Articles avec le tag ‘RhB’
Il y a plusieurs manières d’admirer le viaduc de Landwasser (situé entre Tiefencastel et Filisur sur la ligne de l’Albula des RhB) : à bord d’un train qui passe sur le viaduc, expérience très courte et frustrante,
ou emprunter le sentier qui vous emmène au bout de 20 minutes de marche au belvédère en surplomb du viaduc aménagé par les RhB à l’occasion de l’inscription de l’ouvrage et de la ligne au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Mais pour apprécier véritablement toute son élégance, il faut descendre au fond de la vallée de la Landwasser pour l’observer du dessous. La promenade dure 40 minutes, mais il faut compter un peu plus pour remonter à la gare de Filisur 😉 Arrivé en bas du sentier, et passé le parking à voitures, on découvre la Landwasser, particulièrement torrentueuse à cet endroit :
En remontant la route, on arrive au pied du fameux viaduc. Il y a des bancs pour pique-niquer et même un barbecue ! Pensez à apporter votre charbon de bois et vos saucisses. 🙂
Nous sommes arrivés juste à temps pour immortaliser le passage du Glacier Express, le train express le plus lent du monde paraît-il (7h38 pour relier Saint-Moritz à Zermatt) :
La plus haute pile de l’ouvrage (65m de haut) est dûment estampillée UNESCO :
En passant sous le viaduc et en continuant à suivre le sentier sur les berges de la Landwasser, on découvre l’ouvrage sous un angle un peu moins conventionnel :
Voyage en val Puschlav (Poschiavo) par la ligne de la Bernina. Cette vallée à l’extrême bout de la Suisse est fermée au Nord par le Col de Bernina et s’ouvre vers le Sud sur l’Italie : Tirano – gare terminus des RhB en territoire italien – et la Valteline.
Poschiavo et le Lac de Poschiavo. L’Italie est tout au fond de l’image, à une quinzaine de kilomètres.
Les rames rouges des RhB roulent prudemment en parcourant les innombrables courbes et contre-courbes qui nous descendent d’Alp Grüm (altitude 2091m) jusqu’à Poschiavo (altitude 1014m), soit une dénivelée de plus de 1000m en 16,5 kilomètres de voie.
La gare de Poschiavo a été reconstruite dans les années 60. Elle voit désormais passer les rames Allegra, omniprésentes sur la Bernina.
Poschiavo est une gare de relève pour les roulants des RhB. Elle possède également un dépôt atelier (siège de la section Poschiavo l’association « Club 1889 » qui oeuvra pour la restauration du « Crocodile de la Bernina », Ge 4/4 n°182. La section de ligne Poschiavo-Tirano est le terrain de jeu des locotracteurs Ge 2/2 162 (le 161 étant généralement affecté aux manoeuvres en gare de Tirano RhB) et du fourgon aitomoteur De 2/2 151, qui ne s’aventurent guère sur l’autre versant de la Bernina.
Toujours en gare de Poschiavo, une rencontre inattendue entre la voiture salon As1141 « Alpine Classic Pullman Express » (ex-CIWL, une série de 4 voitures construites à l’origine pour le Montreux Oberland Bernois où elles circulèrent de manière sporadique, crise économique oblige, en 1931 avant leur vente aux RhB en 1939) et une rame Allegra.
A Poschiavo, nous abandonnons le romanche et l’architecture Engadinoise. Dans cette vallée ouverte sur l’Italie, langue et architecture italienne règnent, et ceci dès la sortie de la gare.
Le centre historique de la ville est à deux pas, avec son église catholique et son temple. Lors de notre passage, les scouts de l’A.P.E. Poschiavo mettaient en place leur fête annuelle :
Publicité non payée, ne manquez pas d’aller déjeûner à la terrasse de l’hôtel Albrici sur la grande place : à ne pas manquer pour ses pizzas et spécialités Puschlav.
A ne pas manquer non plus, tout au sud de la ville, la curieuse « Via dei Palazzi ». Construite au milieu du 19è siècle par l’architecte italien Giovanni Sottovia, le poschiavien Tomaso Lardelli étant le promoteur de ce groupe d’immeubles de type néo-classique et néo-gothique vénitien. Un ensemble tout à fait inattendu dans un bourg de montagne comme Poschiavo.
Retour en train sur Pontresina : un gros nuage s’est posé sur le col de la Bernina créant une luminosité irréelle sur le Lago Bianco :
Je ne vais pas me faire des copains du côté de l’Office de tourisme local, mais le monde doit savoir ;-). Scuol est la plus déprimante cité de l’Engadine (voire même de Suisse, quoique, à mon avis, le titre appartient toujours à Glattpark près de Glattbrugg dans la banlieue de Zürich, surtout le dimanche après-midi).
