Archive pour la catégorie ‘Modélisme’
Suite (et pas « faim »). Après deux voitures royales et un wagon du Père Noël, PECO récidive une fois de plus en déclinant son wagon couvert du Lynton & Barnstaple en OO9 (1/76e sur voie étroite 9mm) en livrée fictive « Henderson’s Relish » :
PECO en profite donc pour étendre son activité au commerce alimentaire : un flacon de 31ml de sauce Henderson est joint au wagon ! Le marquage « Return to Sheffield » rappelle l’origine de cette sauce, créée en 1885 par l’épicier Henry Henderson à son domicile au 44 Green Lane à Sheffield. La recette, paraît-il, reste un secret de famille (connue seulement par 3 personnes) mais contiendrait entre autres du vinaigre, du tamarin, des clous de girofle, de l’ail mais pas d’anchois, différence par rapport à sa cousine anglaise la Worcestershire Sauce. En notre époque compliquée, la Henderson convient à la fois aux végétariens, vegans et aux allergiques au gluten. Et sans colorants ni conservateurs !
Le modèle existe aussi chez PECO en OO et en N sur la base d’un wagon « Standard » GWR, LMS, LNER… En exclusivité chez Rails of Sheffield. Prix annoncé : 27,75 GBP, plus Port et droits de douane, très élevés en ces temps post-Brexit. Moyennant un supplément de 7,95 GBP, une patine prononcée (« Advanced weathering ») peut être appliquée au wagon, peut-être avec la sauce Henderson ?
J’avais toujours pensé que le modélisme ferroviaire US était né à Monterey, Californie, après la deuxième guerre mondiale avec John Allen. Avant, me semblait-il, ne régnait que les trains jouets et le « tin plate », représentés par Lionel (1901) en O 1/48e US et American Flyer (1918) en O US puis S 1/64e (1950). Seuls quelques richissimes nord-américains comme Minton Cronkhite ou Vincent Astor avaient pu payer une armée de collaborateurs pour construire dans leurs propriétés des modèles réduits « sérieux ».
Dès les années 1920 cependant, d’autres précurseurs s’étaient lancés dans des réalisations de construction personnelle – et intégrale, à une époque où le modélisme ferroviaire n’en était qu’à ses débuts. Parmi eux : John Naylor Swartzell de Washington D.C., passionné par le Baltimore & Ohio (B&O) sur la côte Est.
Août 1937 : John Swartzell (à gauche), aux commandes de son Baltimore & Ohio Junior (Mountain Division). A sa droite, en visite et tenant un caboose, Herman E. Wills, représentant national de la Brotherhood of Locomotive Engineers.
Swartzell développa très tôt un grand intérêt pour le monde ferroviaire. En 1904, à l’âge de 14 ans, il débuta son réseau, puis suivit le prestigieux cours de Railroad Engineering à l’Université de l’Illinois, Urbana Champaign. Mais il revint ensuite à Washington D.C. auprès de son père pour s’occuper de promotion immobilière, et comme pas mal d’entre-nous, entretint sa passion en construisant un réseau d’inspiration B&O dans la cave de sa maison au 2725 36e rue à Washington D.C.
De santé fragile, John Swartzell quitta la tête de l’entreprise familiale dès 1925 (entreprise qui fit faillite en 1931 au cours de la Grande Dépression) et mourut prématurément le 18 novembre 1937 à l’âge de 47 ans à Washington D.C.
Suivant le chemin de BEMO et ses livrées publicitaires des Ge4/4 des RhB en HOm et le wagon « Fête des pères » en OO de DAPOL, les « opérations pot de peinture » se succèdent depuis 2 ans chez PECO, qui a choisi ses « victimes » du côté de la voie de 2 pieds britannique.
La première est ce wagon événementiel et fictif en OO9 (1/76e sur voie de 9mm) tiré à 300 exemplaires sur la base d’une voiture « bug box » du Ffestiniog célébrant le jubilé de platine de la (maintenant défunte) reine Elizabeth II en juin 2022 :
S’agissant d’une série limitée, je n’ai pas osé ouvrir la boîte pour la photo. Mais God Save the King! Pour le couronnement du roi Charles III en 2023, PECO a récidivé avec encore une voiture « bug box » du Ffestiniog toujours en OO9 et avec une livrée tout aussi fictive. Pour faire bonne mesure, je l’ai attelé avec un wagon du Père Noël tout juste reçu de chez Rail of Sheffields, redécoration d’un couvert du Lynton & Barnstaple. On notera les précautions logistiques : « ne pas ouvrir avant Noël » et « retourner à vide à l’atelier du Père Noël » :
Royauté oblige, PECO a quand même utilisé la version « 1e classe » des voitures du Ffestiniog. Construites en 1863/64 par Brown, Marshall & Co de Birmingham, et par la suite rétrogradées en 3e classe, ces voitures furent les premières conçues pour le transport de voyageurs sur la ligne.
