Gais et contents, nous marchions triomphants,
En allant à Longchamp, le cœur à l’aise,
Sans hésiter, car nous allions fêter,
Voir et complimenter l’armée française
– « En revenant de la Revue »(Delormel / Garnier, 1886)
Les coulisses du défilé du 14 juillet 2013 avenue de la Grande-Armée à Paris. Un sergent-chef avait un mal de chien à tenter d’organiser la circulation du matériel lourd au niveau de la place Yvon et Claire Morandat (héros de la Libération de Paris qui prirent possession de l’Hôtel Matignon le 25 août 1944). La chose étant compliquée considérablement par le rayon de braquage médiocre des engins et la présence de nombreux badauds et touristes venus « voir et complimenter »…
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Un problème inconnu de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, rôdés embouteillages de la capitale et grands connaisseurs de la foule parisienne…
[flv]http://www.fdelaitre.org/video/14_juillet_2013_BSPP.f4v[/flv]
Honneur à eux.
Dans la décennie 1970, j’appréciais particulièrement la courte période entre la fin de l’école et mon départ en vacances chez mes grands-parents à Clamecy début juillet. C’était le moment où, débarrassé provisoirement de mes obligations scolaires, je pouvais enfin me consacrer pleinement au modélisme ferroviaire : train Légo pour commencer, puis un grand réseau Fleischmann en HO et pour finir un réseau étagère en HOe ayant pour thème « Les chemins de fer du Morvan ».
En fond sonore de mes travaux modélistiques, les émissions estivales de RTL, entrecoupées des sifflements stridents (et désagréables) du RTL Matic : un partenariat de RTL avec ITT Oceanic qui permettait d’allumer automatiquement le poste de radio au moment des informations ou des flashs spéciaux, précurseur des Info Trafic via RDS de nos autos-radios, (et fort heureusement rapidement abandonné par la station de la rue Bayard).
Mais il y avait surtout le bulletin de la « Météo des plages » et son gingle :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XMGQ07XINRw[/youtube]
Suivait la longue litanie des plages de Dunkerque à Hendaye et de Cerbère à Menton. Dieppe, Saint-Quay Portrieux, Les Sables d’Olonne, la Tranche sur Mer, Royan, La Grande Motte, « drapeau vert, température dans l’eau 22°C, température sur la plage 28°C, le ciel est bleu et le vent est faible, force 2 ».
Miracle d’Internet : non seulement ce gingle avait été enregistré à l’époque par des amateurs (les archives sonores de RTL, que l’on a connu plus efficaces, affirment avoir perdu l’enregistrement), mais d’autres ont identifié la musique originale : Soul Saga / Song of the Buffalo Soldier extrait de l’album Body Heat de Quincy Jones (1974).
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=NCLydNcjhbQ[/youtube]
Ce gingle de la Météo des plages était et reste pour moi l’annonce, non pas du départ vers les plages de l’Atlantique, mais d’un départ au petit matin en Gare de Lyon, côté voies 3 à 19 (avant de s’appeler TER et être relégués à Paris-Bercy, les Express du Morvan étaient bannis des prestigieuses voies A à M, réservées au Train-Bleu, Cisalpin, Mistral et autres Simplon-Orient-Express), dans les rustiques voitures Bruhat dont l’intérieur était nettoyé à la lance d’arrosage (véridique !) mais cependant directes pour Avallon-Autun et Clamecy-Corbigny via Laroche-Migennes, Auxerre et Cravant-Bazarnes.
Radio days…
Lorsque la route 66 devient pour quelques miles la 7e rue, c’est sûr, vous venez d’atteindre Joplin, Missouri. Cité minière, centre ferroviaire, la ville natale de l’acteur Robert Cummings et du poète Afro-américain Langston Hughes se trouve être aussi celle d’un des plus célèbres modélistes de tous les temps.
C’est à Joplin que naquit le 2 juillet 1913 John Whitby Allen, un des pères du modélisme ferroviaire moderne. Le doigt du Destin cher à Omar Khayam a préféré ici faire un compte rond, car c’est en 1973 que John nous quittera à Monterey, faisant plus que jamais de l’année 2013 – anniversaire des 100 ans de sa naissance et des 40 ans de sa disparition – « l’année John Allen ».
Quelques aficionados du Sorcier de Monterey ont lancé sur la liste Yahoo « GandD » l’idée d’un petit déjeûner planétaire à la mémoire de John ce matin, mardi 2 juillet. Le menu est imposé, directement inspiré du traditionnel breakfast des cheminots US. Il doit comprendre au minimum café, pancakes et confiture (JAM en anglais, acronyme aussi de lJohn Allen Memorial). Rien n’est laissé au hasard : pour la confiture, la fraise est recommandée sous le fallacieux prétexte que ce fruit abonde autour de Monterey (pour avoir pas mal tourné dans la plaine de Salinas suite à un GPS mal configuré, j’ai surtout vu des champs de salades s’étendant à l’infini, mais bon…).