L’endroit a connu son heure de gloire pour son thermalisme, mais faute probablement d’avoir su négocier le virage du wellness (massages, bains bouillonnants et piscines panoramiques plutôt qu’absorption à heures régulières d’eau à l’odeur fétide), la cité semble en plein déclin. Comme en témoignent ces hôtels abandonnés et ces bâtiments décrépis, franchement sinistres :
Seule l’imposante gare RhB a encore fière allure, témoin d’un passé plus glorieux :
La gare est desservie chaque heure par une rame-navette en direction de Pontresina et un train en direction de Klosters/Landquart/Chur (via le tunnel de la Vereina à Sagliains)
A noter que le heurtoir dans l’arrière-gare, au niveau du téléphérique, constitue la partie la plus orientale de tout le réseau des RhB. D’ici, la frontière italo-autrichienne n’est qu’à une vingtaine de kilomètres.
Précision importante : la mention « Scuol-Tarasp » sur le fronton de la gare pourrait faire croire que le château de Tarasp est à proximité de la station.
Que nenni ! A pied, il vous faudra descendre et remonter sur l’autre rive de l’Inn pour l’atteindre (environ 5km). Depuis St-Moritz, mieux vaut y aller en voiture – d’autant que la Engadin Pass, sésame du touriste en Haute-Engadine, n’est pas valable jusqu’à Scuol-Tarasp avec les RhB. Il vous faudra vous acquitter d’un supplément de 50CHF Aller-Retour par personne.
Vous voilà prévenus, visiteurs de la Basse-Engadine.
Véritable plaie que la prolifération des voitures réservées sur la ligne de la Bernina.
Certes, la pratique de réserver une voiture entière sur la totalité ou un tronçon d’un parcours est courante en Suisse. Il n’est pas rare de voir le matin à Zürich Hauptbahnhof une ou deux voitures supplémentaires attelées en tête d’un train Regio vers Bâle ou Berne, réservées pour un groupe touristique ou une Verein locale. Mais ce ou ces voitures viennent en complément de la composition normale de la rame.
Les Chemins de fer rhétiques, que l’on a connu mieux organisés, préfèrent réserver la quasi-totalité d’un train pour les agences de voyages, majoritairement japonaises (effet « Hakone »). Ce qui fait que sur une composition normale Bernina : automotrice Allegra + 6 voitures + un ou deux wagons de marchandises, les 6 voitures sont réservées aux groupes tandis que le voyageur lambda doit s’entasser avec VTTistes et vélos boueux dans l’automotrice Allegra.
Cette dernière, quoiqu’en apparence spacieuse, prend alors rapidement l’allure du S-Bahn (RER) de Zürich aux heures de pointe. Impression encore renforcée par la présence d’écrans plats d’affichage de la ligne :
Luxueux mais bondé.
Cette pratique devient franchement contestable lorsque le chef de train – faute de panneaux « Reserviert » en nombre suffisant – condamne à grands coups de clé de Berne les voitures réservées : portes et intercirculations (à croire que les morts de la catastrophe de Meudon du 8 mai 1842 n’ont servi à rien). Nous nous sommes ainsi retrouvés ce matin faute d’indications coincés sur une plateforme d’une voiture mixte, le gentil contrôleur ayant condamné la porte de séparation 1e/2e classe malgré la présence de passagers dans le compartiment de 1e classe. L’employé du RhB nous fit d’ailleurs comprendre en termes non équivoques que notre présence dans cette voiture n’était pas souhaitable et nous conseilla fermement d’aller piquer un sprint en tête du train dès l’arrêt suivant – Morteratsch – rejoindre d’autres infortunés voyageurs entassés dans l’automotrice Allegra. Le sprint en question faillit se transformer en épopée guerrière façon « Rashomon » lorsque sur le quai de Morteratsch notre progression fut stoppée par une nuée de touristes japonais affolés courant en sens inverse à la recherche de leur voiture réservée…
Amère conclusion pour un ferroviphile : pour passer le col de la Bernina en toute sérénité à la haute saison, prenez le Car Postal. 🙁
Dans le cadre des festivités du Centenaire de la ligne de la Bernina (1910-2010), les RhB ont construit au centre de la boucle de Brusio un labyrinthe didactique :
Principe : à chaque intersection, une question. Si la réponse est exacte, alors on est sur le bon chemin vers la sortie. Attention aux questions pièges qui vous mèneront à un cul-de-sac !
Les plus perspicaces et les aficionados de la ligne atteindront le sommet du Labyrinthe, avec comme récompense la vue sur le viaduc et une collection intéressante de diagrammes du matériel roulant de la Bernina :
La boucle de Brusio se situe au sud du village. Pour l’occasion, les RhB ont créé spécialement une gare provisoire à une centaine de mètres au sud du viaduc en direction de Tirano : « Brusio Al viadot » (Brusio, le viaduc).
Cette halte constitué d’un quai en estacade tout en bois.
L’arrêt est « Fermata su demanda » (en romanche, ou « arrêt à la demande » en français, ou « faire signe au machiniste » comme on dit à la RATP). Seuls les trains « Regio » sont susceptibles de s’arrêter – pas le Bernina Express…
Une gare éphémère que n’aurait pas reniée Gad Weil, qui rejoindra dans la petite histoire ferroviaire celle du Fouquet’s de l’avenue des Champs Elysées lors du Train Capitale en 2003.