En gare de Porthmadog sur le Ffestiniog durant l’été 1887. Une « Small Birmingham », nom donné originellement à ces voitures, attelée juste derrière la double Fairlie « Livingston Thompson ».
Au premier plan, une autre vue d’une « bug box », toujours à Porthmadog. Noter le caractère particulièrement « bas sur pattes » de ces véhicules. Le modèle PECO OO9 nécessite d’ailleurs une voie extrêmement bien posée pour un roulement satisfaisant.
Aujourd’hui, nous commémorons le 50e anniversaire de la mort de Pierre Delarue-Nouvellière (1889-1973), artiste-dessinateur ferroviaire et photographe :
Pour en savoir plus : http://fdelaitre.org/lpf2/DN.htm
« Forgotten by many, remembered by few »
Cadeau de fête des pères de la part de mes enfants aujourd’hui :
Modèle DAPOL en OO (échelle britannique 1/76e sur voie HO 16,5mm). Wagon tombereau avec chargement de charbon et décoration « évènementielle », disponible notamment chez le détaillant anglais « Rails of Sheffield » sous la référence tout a fait appropriée : 4F-DAD-21 – avec en prime une boite de bonbons de la maison Simpkins de Sheffield. Le wagon réel est basé sur le standard 1923 du RCH (Railway Clearing House), qui tentait de coordonner la conception et la fabrication des wagons des réseaux privés britanniques (modèle « 7 planches » / 12 tonnes).
Après 46 ans de voie étroite, je me suis aperçu que je n’avais plus un seul coupon de voie HO à la maison. Qu’à cela ne tienne : j’ai placé sous le wagon OO un wagon porteur Rollbock ROCO HOe de la Deutsche Reichbahn que j’avais en stock. Une solution pas tout à fait farfelue, utilisée notamment par le Leek & Manifold Railway dans le Staffordshire en Angleterre. Cette ligne de 13km à voie de 762mm inaugurée en 1904 a utilisé vers la fin de son exploitation en 1934 ce type de wagon porteur pour acheminer des wagons à voie normale transportant du charbon et aussi le lait produit dans les fermes le long de la ligne.
Bonne fête à tous les papas (modélistes ferroviaires ou non !).
Le Thames Path (sentier de la Tamise) est un chemin de randonnée long de 296km qui court le long des berges du fleuve depuis sa source à Kemble (Gloucestershire) jusqu’à la barrière de la Tamise en aval de la capitale britannique.
Lors de mes séjours annuels à Londres, j’avais entrepris depuis 2016 de parcourir la section entre Reading et Windsor via Henley et Marlow ; une épopée malheureusement interrompue en 2020 pour cause de COVID. Cette section est particulièrement bien desservie par le rail depuis la gare de Paddington via une série d’embranchements du Great Western Railway. Ces embranchements ont été magnifiquement filmés par Peter Middleton (Video 125) dans son documentaire ferroviaire Thames Branches de la série Driver’s Eye View.
Bien que situé seulement à 50km de Londres, le sentier parcourt des paysages miraculeusement épargnés par la pression immobilière, loin de la circulation automobile et troublés seulement par le teuf-teuf des narrow boats (péniches) transformées en navires de plaisance, le tout dans des panoramas qui rappellent les tableaux de Constable ou de Gainsborough.
Sur le chemin, quelque part entre Shiplake et Henley-on-Thames, le randonneur-ferroviphile ne manquera pas de découvrir avec surprise la voie d’un train de jardin qui n’est pas sans rappeler celui du Swiss Vapeur Parc au Bouveret (VS) en Suisse et dont il semble avoir aussi adopté l’échelle de réduction (1/4) :
A la sortie de la courbe, nouvelle surprise. Nous nous retrouvons face à une gare bien connue : celle de Saint-Moritz des chemins de fer Rhétiques !
Vision étonnante dans le jardin d’une riche propriété de l’Oxfordshire…
L’original – la gare de Saint-Moritz en hiver dans les années 1950 :
Après Altern.org, Multimania.com et les pages persos de SFR, désormais closes, mes Pages Ferroviaires sont désormais accessibles sur :
fdelaitre.com
Tout simplement ! (Et cette fois-ci, plus aucune publicité intempestive).