N’étant pas un grand amateur de pancakes et de confiture, je me limiterai aujourd’hui à la relecture de quelques pages de « Model Railroading with John Allen » de Linn H. Westcott et tenterai de continuer un petit projet personnel lié au Gorre & Daphetid; modeste hommage à celui dont on pourrait dire qu’il a à la fois résumé 50 années de modélisme ferroviaire et annoncé les 50 années qui allaient suivre.
John Allen aux commandes du deuxième G&D à Irving Street, Monterey, vers 1950.
Au premier plan la célèbre remise, la voie HOn3 du Devil Gulch & Helengon.
En arrière-plan à droite le Mont Alexander.
Voir aussi sur ce Blog « Citizen Allen’s Monterey«
De retour du Mondial de la Modélisme qui s’est déroulé à Paris, au Parc des expositions de la Porte de Versailles du 6 au 9 juin 2013.
Même si l’exposition n’occupait cette année qu’environ un tiers de la surface du Hall 1, et que le prix d’entrée (12EUR) était plutôt élevé, surtout si l’on venait en famille, il y avait à voir – à condition bien sûr de savoir regarder.
Il faut dire que notre fédération, la FFMF, avait plutôt bien fait les choses. En plus des ateliers traditionnels,
on trouvait des réseaux où jeunes et moins jeunes pouvaient prendre les commandes.
A côté de réalisations qui étaient déjà dans le circuit des expositions depuis quelque temps, comme la rue de l’Ecluse d’Alain et Bruno Duchesne,
ou le Habana Northern de Jack Treves :
Pas de Mondial sans Robert Gesuelli, adepte de l’Epoque I et de la Révolution industrielle en Grande-Bretagne :
On pouvait noter une tendance, largement développée en Grande-Bretagne depuis plus de 20 ans, mais relativement récente en France pour la voie normale, le micro-réseau de manoeuvre :
Découvert aussi sur le stand LGB le prototype de la rame Allegra des RhB en « G ». Impressionnant !
Bientôt un reportage sur le sujet, le temps de trier les 200+ photos prises aujourd’hui (oui, oui, il y avait des choses à voir !). D’ici là, vous pouvez avoir un aperçu de quelques unes des éditions précédentes : 2006, 2004, 2003, 2002 et 2001.
Solution de l’énigme des MOOC :
« Let every step be an advance » était la devise du journal Trans-Continental.
Cette publication éphémère in-octavo, qui ne connut que 12 numéros de quatre pages, était imprimée à bord du train transcontinental en juin 1870 – un an après que Leland Stanford, propriétaire du Central Pacific et fondateur de l’Université éponyme – eut enfoncé le golden spike à Promontory Point, Utah. Cette publication exceptionnelle marquait la première liaison en voiture Pullman de Boston à San Francisco, un voyage promotionnel financé par le Boston Board of Trade.
Toujours avide de publicité, George Mortimer Pullman avait fait installer une petite imprimerie dans le combine/fourgon/fumoir de la rame de 8 voitures du Pullman Hotel Express. Le quotidien Trans-Continental tenait informé les 130 voyageurs du déroulement du voyage avec des informations touristiques, dernières dépêches, récits et anecdotes, et vers de mirliton à la gloire du chemin de fer et de l’Union…
Premier essai de timelapse : lumières et nuages de fin de journée sur le bout du Lac Léman, vu depuis Glion.
<a href= »http://www.fdelaitre.org/video/Dents_du_Midi.flv »>Glion Timelapse</a>
De passage à Colmar, je trouve à l’excellente Librairie Hartmann (24 Grand’Rue) – une des dernières librairies indépendantes et qui possède entre autres un rayon étendu d’Alsatiques – un exemplaire de l’ouvrage de Etienne Woessner : Le chemin de fer de la Vallée de Kaysersberg et les lignes à voie métrique de l’étoile de Colmar.
Le livre est paru en 2007 et avait été signalé sur la liste Yahoo du Cercle d’études des Chemins de fer d’Alsace-Lorraine. Il est consacré essentiellement à la ligne de la vallée de Kaysersberg, de Colmar à Lapoutroie, le célèbre KTB (Kaysersberg Tal-bahn, rebaptisé par les Alsaciens, toujours facétieux, « Kein Teil Brauchbar » – aucune pièce récupérable, eu égard à l’état peu reluisant du matériel roulant). Mais une large place est accordée aux autres lignes à voie métrique ayant pour origine la gare de Colmar : Colmar-Winzenheim, Colmar-Marckolsheim et Colmar-Ensisheim-Bollwiller. Cette « étoile de Colmar » à voie métrique cohabitait en gare avec les trains à voie normale de l’E-L et nécessitait la présence de voies à 3 files de rails.