Départ pour une promenade Bergün-Filisur. Le train de 11.46 nous dépose sur les quais en travaux de la gare de Bergün. Le convoi mettra 13 minutes pour atteindre la station suivante : Filisur. Il nous faudra plus de 3 heures à pied…
Dans les débords de la gare de Bergün, le bâtiment qui doit abriter le futur musée de la ligne de l’Albula.
Dans l’avenue de la gare qui descend vers le centre de Bergün, la crocodile n°417 attend toujours stoïquement, immobilisée sur son piédestal dans le froid de l’Albula…
Souhaitons qu’elle puisse trouver une place à l’abri dans le futur musée de Bergün, car la machine commence à rouiller aux entournures, notamment au niveau de la plaque constructeur :
Dans le centre de Bergün, le Kiosque des Sports propose – comme son nom ne l’indique pas – une gamme assez large de la production BEMO en HOm !
Le site de Bergün vu du sentier de Filisur. A droite, le village de Bergün. Au milieu, la gare RhB. A gauche, sur la montagne, le village de Stugl/Stuls qui servit de décor naturel à la version de 1955 du film « Heidi ».
Arrivée à Filisur :
avec ses maisons typiques de l’architecture des Grisons :
La gare RhB de Filisur, point de jonction entre la ligne St Moritz-Chur et la ligne vers Davos et Landquart, universellement connue grâce à la Webcam de l’hôtel Grischuna, véritable institution :
Les trois cloches de la gare de Filisur, elles sonnent, sonnent, sonnent… pour annoncer respectivement les trains en provenance de St-Moritz, Davos ou Chur :
Inventaire du matériel roulant stationné en gare lors de notre passage. Un Tm 2/2 en tête d’un train de travaux, remarquer en deuxième position une ancienne voiture postale reconvertie en wagon atelier (modèle reproduit en HOm par D+R) :
Surprise : la Ge 4/4 III n°651 en livrée « Glacier On Tour », plus habituée à la remorque du prestigieux « Glacier Express », assurait ce jour là la traction de la modeste navette Davos-Filisur (probablement en remplacement momentané de la Ge 4/4 II généralement affectée à cette tâche) :
Retour à Pontresina par le « Glacier Express » avec changement à Samedan. Capturé au vol cette image de la Ge 6/6 n°705 « Pontresina/Puntraschigna » avec en arrière plan le massif de la Bernina :
En attendant le train pour St. Moritz, un peu de spotting à Pontresina RhB :
Les quais ont été entièrement rénovés en 2008 et un nouveau kiosque à journaux a été construit. Sur le pignon, le « label » Patrimoine de l’humanité décerné par l’UNESCO aux lignes de l’Albula et de la Bernina :
Arrivée d’une des nouvelles rames automotrices « Allegra » en provenance de St. Moritz et qui passe devant les ateliers de la ligne de la Bernina. Bien que les rames « Allegra » soient des automotrices, elles assurent toujours un rôle de traction des trains sur la « bosse » de la Bernina. On trouve toujours en queue des trains un ou deux wagons de marchandises.
15.50 – Arrivée du Bernina Express direction Chur sur voie 3 commutable, remorqué par l’ABe 4/4 52, en livrée du centenaire de la Bernina, avec le logo stylisé représentant la boucle et le viaduc de Brusio.
Changement de machine et de courant d’alimentation sur la voie 3, avec la mise en tête de la Ge 4/4 II 613 qui emmènera le Bernina Express jusqu’à Chur (Coire). Arrivée prévue à 18.03. L’arrivée des rames Allegra bicourant n’a pas encore changé ce mode d’exploitation.
Le mécanicien de la Ge 4/4 I n°604 « Calanda », en tête du train régional de 16.02 pour Scuol-Tarasp, reçoit un bulletin train.
Nouveaux distributeurs automatiques de billets. Noter le fond d’écran représentant un couplage d’ABe 4/4 de la ligne de la Bernina traversant une forêt… de cornes de Steinbocks, animal emblématique des Grisons.
De retour pour les vacances en Suisse, dans les Grisons. Promenade à Saint-Moritz cet après-midi. Le Badrutz Palace ne semble pas connaître la crise, on y voit toujours les voitures noires…
Autre institution de St Moritz, la patisserie-salon de thé Hanselmann, toujours fidèle au poste :
Comme le célèbre « RhB Bar », installé dans une ancienne voiture de deuxième classe, entre la gare et le lac :
Côté RhB, on retrouve les anciennes voitures CIWL ex-MOB, de l’Alpine Classic Express :
Qui côtoient les nouvelles rames bi-courants « Allegra » de la Bernina :
Un des grands mystères de la gare de St-Moritz est cette voie en cul-de-sac construite sur un pont et qui s’arrête juste à l’entrée du parking souterrain du bord du lac. Tentative avortée de prolongement de la ligne vers St-Moritz Bad ? Ou besoin d’une voie en tiroir à cet endroit ?