La Grande Faucheuse semble malheureusement apprécier les modélistes ferroviaires. C’est au tour de Paul Scoles d’avoir rejoint ce 9 mai 2014 le Grand Modéliste, celui qui au Ciel travaille à l’échelle 1:1.
Paul, un vétéran de l’US Army, blessé au Vietnam et titulaire de deux Silver Star, fut un temps propriétaire du Little Depot Hobby Shop à Anaheim, CA. Il s’était ensuite orienté vers la prise de son et avait dirigé le studio d’enregistrement Ironwood à Seattle, WA. Chez les ferroviphiles, il était connu pour son Pelican Bay Railway & Navigation Company, un réseau en Sn3 (échelle « S » 1/64e sur voie de 14,3mm représentant la voie étroite US de 3 pieds/914mm), inspiré des lignes Californiennes du South Pacific Coast et du North Pacific Coast, au sud et au nord de San Francisco.
Paul Scoles appartenait à la génération « post-John Allen », celle du modélisme d’atmosphère. Aux immenses réseaux aux boucles enchevêtrées succédaient des tracés plus linéaires faisant une grande place à des décors soignés. J’avais découvert le PBR&NC lors de mes recherches sur le South Pacific Coast Railroad. Paul avait parfaitement restitué l’ambiance des forêts de séquoia géants situées sur la Coastal Range californienne traversées par les trains à voie étroite du SPC RR :
Des convois qui dégringolaient ensuite vers l’Océan Pacifique via des vallées arides :
Pour rejoindre des ports exigus, coincés entre chaîne côtière et océan :
Paul pratiquait un humour très « Allenien » : sur le PBR&NC, la conserverie de viande s’appelait « E.Coli & Sons Meat Packing » et on pouvait noter l’existence d’une mystérieuse boutique d’importations colombiennes : « John Olson Fine Columbian Imports and Oriental Herbs ».
(John Olson était un modéliste ferroviaire ami de Paul Scoles, créateur du réseau Mescal Lines en HOn3 et grand promoteur de la voie étroite US).
Comme tout « grand » du modélisme, Paul Scoles avait laissé un enseignement à travers de nombreux articles sur le HOn3 et le Sn3 – notamment dans la Narrow Gauge Gazette – ainsi que plusieurs DVD où le PBR&NC servait de support aux présentations (Advanced Techniques for Realistic Scenery Vol.1 & 2 et Running Trains) :
R.I.P Paul.
Quoi de mieux pour bien commencer l’année 2014 qu’une bonne série TV britannique ? Hier soir 1er janvier, la BBC diffusait le premier épisode de la 3e saison de « Sherlock » avec Benedict Cumberbach et Martin Freeman, transposition dans le Londres du XXIe siècle de l’oeuvre de Sir Arthur Conan-Doyle. Cerise sur le gâteau : une partie de l’action se déroule dans le métro de Londres !
Dans cet épisode au titre prometteur de The Empty Hearse (Le corbillard vide), Sherlock et la médecin-légiste Molly Brown (remplaçant temporairement Watson) sont contactés par un employé de la District Line chargé de visionner les bandes de vidéo surveillance. Ils découvrent en arrivant à son domicile un imposant module reproduisant une station du London Underground (à gauche de l’image) :
Parcourue par des rames EFE (échelle OO / 1.76).
Des événements mystérieux se déroulent sur la District Line (horresco referens : on voit sur l’image CCTV une station du Tube !!!). Prenez garde, Ô détenteurs de la Oyster Card ! Celui qui emprunte l’Underground à certaines heures à la station Westminster risque fort de ne jamais arriver à la station suivante de Saint-James Park…
L’employé signale fort opportunément à Molly que dans le vocabulaire du London Underground, les voitures composant les rames de métro sont appelées des « cars » comme aux USA, et pas des « carriages » comme l’impose l’Oxford-English – rappel du rôle essentiel de Charles Tyson Yerkes et des capitaux américains dans le développement du Tube de Londres au début du XXe siècle.
Regrettons cependant que le scénario tombe une fois de plus dans le cliché de l’amateur de trains-sociopathe, Sherlock paraissant étonné en apprenant que l’employé possède à la fois un module en OO dans son appartement ET une girlfriend…
La suite de l’action emmène Holmes et Watson dans une station abandonnée, qui n’est autre que le quai ouest de la station Aldwych, située sur l’embranchement du même nom de la Piccadilly Line et définitivement fermée le 30 septembre 1994. Depuis, la station sert de décor pour des films, un rôle similaire à celui de Porte des Lilas-Cinéma à la RATP.