Un train du KTB au départ de Colmar
Faisant étape à Ensisheim, je suis parti à la recherche des vestiges de la ligne de Colmar à Bollwiller citée dans l’ouvrage. Construite en 1901 et initialement à voie métrique, cette ligne fut convertie en voie normale en 1916 par l’armée allemande qui voulait disposer d’un itinéraire de secours, parallèle à la ligne Strasbourg-Bâle – cette dernière se trouvant sous le feu de l’artillerie française depuis le Vieil-Armand. La ligne fut exploitée ensuite par la SNCF et progressivement déclassée de 1964 à 1996.
La gare d’Ensisheim était une gare de rebroussement assez importante, qui fournit une bonne source d’inspiration pour une réalisation en modélisme, avec des possibilités d’exploitation nombreuses dans un espace raisonnable :
Grâce au livre d’Etienne Woessner, j’ai pu retrouver facilement le BV ainsi que le pont sur la Thour :
Les aficionados du Swiss Vapeur Parc le savent bien : tous les ans il y a du nouveau au Bouveret. Même si les nouveautés 2013 sont plus discrètes, elles n’échappent pas à l’oeil du visiteur averti.
1- Les aménagements autour de la station « La Prairie » sont terminés. Nouvelle aire de pique-nique à côté de l’abri de la ligne à crémaillère et reconstitution d’un « mazot » valaisan :
2- La grande remise côté gare CFF du Bouveret est achevée :
3- En cours de réalisation : un nouvel évitement à côté du Vieux moulin de la Tine. Une bonne occasion pour observer les techniques mises en oeuvre pour la construction de la voie.
4- Les barrières oscillantes sont en cours de remplacement à côté de la maison du garde-barrière :
5- Une bonne nouvelle. La BDeh 4/4 du BVB, victime du rocambolesque enlèvement de l’année dernière, a été restaurée et repeinte aux couleurs actuelles des TPC (Transports Publics du Chablais). Elle attend au dépôt de la Prairie, fin-prête pour assurer les pointes d’été.
Le site du Swiss Vapeur Parc :
http://www.swissvapeur.ch/
32e Festival International de la Vapeur du 7 au 16 juin 2013.
Départ à 9h44 de la voie 5 à Montreux. Les places « VIP » à l’avant de la voiture sont toujours très recherchées :
La forte rampe en sortie de la gare de Montreux/MOB avant l’entrée dans le tunnel hélicoïdal menant à la halte de Montreux-Collège. A droite, la remise-atelier :
Passage à pleine vitesse devant le château du Chatelard :
Sortie du tunnel de Jor (2424m – le 5e plus long tunnel à voie métrique de Suisse, derrière la Verena, la Furka, la Jungfrau et l’Albula), nous entrons dans le pays d’En-Haut :
Entre Montbovon et Rossinière, la caténaire Ott fait de la résistance :
L’église perchée de Chateau d’Oex :
En pays d’En-Haut, à Chateau d’Oex,
Le MOB se faufile entre les chalets…
Croisement à Rougemont avec une des anciennes gloires du MOB : l’automotrice ABDe8/8 série 4000 :
Arrivée dans la gare rénovée de Gstaad :
où nous quittons le Golden Pass Panoramic qui continue sa route vers Zweisimmen :
La ville de Fribourg en Suisse peut s’enorgueillir de posséder le dernier funiculaire européen à contrepoids à eau, plus exactement à eaux usées (d’où le raccourci un peu hasardeux dans le titre de ce post).
Ecologiste avant l’heure, Fribourg utilise ses eaux grasses pour faire fonctionner son funiculaire reliant depuis 1899 la Neuveville à Saint-Pierre. A la station supérieure, un réservoir placé sous la voiture est rempli avec le contenu des égoûts de la ville haute. La voiture ainsi alourdie descend la pente entraînant la voiture inférieure, plus légère. Arrivée à la station inférieure, le réservoir est vidé dans les égouts de la ville basse et le cycle recommence. Toutes ces opérations de remplissage/vidange génèrent évidemment quelques odeurs… plus ou moins supportables selon la saison ou la sensibilité olfactive des voyageurs.
En bas à droite de la voiture, l’orifice de remplissage du réservoir.
Le funiculaire a été inauguré en 1899, Paul-Alcide Blancpain – fondateur de la Brasserie du Cardinal située dans la ville basse – en étant le promoteur, la conception technique étant confiée aux ingénieurs Strub et Lommel. De 1901 à 1965, la gestion de l’installation est assurée par la Brasserie Cardinal, avant d’être reprise par la municipalité, puis transférée en 1970 aux Transports Publics Fribougeois (TPF). En 1996, une rupture d’essieu entraine l’arrêt de l’exploitation; reprise en 1998 après rénovation dans le style d’origine. Le funiculaire, dépourvu de tout moteur électrique, nécessite la présence d’un agent serre-frein dans chaque voiture. Une crémaillère Riggenbach située dans l’axe de la voie assure le freinage.
Poste de conduite
Eclairage par lampe à pétrole dans les voitures (!)
Fiche technique :
Longueur : 121m
Dénivelée : 60m
Rampe : 49,5%-55%
Ecartement : 1200mm
Volume du réservoir : 3000l/voiture
Capacité : 20 voyageurs/voiture.