourisme…
Les différents stands permettent de tout savoir non seulement sur le flottage, ses techniques et ses outils, mais aussi sur Clamecy et sa région.
La rouette couplière, lien végétal et élément essentiel de la fabrication du train de bois
(« La rouette couplière » est aussi le nom de la revue de la Confrérie Saint-Nicolas de Clamecy)
Les vis à tête Allen que l’on peut apercevoir sont une amélioration contemporaine 🙂
Si le demi-train de bois est arrivé pour l’occasion par voie routière depuis Clamecy, Flotescale envisage pour 2015 de faire flotter de Clamecy à Paris un train de bois complet de 72m avec différentes haltes le long du trajet.
Le site de l’association : http://www.flotescale.org/article-17–paris-2014.html
Après 100 ans d’absence, les trains de bois des forêts de Clamecy
sont de retour à Paris !
Toutes les photos (c) 2014 par Frédéric Delaitre
La Grande Faucheuse semble malheureusement apprécier les modélistes ferroviaires. C’est au tour de Paul Scoles d’avoir rejoint ce 9 mai 2014 le Grand Modéliste, celui qui au Ciel travaille à l’échelle 1:1.
Paul, un vétéran de l’US Army, blessé au Vietnam et titulaire de deux Silver Star, fut un temps propriétaire du Little Depot Hobby Shop à Anaheim, CA. Il s’était ensuite orienté vers la prise de son et avait dirigé le studio d’enregistrement Ironwood à Seattle, WA. Chez les ferroviphiles, il était connu pour son Pelican Bay Railway & Navigation Company, un réseau en Sn3 (échelle « S » 1/64e sur voie de 14,3mm représentant la voie étroite US de 3 pieds/914mm), inspiré des lignes Californiennes du South Pacific Coast et du North Pacific Coast, au sud et au nord de San Francisco.
Paul Scoles appartenait à la génération « post-John Allen », celle du modélisme d’atmosphère. Aux immenses réseaux aux boucles enchevêtrées succédaient des tracés plus linéaires faisant une grande place à des décors soignés. J’avais découvert le PBR&NC lors de mes recherches sur le South Pacific Coast Railroad. Paul avait parfaitement restitué l’ambiance des forêts de séquoia géants situées sur la Coastal Range californienne traversées par les trains à voie étroite du SPC RR :
Des convois qui dégringolaient ensuite vers l’Océan Pacifique via des vallées arides :
Pour rejoindre des ports exigus, coincés entre chaîne côtière et océan :
Paul pratiquait un humour très « Allenien » : sur le PBR&NC, la conserverie de viande s’appelait « E.Coli & Sons Meat Packing » et on pouvait noter l’existence d’une mystérieuse boutique d’importations colombiennes : « John Olson Fine Columbian Imports and Oriental Herbs ».
(John Olson était un modéliste ferroviaire ami de Paul Scoles, créateur du réseau Mescal Lines en HOn3 et grand promoteur de la voie étroite US).
Comme tout « grand » du modélisme, Paul Scoles avait laissé un enseignement à travers de nombreux articles sur le HOn3 et le Sn3 – notamment dans la Narrow Gauge Gazette – ainsi que plusieurs DVD où le PBR&NC servait de support aux présentations (Advanced Techniques for Realistic Scenery Vol.1 & 2 et Running Trains) :
R.I.P Paul.