Pénétrant dans le tunnel, notre duo se trouve face-à-face avec la rame ex-Northern Line (1972 Stock) qui y est garée en permanence pour les besoins des productions cinématographiques.
Là où les choses se gâtent pour les aficionados de l’Underground, c’est qu’une fois montés à bord, nous nous retrouvons dans une remorque du « Surface Stock » de la District Line (D-Stock d’après la porte à un seul vantail).
Nonobstant ces invraisemblances, il sera beaucoup pardonné à cette excellente série…
Addenda : le module OO du métro de Londres entr’aperçu dans l’épisode me rappelait Abbey Road, réalisé par le modéliste anglais John Polley, animateur de la firme Metromodels.net.
Confirmation officielle sur le site de la marque. Congratulations!
Retour sur l’année 2013 : année de toutes les commémorations ferroviaires…
150 ans
Le 10 janvier 1863, le premier métro du monde était inauguré. Le Metropolitan Railway voyait ses premières rames circuler entre Paddington et Farringdon Street. Traction vapeur, voie à trois files de rail (!), exploitation par les trains du Great Western Railway à l’écartement de 2,14m, le plus ancien de tous les métros du monde démarrait sous les auspices de la singularité.
Baker Street, Circle, Hammersmith & City Line en août 2013, photo FD. Les puits de lumière dans les murs servaient à l’éclairage et à l’évacuation des fumées des locomotives.
Une histoire extraordinaire qui n’a malheureusement guère inspiré le London Transport. Service minimum pour les 150 ans : une seule circulation vapeur le 9 janvier, des plans du métro de Londres en Lego(tm) exposés dans quelques stations, une journée portes-ouvertes au LT Museum, nombreux mélanges et amalgames avec le « Tube » (son cadet de 27 ans), la direction de l’Underground n’a pas vraiment été à la hauteur de l’événement.
100 et 40 ans
Largement évoqué dans ce Blog, les 100 ans de la naissance à Joplin, Missouri, du modéliste américain John Allen coïncident avec le 40e anniversaire de sa mort à Monterey, Californie. 2013 restera célèbre chez les mânes du « Wizard of Monterey » pour le petit-déjeûner planétaire du 2 juillet 2013.
75 ans
Passé totalement inaperçu, sauf de quelques inconditionnels de la voie étroite US : la fermeture de la ligne à voie étroite du Southern Pacific (ex- Carson & Colorado) entre Mina, Nevada et Laws, Calfornie – ne laissant subsister que le tronçon terminal de 117km de Laws à Keeler qui sera fermé en 1960. Le 16 février 1938, tous les agents du Southern Pacific et leurs familles entassèrent leurs possessions terrestres dans des boxcars emmenés en triple-traction par delà la Montgomery Pass en direction de la Owens Valley.
Dernier train à voie de 3 pieds quittant Mina, NV. En tête,
la #18 actuellement en cours de restauration.
Après la fin de l’exploitation en voie étroite, la gare de Mina continua à voir passer les trains à voie normale du S-P vers Tonopah, avant la fermeture définitive de la Mina Branch en 1979.
Le site de la gare de Mina, Nevada, le 15 août 2012 (photo FD)
50 ans
Il y a 50 ans naissait la firme Egger-Bahn, pionnière du HOe. Disparue en 1967, cette production un temps reprise par Jouef, marquera toute une génération de modélistes ferroviaires en la faisant basculer pour toujours dans le monde de la voie étroite. Voie Libre consacrera une très riche rétrospective à la marque, en demandant à quelques collaborateurs réguliers comme Bernard Junk, Alain Duchesne, Jacques Royan, « Nono » Nicot (et moins réguliers comme l’auteur de ce Blog 🙂 ) quel rôle joua Egger-Bahn dans leur vie de modéliste. Sans surprise, tous rapportent que « E-B » fut à l’origine de leur passion pour la voie sub-normale, et toujours sans surprise, tous se retrouvèrent au GEMM dès 1986.
30 ans
Autre anniversaire bien oublié, celui de la dernière circulation régulière d’une rame Sprague sur le réseau de la RATP : le samedi 16 avril 1983 sur la ligne 9 Pont-de-Sèvres – Mairie de Montreuil. Salut l’artiste !